La tradition a la dent dure

La tradition a la dent dure

Une fois encore la tradition est respectée… Alors que nous sommes à la veille de la fin du chantier, la dernière semaine étant consacrée au rebouchage du site, voici qu’un nouveau bâtiment vient d’être découvert.

Voici trois jours que nous travaillons sur le tumulus de cendres situé à l’Est de l’ex-bâtiment de gonflage des ballons sondes. Derrière nous, le long du mur du bâtiment, se trouvait un monticule de pierre partiellement dégagé par la pelle mécanique.

Joë tournait depuis deux jours autour de ces blocs amoncelés cherchant à y trouver une cohérence. Après avoir dégagé ce qui paraissait être l’extérieur d’un mur, ce matin, aidé par Jean-François, il a cherché dans la masse de ces blocs un fil conducteur.

Joë en position acrobatique pour accéder au sédiment
Jean-Francois dégage le sédiment de la couche archéologique

Après une journée d’efforts, la surprise était au rendez-vous : ils localisaient un mur intérieur. Un espace étroit d’un peu plus d’un mètre de large, délimité par des murs de 60 à 80 centimètres d’épaisseur, est dégagé en fin de soirée

Si les murs sont relativement étroits, ils sont bâtis avec de très gros blocs de corail et de beachrock.
C’est le fond d’un bâtiment dont le reste se trouve sous le bâtiment de gonflage.
Si la dalle de béton qui supporte le bâtiment a détruit le haut des murs, elle n’a pas touché à la couche archéologique et on peut dire qu’elle lui assure une protection maximale.

L'état du mur au début de la journée
A midi le sondage fait voir un début de mur

Reste à essayer de comprendre comment ce nouveau bâtiment est relié à l’ensemble déjà mis au jour.

La solution n’est pas simple puisque l’espace qui sépare ces deux endroits est occupé à la fois par le bâtiment de gonflage et par une citerne, ex-cuisine enterrée, construite en 1956.

J’avais pourtant aujourd’hui un sujet tout trouvé, ne sommes nous pas le jour anniversaire du départ des français de l’Utile à bord de la prame Providence construite par Barthelemy Castellan du Vernay, le premier lieutenant.

Il y a en effet 252 ans, les marins français quittaient l’île de Tromelin, laissant sur la plage quatre-vingts esclaves malgaches médusés. Mais l’actualité commande et la nouvelle est donc passée au second plan. Nous ne pouvons cependant pas manquer de penser aux sentiments qui agitèrent alors ces malheureux.

Pour certains, l’espoir que la promesse qui leur avait été faite de venir les rechercher serait tenue, pour les pessimistes qui avaient déjà mesuré la difficulté qu’il y aurait à survivre sur cet îlot inhospitalier, le désespoir. Peut-être aussi la résignation pour d’autres, cependant décidés sans attendre à prendre les choses en main.

En fin de journée, l'image verticale montre les murs dégagés

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