Tromelin constitue un récif de corail couvert de sable situé sur la cime d’un point chaud volcanique qui jaillit des profondeurs de l’océan Indien. Vue du ciel, les contours de l’île décrivent une forme ovoïde, configuration entièrement façonnée par la houle océanique et les fortes rafales de l’alizé qui balaient l’île du sud-est au nord-ouest. D’une superficie d’à peine 1 km², soit 1750 m de long par 700 m de large, Tromelin est entourée d’un platier corallien qui émerge lors des marées basses et qui pourvoie l’essentiel du sédiment présent sur l’île. L’énorme masse océanique qui entoure l’îlot limite toute variation brutale de température et d’humidité. Il n’y a donc pas de saisons prononcées à Tromelin bien que, par abus de langage, on parle de la d’une saison sèche (de mai à novembre) et d’une saison des pluies (de décembre à avril durant la saison cyclonique).
En raison de la petite taille de l’île, la diversité des paysages est très réduite. Pour l’essentiel, les distinctions les plus prononcées existent entre la façade sud, recevant de plein fouet le vent et la houle de l’océan, et le flanc nord, situé à l’abri du vent. De ce fait, le littoral sud est constitué d’un talus façonné par les tempêtes, formés de blocs de corail qui s’étagent jusqu’à une crête délimitant la couronne de l’îlot.
Cette unité paysagère se juxtapose aux plages nord, larges et plates, qui sont formées d’un sable blanc d’origine corallienne remanié par l’action des vagues. A l’extrémité nord, les accumulations de sable ont engendré d’une pointe sableuse en forme de « queue de comète » variable selon les saisons, et qui marque le terme des transferts sédimentaires du sud vers le nord. Ce littoral est bordé d’une eau turquoise et, au-delà du platier récifal, les bleus sombres marquent la descente abrupte vers les profondeurs océaniques.
A Tromelin, le bruit du vent est omniprésent. Sur la couronne de l’île, les paysages témoignent de ces processus éoliens continus qui s’expriment sous forme de dunes. Les plus importantes forment une ceinture sablonneuse dans la partie nord, nord-est et nord-ouest de l’île. Ces zones coïncident également avec les formations végétales les plus importantes, principalement les arbustes de veloutiers, qui fixent les sables mobilisés par le vent. De ce fait, la partie nord de l’île est aussi la plus haute. Elle culmine à environs 8 m d’altitude. C’est l’endroit où les naufragés ont finis par se réfugier dans l’attente de leur sauvetage.
Cette configuration contraste avec celle du sud de l’île, où le paysage témoigne de processus météorologiques et marins beaucoup plus dynamiques. En deçà des plages de tempêtes, la présence de blocs de corail transportés jusqu’à 250 m à l’intérieur des terres, atteste que cette partie de l’île est ponctuellement inondée. Ce paysage ingrat, quasiment dépourvu de végétation, forme une dépression d’environ 40 000 m². Située à seulement 1,2 m au dessus du niveau de la mer, il s’agit de la zone la plus basse de l’île. De façon générale, la topographie plane de Tromelin rend cette l’île particulièrement vulnérable aux conséquences des cyclones