
Contexte
Peu après avoir abandonné le plan d’invasion de l’Angleterre, les 11 et 12 ventose an VI (1er et 2 mars 1798) le Directoire décide d’envoyer une expédition en Egypte pour faire peser une menace sur les communications de la Grande-Bretagne avec les Indes. Le commandement de cette expédition est confié au général Bonaparte.
Le Patriote, un bâtiment de commerce marseillais appartenant à l’armateur Rabaud et compagnie, commandé par le citoyen François Garcin se trouve à Marseille, lorsque la Commission chargée de l’armement des côtes de la Méditerranée décide de l’affréter pour participer à l’expédition. Le 16 floréal (5 mai), le Patriote appareille de Marseille pour Toulon où le 23 floréal (12 mai) il embarque 600 hommes dont 180 ouvriers
Le 26 floréal (15 mai), le Patriote qui a reçu le même jour l’ordre de se rendre sur rade, complète son plein d’eau. Le Patriote a embarqué du bois, des vins et spiritueux et l’outillage tiré des magasins de la marine. Il a aussi embarqué deux générateurs à hydrogène destinés au gonflage des ballons des aérostiers et les instruments scientifiques destinés au comité des sciences que Bonaparte a l’intention d’installer au Caire.
L’appareillage a lieu le lendemain 30 floréal (19 mai) par un fort vent d’ouest nord ouest et une mer grosse.
Dès l’arrivée de l’expédition, l’amiral Brueys qui commande la flotte française cherche à savoir s’il est possible de faire entrer son escadre et les transports les plus gros dans le port ouest d’Alexandrie. Un premier sondage effectué rapidement par le L.V. Barré conclut à l’existence probable d’une passe permettent l’accès aux navires calant moins de 4 brasses et demies. La Patriote reçoit l’ordre d’entrer dans le port, pour tester la passe trouvée, mais son capitaine arguant du danger refuse d’obtempérer et passe le commandement à son lieutenant. Suivant la frégate Montenotte qui le guide, le navire met à la voile et se dirige vers le port, lorsqu’il heurte un rocher et fait naufrage
1798
Peu après avoir abandonné le plan d'invasion de l'Angleterre, le Directoire décide d'envoyer une expédition en Egypte pour faire peser une menace sur les communications de la Grande-Bretagne avec les Indes. L'idée de cette expédition est soutenue par le Bonaparte qui espère y voir grandir son étoile, mais n'est pas non plus vue d'un mauvais œil par le Directoire qui a ainsi l'occasion d'éloigner de France le trop encombrant général Bonaparte.
Il est décidé d'adjoindre à l'expédition militaire, une « Commission des sciences et des arts » qui sera composée de quelques 197 civils, placés sous l'autorité de Gaspard Monge pour la gestion interne de la Commission, et sous celle du Général Caffarelli pour son soutien.
Le Directoire prend 8 arrêtés, confiant en particulier le commandement en chef de l'expédition à Bonaparte avec autorité, comme il le souhaitait, non seulement sur l'Armée et la Flotte engagées mais sur les Ministères concernés : « Les ministres de la guerre, de la marine et des finances sont prévenus de se conformer aux instructions que vous leur transmettrez… ».
Les armements se feront à Nice, Gênes, Antibes, Toulon, Marseille, Civita Vecchia et Ajaccio de manière à embarquer 8 000 hommes de troupes et leur matériel provenant de Cisalpine et de Corse. La somme de 1 million de francs allouée à l'opération sera versée par le Ministère des finances à la Commission d'inspection des côtes de Méditerranée créée pour l'occasion et chargée d'organiser les affrètements et la levée des marins nécessaires. La Marine fournira la flotte présente à Toulon, et y ajoutera six tartanes canonnières et six chaloupes canonnières avec trois mois de vivres, prêtes à appareiller le 12 avril sous le commandement de l'Amiral Brueys.
Avec le contre-amiral Vence représentant du Ministre de la Marine à Toulon, un personnage joue un rôle central dans cette organisation, c'est Benoît Georges de Najac, l'ordonnateur de la Marine à Toulon, sur lequel reposera la tâche écrasante d'organiser et de coordonner les armements et les embarquements. Le volume des troupes augmentant, et les besoins financiers avec elles, le 4 mai la Commission d'armement reçoit 3 millions de francs supplémentaires provenant du trésor de Berne.
