La nuit a de nouveau été agitée : vent fort de plus de 35 nœuds (soit « 68 km/heure » ont dit les météos) et de la pluie.
Si ces bourrasques ont troublé le sommeil de quelques-uns, elles n’ont pas dérangé les tortues venues pondre sur la plage. Au matin, Jean-Michel, qui fait sa tournée quotidienne, accompagné de Jean-François, en a compté 28 ! Olivier, levé avant l’aube, est même parvenu à photographier l’une d’elles au moment de la ponte.
Le ciel de ce 11 novembre, menaçant en matinée, s’ouvre finalement et la journée de travail s’amorce en douceur.
Dans le carré « nord », avant de prélever les éléments qui se trouvent en surface, un dessin est réalisé et la position de chaque objet est relevée à l’aide du théodolite. Un secteur test de 1 m² est choisi au centre, et le sédiment prélevé par couches successives est tamisé. Celle qui correspond à la période d’occupation de nos naufragés mesure une quinzaine de centimètres d’épaisseur.
On y retrouve, comme dans les secteurs fouillés au cours des missions précédentes, les restes des aliments consommés : oiseaux, tortues et quelques rares poissons. On y repère également des clous de charpente provenant du bois brûlé et des petits objets qui y ont été perdus ou laissés à l’abandon.
Le travail reprend son cours et l’examen de la brèche, pratiquée dans le plancher du bâtiment météo, se révèle décevant. Comme nous le craignions, les maçons ont creusé le sol jusqu’au « beach-rock » pour y poser le plancher. S’il reste quelques centimètres de sédiment correspondant à la couche archéologique, il y a peu d’espoir d’y trouver ce que nous cherchions, à savoir des tombes. En fin d’après-midi, nous entamons un nouveau secteur qui rejoint la zone fouillée en 2006.
Autour de la station, un courlis au long bec recourbé s’avance à pas lent, attendant que quelqu’un lui lance un bernard-l’hermite. Cet oiseau de passage a trouvé ici un bon moyen de subsistance et ne semble pas pressé de reprendre l’air.