Jour 7

Jour 7

08h00

Dimanche à huit heures du matin, le Pluton appareille pour Nice, les plongeurs ont sans doute un peu forcé sur les douches et les caisses à eau du bord sont au plus bas. Il faut donc refaire le plein pour avoir des provisions suffisantes jusqu’à la fin de la campagne de fouille.

Comme tous les dimanches, la rade de Villefranche s’est peuplée d’une multitude de bateaux du plus petit au plus somptueux et, bien que la saison soit avancée, le soleil distille une ambiance estivale.

Malgré le départ du Pluton, qui reviendra s’amarrer au-dessus du site vers midi, les plongées ne sont pas interrompues, deux embarcations pneumatiques sont restées sur place et deux équipes de plongée descendent sur le site.
La première équipe, dirigée par Jean-Marie Gassend, va profiter du dégagement des structures axiales de l’avant pour vérifier toutes les mesures et observer en détail ce qui peut l’être. Les fonds sont amplement garnis de brai [pitch] (un mélange de résine chauffée avec de l’eau) qui assure l’étanchéité des fonds et qui protège les charpentes du pourrissement dû aux eaux stagnantes. Le dessus de la quille en est parfois recouvert par une couche de plusieurs centimètres, ce qui ne facilite pas nos mesures. Nous devons en effet le dégager au burin et au marteau pour atteindre le bois.

Mais la présence de ce brai n’est pas toujours gênante. En effet, la carlingue (une pièce de charpente longitudinale parallèle à la quille et posée sur le dessus des varangues) en est, elle aussi, abondamment garnie. Celui-ci ayant coulé le long des pieds de varangues, nous avons de ce fait une excellente référence de la verticale d’origine.

Nous observons aussi en détail l’espace en forme de fente de 5 cm de profondeur et de 1 cm d’épaisseur pratiqué entre les virures de bordé pour permettre la mise en place du calfatage destiné à assurer l’étanchéité de la coque. Le calftage (mélange d’étoupe), enfoncé dans l’interstice avec un burin spécial était ensuite recouvert de brai puis du doublage de la coque (qui est ici en plomb).

La seconde équipe est formée par Christian Petron et Pascal. Ces derniers filment les charpentes et Jean-Marie Gassend en train de prendre ses mesures et de les inscrire sur sa planchette.
Pour toute l’équipe, cet après-midi est période de repos après une semaine bien remplie car ce sont environ 120 plongées qui ont été effectuées sur l’épave.

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