Le 12 avril, le Directoire prend de nouveau huit arrêtés, l'un deux précise la mission de Bonaparte : « Le général en chef de l'Armée d'Orient dirigera sur l'Egypte les forces de terre et de mer dont le commandement lui est confié, et il s'emparera de ce pays. Il chassera les anglais de toutes les possessions de l'Orient où il pourra arriver…., il fera couper l'isthme de Suez, et il prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer la libre et exclusive possession de la Mer rouge à la République française… ». Un autre arrêté précise : « Le général en chef de l'armée d'Orient est chargé de s'emparer de l'île de Malte. », le suivant précise : « L'ordre donné …..de s'emparer de l'île de Malte, ne sera exécuté qu'autant qu'il le jugera possible sans compromettre le succès des autres opérations dont il est chargé. ».
La concentration des convois s'effectue correctement, la flotte se présente devant Malte et le débarquement des troupes a lieu le 10 juin. L'expédition fait route vers Alexandrie dès le 17 juin après s'être emparée du trésor de Malte destiné à financer la suite de l'opération.
Lorsque l'expédition de Bonaparte arrive à Alexandrie le 1er juillet, elle vient de croiser sans la voir l'escadre de Nelson. La nouvelle du passage de ce dernier, trois jours avant devant Alexandrie, puis Aboukir, précipite les opérations. Le corps expéditionnaire est débarqué sans attendre, avec les difficultés qu'on imagine car les troupes d'une même unité sont le plus souvent réparties sur plusieurs bâtiments. L'escadre et les transports les plus gros, dont fait partie le Patriote, restent au large faute de connaître les passes du port Ouest. Dans le soucis obsessionnel de garder secret le but de l'expédition, aucune reconnaissance discrète, aucun envoi d'espions n'avaient permis de connaître l'hydrographie de la zone.
L’ étude des matricules et des rôles d’armement aux archives du service historique de la Marine à Toulon a permis de trouver quelques informations concernant le Patriote dont le premier nom était Saint-Augustin.
Le St-Augustin est un navire à trois ponts, jaugeant 560 tonneaux, ayant un tirant d'eau lège de 11 pieds (3,67 m) et chargé de 17 pieds (5,53 m) , percé pour deux canons. Construit à Bayonne en 1783. On ne connaît rien de ses cinq premières années d'existence.
Il est immatriculé pour la première fois à Marseille le 2 décembre 1788, sous le nom de Patriote par Jean-Louis Bretoux son nouveau propriétaire. Vendu à Rabaud et Compagnie
Il est immatriculé une nouvelle fois à Marseille, le 8 mars 1791 et déclaré le même jour à l'Amirauté.
Avant sa participation à l’expédition d’Egypte, sous le commandement du citoyen Blacas, trois armements successifs sont connus :
armé le 16 janvier 1789 à Marseille (n° d'armenent : 15), avec le sieur Demore comme capitaine, il possède 2 canons, 2 fusils et 3 sabres. Il appareille à destination de Saint-Louis (Caye) et de retour à Marseille il est désarmé le 20 octobre 1789 (n° de désarmement : 480). Il s'agit d'un voyage à Saint-Domingue, qui compte tenu de sa brièveté est très probablement effectué en droiture, avec sans doute un chargement de sucre et d'autres produits coloniaux au retour.
L'armement suivant, le premier pour Rabaud est compagnie, a lieu le 19 avril 1791 (n° d'armement : 206), il appareille pour les Indes avec Bérard comme capitaine. Il désarme à Marseille le 23 octobre 1792 (n° de désarmement : 556). Il s'agit très probablement d'un voyage de traite. En effet un autre navire qui appartient à Rabaud et Cie en 1798 , la Constance Pauline effectue en 1788 un voyage de traite au Mozambique, dans des conditions qui sont très semblables.
Le Patriote est ensuite « armé en transport par la République sous le commandement du citoyen François Garcin, enseigne non entretenu », le 26 février 1794. Nous ne connaissons pas la fin de cet armement.
