Jour 5

Jour 5

Le temps radieux se poursuit. La mer est un miroir où se reflètent les maisons ocre-rouges, jaunes et roses de Villefranche. Quelques bouffées d’air descendues des hauteurs avoisinantes troublent à peine la surface de l’eau.
La première plongée est un délice dans le calme et l’eau limpide.

Cette plongée du matin est l’occasion d’une inspection rapide du chantier : une filière à redresser, une caméra à réorienter, un bilan de ce qui a été fait et puis on prend près de soi le tuyau de la dévaseuse et un panier métallique dans lequel on mettra les gros galets de lest qui ont servi à remblayer à la fin de la campagne 1990 ou, plus simplement, les pierres qui ne passent pas dans le tuyau. Avec une main on soulève le sédiment pour donner à manger à la dévaseuse et de l’autre on tient l’extrémité du tuyau.
Entre les membrures on descend le long du bordé tribord, dont subsistent trois virures épaisses de 12 cm et large d’une trentaine de centimètres de long puis on atteint alors le dessus de la quille inclinée à 45 degrés.

Malgré le temps passé, les varangues portent encore leurs plaquettes de numérotage, parfaitement lisibles, comme si le chantier avait été quitté la veille.
Plusieurs pièces de charpente comme la carlingue ont été rangées là mais elles ne sont pas à leur place d’origine, il faut les écarter pour dégager la zone à étudier. Vers l’avant, entre les membrures, les éléments des barils de poudre, trouvés à proximité dans les vestiges de la soute, ont été emballés dans des sacs plastique et stockés là à la fin de la dernière campagne de fouille. Lorsqu’ils sont dégagés du sédiment, les sacs sont transportés à proximité et rangés côte à côte en attendant de retourner d’où il viennent.
Les plongeurs démineurs ont mis en place une caméra de surveillance et une rampe alimentée par de l’eau sous pression pour créer un courant qui chasse la vase soulevée par les plongeurs.

Michèle Hamblin,
pour se distraire de l’inventaire du «mobilier archéologique»  qu’elle effectue dans les locaux de la citadelle, vient s’offrir un petit plaisir et plonge sur le site. Nous faisons un saut à terre pour préparer la conférence de presse de demain : le projecteur acheté par la Mairie est parfait et nous pourrons sans problèmes présenter le contenu de notre journal en temps réel sur grand écran.

Jean-Marie Gassend arrive lui aussi à son tour en début d’après-midi, comme il a effectué tous les relevés sous-marins sur l’épave pendant la fouille, c’est bien entendu à lui que nous avons fait appel pour procéder aux vérifications que nous souhaitons faire car, il connaît l’épave dans ses moindres détails. Il arrive à point nommé puisque ce soir nous aurons sans doute complètement nettoyé toute la zone litigieuse.

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