Ce matin, le journal (Nice-matin) consacre un article à la campagne de fouille sur l’épave de la Lomellina.
L’équipage du Pluton et les membres du GRAN sont tout heureux de voir leur travail évoqué et pour certains, de voir leur photographie dans la presse. L’article évoque la dévolution des objets provenant de la fouille au Musée National des Arts et Traditions populaires (MNATP) et le regret de ne pas être parvenus à trouver une solution locale
Toutefois, le transfert du MNATP de Paris vers Marseille va permettre à la Lomellina de retrouver les rives de la Méditerranée dans les années à venir.
En prévision de la dévolution du matériel au MNATP, nous avons mis à profit la campagne de fouille pour poursuivre l’inventaire et Michèle Hamblin, qui en est chargée, a continué la mise en ordre d’une liste qui ne compte pas moins de 2500 articles, aidée en cela par Pierre Righezza, un membre du GRAN.
Nous avons profité de la présence à bord du Pluton d’un médecin pour préciser l’inventaire et l’identification des ossements humains trouvés pendant la fouille. Ces ossement ont déjà été analysés, il y a une dizaine d’année, par Gilles Grévin, attaché au laboratoire d’anthropologie physique du Centre de Recherche Archéologique du CNRS à Draguignan.
Il a mis en évidence la présence de restes humains provenant de trois individus : un adulte, un adulte gracile (peut-être une femme) et un enfant. On sait que le naufrage de la Lomellina avait entraîné la mort d’au moins une centaine de marins et sans doute d’ouvriers qui travaillaient à bord. Dans le contexte d’un chantier de réparation, la présence d’un mousse, d’un apprenti ou du fils d’un ouvrier peut sans doute expliquer la découverte des restes d’un enfant.
Les membres du GRAN quittent un à un le Pluton pendant que l’équipe des plongeurs démineurs démonte le chantier sous-marin : dévaseuse, balisage, cordages remontent ainsi peu à peu à bord. Le matériel démonté, dessalé et rangé, le bâtiment retrouve peu à peu un aspect plus ordonné. Sur le fond, l’épave a été soigneusement recouverte de sédiment et de nouveaux points de repère ont été mis en place au cas où nous reviendrions bientôt sur le site.
La remarquable conservation des bois de l’épave et plus particulièrement de ses parties basses (les fonds) s’explique non seulement par le rôle protecteur du sédiment, mais surtout par le fait que pratiquement toutes les pièces de charpente étaient enduites de brai (résine) à la fois pour assurer l’étanchéité mais aussi pour protéger ces dernières de la pourriture causée par la présence d’eaux stagnantes dans les fonds.