Un grand nombre de pièces de correspondances rendent compte de l’armement du navire. L’ensemble des opérations armements n’a fait l’objet d’aucune planification de détail et se heurte, dans l’urgence, à d’infinies difficultés qui tiennent à l’indisponibilité des navires, à leur inadéquation au besoin, mais surtout à d’autres facteurs bien plus contraignants :
- le manque d'argent qui retarde les négociations avec les armateurs, le paiement des fournisseurs, le versement des avances au personnel,
- les changements constants dans les effectifs et le matériel nécessaire à l'expédition et les conséquences de ces changements sur les approvisionnement en vivres, en eau et en moyens de couchage pour les hommes et en fourrage et en litière pour les chevaux. Ainsi l'effectif de 8000 hommes de troupe prévu au début, finira par atteindre 36 545 au moment du départ.
Comme ses armateurs, le Patriote se trouve dans le port de Marseille, lorsque la Commission chargée de l’armement des côtes de la Méditerranée décide de l’affréter. Les propriétaires des navires affrétés doivent prendre en charge l’armement de leur navire à titre d’avance remboursable sur le Trésor. Ils sont bien entendu pris entre la défense de leurs intérêts et le soucis de ne pas se mettre à dos les représentant de la République.
Pour fixer le taux d’affrètement des navires, les propriétaires sont convoqués en assemblée à Marseille, le 6 germinal (26 mars) par la Commission chargée de l’armement. Les propriétaires proposent : «18 livres le tonneau par mois de fret des bâtiments au dessous de 100 tonneaux et à 16 livres le tonneau pour celui des bâtiments au dessus de 100 tonneaux ». Ils réclament en outre le règlement de deux mois de fret d’avance, cet argent étant nécessaire au radoub et au gréement des navires retenus. Ces propositions, jugées modérées, sont finalement acceptées.
Rabaud et Cie, les propriétaires du Patriote, ont déjà fourni l’Aimable Marguerite, 161 tonneaux. Lorsque l’ordonnateur parle d’affréter trois autres bâtiments leur appartenant : la Constance Pauline, 250 tx, la Philippine, 775 tx et la Liberté, 400 tx, ils refusent de laisser partir ces derniers. Ils élèvent une véhémente mais prudente protestation. Arguant des dépenses importantes qu’ils ont déjà consenties, qu’ils estiment à 15 000 livres, et craignant de ne pouvoir rentrer dans leurs fonds, ils acceptent bien de mettre leurs bâtiments à la disposition de l’expédition sous réserve que le coût de l’armement soit pris en charge par la République.
Cette proposition fera reculer la Commission qui n’a pas les moyens financiers nécessaires.
le Patriote est choisis par la Commission .
Marseille rassure Toulon qui réclame la venue du navire, puisqu'il a été attribué au Commissaire des guerres et doit faire partie du convoi partant de ce port . Mais le citoyen Leroy qui dirige la Commission de l'armement à Marseille peine à trouver un équipage. En même temps le général de division Reynier, commandant la division de près de 4 900 hommes qu'il doit embarquer sur le convoi de Marseille, n'a pas trouvé suffisamment de place pour loger son état-major et essaye de freiner le départ du Patriote tant qu'un autre navire ne sera pas venu de Toulon . C'est finalement la frégate l'Alceste qui viendra à Marseille pour embarquer son état-major, elle appareille de Toulon le 7 floréal (26 avril) et arrive à Marseille le 9. Il faut alors embarquer 400 futailles dont Toulon à besoin, puis le vent vient à manquer.
le Patriote appareille enfin de Marseille . Le même jour le général de division Reynier qui semble ignorer le départ du bâtiment, tente une dernière fois de fléchir la commission d'armement.
le Patriote arrive à Toulon.
on débarque les futailles, mais une partie de son équipage lui est enlevé. L'ordre est donné d'embarquer 400 hommes et 20 officiers, ainsi que les vivres nécessaires pour deux mois de campagne.
c'est le contre-ordre et l'embarquement des hommes et des vivres est annulé, mais on donne l'ordre d'embarquer 200 quintaux de bois qui doivent être arrimés.
