Petit matin calme en baie de Villefranche. L’équipage du Pluton commence par mettre en ordre le pont encombré de matériel puis, entreprend de mettre à l’eau un bloc de béton qui servira à l’amarrage de l’arrière.
Le bloc, qui est soutenu par un chameau (ballon en plastique fermé et gonflé d’air), est remorqué par une embarcation pneumatique.
Le Pluton largue le coffre sur lequel il était amarré et va mouiller une ancre au sud de l’épave. Il recule ensuite pour reprendre l’amarre arrière fixée au bloc de béton alors qu’un magnifique navire de croisière, l’Oceanic, entre en rade pour prend le coffre sud. Poussé par un vent léger de Sud-est qui s’est levé et par les 240 mètres de la coque qui décrivent un large cercle autour du coffre d’amarrage, l’arrière de ce navire s’arrête finalement à quelques dizaines de mètres de l’avant du Pluton.
A midi, tout est prêt pour la première plongée de reconnaissance sur le site.
Cette plongée nous laisse perplexe car, depuis quelques années maintenant, la Caulerpa Taxifolia qui a envahi toute la rade nous offre une prairie d’algues vert fluo à perte de vue à la place du paysage désolé, composé de vase et de sable, que nous avions laissé. Les repères installés 19 ans auparavant ne sont, bien entendu, plus très visibles. Les tiges de fer que nous avions mises en place sont rongées par la rouille et les plaques d’identification ont disparu. Nous craignons un instant de ne pouvoir retrouver facilement le lieu où nous voulons travailler mais, grâce au plan de triangulation très précis que nous avions dessiné à l’époque et aux quelques mesures que nous commençons à prendre, la solution apparaît peu à peu. La découverte d’un des plots de béton de un mètre de côté qui servait de point de référence Sud puis, ensuite, celle du second situé 50 m plus au Nord nous permettent enfin d’y voir plus clair.
A la dernière plongée de la journée, nous pouvons considérer qu’il ne reste plus que deux ou trois mesures de vérification à faire pour être complètement positionnés. Cela sera pour demain.
Entre temps, Christian Petron a commencé à faire quelques prises de vue extérieures de l’embossage du Pluton et de la rade vue de la côte. En plongée, il filme les premières recherches des points de référence et l’état du site avant le commencement du travail.
Dans la salle à manger du Pluton, les plongeurs du bord et les membres du GRAN échangent leurs premières impressions en attendant de travailler ensembles le lendemain.
