Les mesures faites hier sont validées et nous pouvons commencer à remblayer le site. Avant de voir disparaître une nouvelle fois l’épave de la Lomellina, les photographes descendent pour saisir encore quelques clichés des charpentes. A peine sont-ils remontés que les plongeurs descendent inverser la position des dévaseuses, ils vont désormais aspirer le sédiment extrait et le ramener sur l’épave.
Au préalable, les sacs plastiques contenant les douves des barils de poudre sont remis en place entre les varangues et les éléments de charpentes (bordés, carlingue), qui avaient été démontés, sont calés au dessus de la quille. Tout autour de l’épave le gris des monticules de déblais tranche sur le fond vert de la caulerpa.
En prévision d’une éventuelle fouille ultérieure, nous plantons deux piquets repères pour nous éviter d’avoir à faire une recherche trop fastidieuse.
L’utilité de remblayer l’épave est simple : il s’agit de protéger les charpentes des dégradations multiples : attaque des bactéries xylophage, des tarets (tous deux se nourrissant de bois) ou plus prosaïquement de la destruction par les mouvements de la mer ou les ancres des navires. L’efficacité de cette méthode vient de nous être démontrée puisque onze ans après, les charpentes ont été retrouvées dans un excellent état, y compris le marquage que nous avions mis en place.
Les journaux locaux parlent de la conférence de presse d’hier et citent notre journal et son adresse Internet. La nouvelle de la reprise de la fouille commence à être connue et nombreux sont les visiteurs journalistes ou plongeurs qui viennent nous demander des informations ou l’autorisation de venir voir ce que nous faisons.
L’équipe de prise de vue continue son travail, sur le fond pour filmer le remblayage, en surface pour filmer la réunion au cours de laquelle les consignes sont données aux plongeurs, et à terre dans la Citadelle pour filmer les quelques objets importants trouvés sur le site.
Nous avons une pensée émue pour nos amis qui commentent notre journal au Palais de la Découverte.
A la fin de la journée le bilan du travail effectué laisse prévoir la fin du remblayage pour demain.