arrive un nouveau contre-ordre, le Patriote doit embarquer 400 hommes dont 180 ouvriers, puis on lui envoie 200 hommes supplémentaires. Dans une lettre datée du même jour, François Bernoyer, qui prendra par la suite passage sur le Patriote, écrit à sa femme : « Bonaparte... me demande de faire partie de l'Expédition avec le même emploi que j'avais dans l'Armée d'Italie. …il m'engagea a amener avec moi une certaine quantité d'ouvriers tailleurs, bourreliers, selliers, incorporés dans le génie sous les ordres du Général Songis. » - (Tortel, 1976, p.13).
dix soldats des équipages de l'artillerie de l'Armée d'Italie reçoivent l'ordre d'embarquer sur le Patriote : Démorin, Chef de division ; Duplat, Brigadier. Philippe Louis Roubraud, Brigadier. Joseph Prenoma ; Joseph Cottin, Pierre Begou ; Jacques Berthier, hauts le pied. Joseph Pradal ; Daniel Tolon ; Antoine Reynaud, bourreliers.
le Patriote qui a reçu le même jour l'ordre de se rendre sur rade, complète son plein d'eau, mais les « Vivres » ne peuvent pas lui fournir son vin avant deux jours et son équipage n'a toujours pas été complété. Le bâtiment doit en effet transporter les vins et spiritueux de l'expédition .
plusieurs employés aux vivres reçoivent l'ordre d'embarquer pour faire partie de l'Expédition, ce sont les citoyens : Raymond, Julien, L'Huilier, Parote, Poil Roux, Salavi et Barthe .
le Patriote est en rade, il a reçu les vivres pour 600 hommes et pour deux mois de campagne. Bernoyer poursuit sa lettre (Tortel, 1976, p.14) : « Hier 17 mai …. J'allai chez l'ordonnateur en chef qui me remit le titre de chef de l'Atelier de l'Armée…avec l'ordre d'enlever tout ce que nous jugerions nécessaire d'employer dans nos ateliers, spécialement pour le service de nos équipages d'artillerie et du génie…. Nous avons pu enlever une grande partie de leur magasin. Cette occupation nous occupe deux jours entiers…. Nous avons décidé de verser chacun 50 F à un cuisinier…j'ai obtenu pour Lallemant un grade dans la compagnie des ouvriers : cela lui procure une double paye. Comme je suis content de lui, je l'ai attaché à mon service…. A midi j'ai fait transporter mes effets à bord du Patriote : c'est le plus beau et le plus grand vaisseau de transport du convoi. Presque tous les chefs de l'administration s'y trouvent ». Sans préciser ses sources, C. de La Jonquière (La Jonquière, 1899, tome II), précise que les ouvriers font partie de la Compagnie de la Réjouissance venant de Rouen.
- L'appareillage a lieu le lendemain 30 floréal (19 mai) par un fort vent d'Ouest Nord Ouest et une mer grosse. Parmi les 71 bâtiments du convoi, le Patriote a reçu le n°65 et vogue vers son destin.
Si les correspondances évoquées ci-dessus nous fournissant quelques éléments sur les personnes embarquées, nous n’avons d’informations sur la nature du matériel chargé à bord du Patriote que pour ce qui concerne : le bois, les vins et spiritueux et l’outillage tiré des magasins de la Marine. Il faudra sa perte devant Alexandrie pour avoir quelques données complémentaires.
Une première lettre de Jacques Nicolas Conté, le célèbre dessinateur et aquarelliste, chef de la Compagnie d’aérostiers, adressée à sa femme datée d’Alexandrie, le 21 messidor (9 juillet), commence à nous éclairer :
Geoffroy Saint-Hilaire qui a fait la traversée à bord de l’Alceste, se plaint des pertes qu’il a subies et confirme la présence à bord du matériel des aérostiers :
L’enveloppe du ballon avait été embarquée à bord de l’Orient, mais sur le Patriote se trouvait le matériel nécessaire à la construction de deux unités de fabrication d’hydrogène. Ce matériel se composait essentiellement de briques réfractaires nécessaires à la fabrication des fours et des tubes de fer destinés à recevoir les copeaux de fer. Comme l’indique Conté dans sa lettre, le reste de l’outillage se trouvait aussi à bord et fut perdu.
