Hier soir, après le dîner, une réunion impromptue a eu lieu dans l’appartement de Cerro Barón où nous logeons, pour discuter du travail restant à faire et du programme des derniers jours.
Miguel Chapanoff est favorable à la concentration des efforts dans la région de Roca Del Buey – Punta Ángeles. S’il est vrai qu’une dizaine de naufrages sont historiquement enregistré dans cette zone, il est évident que nous ne pouvons pas nous aventurer plus près des dangers que nous ne l’avons fait avec le Valparaíso III. Nous n’avons pas la possibilité de mettre en place un balisage de sécurité. Pour cette raison, le remorquage au milieu des dangers du sonar et du magnétomètre est trop dangereux.
Nous décidons finalement de concentrer nos efforts sur les zones déjà explorées, afin qu’un ensemble complet de données géophysique soit disponible, provenant aussi bien du sonar que du magnétomètre. Le croisement et la comparaison de ces données seront essentielles lors de la phase d’analyse : il permettra de localiser à l’intérieur de chaque zone à la fois les épaves modernes visibles sur les images sonar et les épaves anciennes recouvertes par le sédiment détectées par le magnétomètre.
Tout au long de la journée, nous avons donc poursuivi la prospection à l’aide du sonar dans la zone Gruesa, déjà couverte à l’aide du magnétomètre Les images de deux épaves déjà localisées par le magnétomètre sont spectaculaires ; l’une d’elles mesure environ 80 m de long et a les deux flancs effondrés.
Les plongeurs sont partis effectuer une reconnaissance des épaves découvertes hier. Sur l’une d’elles, l’hélice a disparu, ce qui indique probablement une intervention de plongeurs locaux.
Dans le célèbre restaurant « Cinzano » de Valparaiso, sont affichées sur un mur les photographies d’un grand cargo naufragé : il s’agit de l’Avon, un navire libérien de 13 000 tonnes, qui surpris par une tempête particulièrement violente en septembre 2000, a été jeté à la côte dans le secteur de la Caleta Portales, détruisant le quai des pêcheurs de cette ville.