Dès neuf heures du matin le calme de la rade est un peu mis à mal par la pétarade des pompes qui alimentent les dévaseuses sur le fond. Elles rythment le travail du chantier et les plongées qui se succèdent.
Aujourd’hui, Michael Spiteri descend pour prendre quelques photos des plongeurs au travail. Impatient de prendre quelques clichés, il attendait depuis trois jours que les charpentes de la Lomellina apparaissent enfin dégagées du sédiment.
Le site commence à avoir fière allure et sera bientôt prêt à être livré aux stagiaires qui devront en faire une restitution aussi fidèle que possible. Chacun s’entraîne déjà à identifier les parties visibles: bordé, membrure, vaigrage, quille, varangues et autant de noms étranges qu’il leur faut mémoriser en français ou sous leur traduction anglaise ; car quatre de nos stagiaires sont maltais et leur langue de travail favorite est l’anglais. Ils parlent aussi italien et un peu français et sur le Tibériade, chacun s’explique de son mieux en puisant dans ses souvenirs de collégiens.
Ce matin l’extrémité de la quille a été dégagée du sédiment, marquant l’extrême avant de la fouille et nous permet de placer avec précision le “champ opératoire” que nous avons ouvert. Poser la main sur ces robustes charpentes s’est aussi pour nous retrouver des gestes vieux de 13 ans et effacer un instant le temps qui a filé comme la foudre.