On retrouve trace d’une partie de cet outillage et de la fameuse boîte de couleur dans un documents daté 23 floréal an VI (12 mai) resté longtemps introuvable, qui s’intitule : « Toisé des dépenses faites par le citoyen Caffarelli Général de Brigade du Génie, d’après les ordres du Général en chef Buonaparte sur fonds accordés par le Ministre de la Guerre, pour l’expédition de la Méditerranée. ». Ce document cité par Bourrienne (Fauvelet de Bourrienne, 1829-1831), ne fut retrouvé ni lors de l’édition des Correspondances de Napoléon , ni par La Jonquière (La Jonquière, 1899-1901). Nous le cherchions sans succès lorsque sa présence dans un carton d’archives (improbable) du Service Historique de l’Armée de Terre à Vincennes nous fut signalée par M. Michel Dewachter.
On retrouve aussi dans le « Toisé » parmi les « Instruments et autres objets relatifs à l’histoire naturelle » les « 4 poires à poudre de chasse pour la somme de 9 livres », qui firent défaut à Geoffroy de Saint Hilaire. Il est donc hautement probable que les instruments et les fournitures destinés à la Commission des sciences et des arts, répertoriés dans ce document furent embarqués à bord du Patriote, à l’exception toutefois de la bibliothèque portative dont la liste figure également dans le même document, qui fut embarquée à bord du Franklin.
Les différents chapitres du « Toisé » sont les suivants :
- Instruments d'astronomie pour 5 534 livres (on y trouve en particulier une horloge astronomique de Lamy pour 1200 livres, la montre marine n ° 34 de Berthoud pour 2000 livres, une lunette astronomique de Fréminville pour 700 livres, etc…) ;
- Equipage topographique pour 9 508 livres (avec en particulier six boussoles et six déclinatoires ; une alidade à lunette avec déclinatoire de Lamy ; deux graphomètres ; une boussole d'inclinaison, un cercle de réflexion et un quart de cercle azimutal de Lenoir pour respectivement, 200, 350 et 1000 livres ; etc…)
- Physique pour 3 245 livres (dont une machine pneumatique de Dumotier pour 324 livres ; un miroir concave de Rochette pour 250 livres ; une machine électrique avec son plateau de 24 pouces, une bouteille de Leyde surmontée d'électromètre à coulisse ; deux thermomètres à mercure, un eudiomètre de Volta pour 105 livres ; un pyromètre de Wedgwood pour 120 livres, deux fléaux de balances construites par Gaudette pour 380 livres etc…)
- Instruments de chimie pour 2179 livres
- Instruments relatifs aux aérostats pour 1581 livres (on y trouve la façon d'un d'aérostat pour 241 livres, de son manteau pour 108 livres et de la toile nécessaire soit 195 aunes pour 449 livres, on y trouve aussi l'achat de 15 aunes de serge de trois couleurs et la façon d'un télégraphe avec flammes et drapeaux pour 92 livres. Les frais de transport d'un manteau et d'un filet depuis Strasbourg indique que ces éléments sont embarqués en double exemplaires
- Instruments et autres objets relatifs à l'histoire naturelle pour 1277 livres (dont quatre fusils de chasse à canons doubles provenant de la manufacture de Versailles pour 200 livres l'un) ;
- Effets et instruments relatifs à la chirurgie pour 2804 livres (dont une boîte d'instruments propre à l'opération du Trépan pour 150 livres ; mais aussi pour les opérations de la cataracte pour 100 livres, de la fistule lacrymale pour 100 livres, du bec de lièvre pour 30 livres, Des dents pour 100 livres, des hernies et autres parties de l'abdomen pour 100 livres, etc…) ;
- Effets et instruments relatifs à la pharmacie pour 1233 livres ;
- Différentes machines et outils pour 1450 livres ;
- Effets relatifs à l'imprimerie pour 10161 livres (dont, pour diverses fontes d'imprimerie la somme de 5179 livres, une fonte de petit caractères romain et italique pour 304 livres, une fonte arabe pour 1534 livres, deux casses arabes pour 60 livres, etc…) ;
- Achats de livres pour la formations d'un bibliothèque portative (d'environ 550 ouvrages, de 21 cartes de géographie en 7 exemplaires et 5 cartes en 3 exemplaires) pour 25329 livres.
Il est très probable qu’une partie de ce matériel fut cependant sauvé après le naufrage comme l’indique l’ingénieur embarqué à bord du Franklin et comme semble en témoigner un notable cairote, nommé Abel al Rhaman al Jabartî.