Des métaux à tout va.

Des métaux à tout va.

Ce matin, aux aurores, nous apercevons un navire à l’horizon, il se rapproche rapidement et nous identifions l’un des patrouilleurs de la Marine. Il passe au nord de l’île, puis met le cap vers le nord ouest, vers Madagascar ? Nous pensons à nos naufragés guettant, année après année, l’apparition d’une voile.

Nous avons apporté la dernière main au plan général du site, malgré une tendance naturelle à aller voir un peu plus loin comment se présentent les choses, la situation s’est enfin stabilisée. Les dernières couches de sédiment sont décapées sous un soleil de plomb.

Demain sera pour nous l’occasion des dernières mesures, des photographies et d’un dernier examen de l’agencement de ces constructions qui semblent n’obéir à aucune logique générale, mais dont nous cherchons cependant à retrouver l’ordre de construction.

Pour faire cette analyse, la structure des murs, leurs relations, mais aussi l’étude des couches sédimentaires intérieures et extérieures devraient nous aider.

Jeux de lumière

L’omniprésence du fer, du cuivre et, dans une moindre mesure, du plomb est aussi un sujet d’étonnement. Le fer est très abondant sur un navire en bois comme l’Utile, les clous de charpente de toutes dimensions sont innombrables, on conçoit bien que les plus gros puissent servir de tisonnier, de pic, de marteau, car leur tête carrée est massive, d’emporte pièce pour percer le cuivre…

Nombre d’entre eux sont plantés verticalement dans le sol sans que nous sachions exactement pourquoi, les plus petits sont retrouvés dans la couche archéologique en même temps que la cendre, indiquant bien que le bois, provenant de l’épave, servait à alimenter le feu.

Mais des lames de fer de toutes les dimensions, des chevilles de fer utilisées pour l’assemblage des charpentes sont également retrouvées en grand nombre. Il nous faut maintenant fouiller dans les devis de construction et les inventaires d’armement pour essayer d’en retrouver l’origine.

Corail

Le cuivre, nous en avons déjà parlé, a servi principalement à rafistoler les récipients récupérés sur l’Utile et à confectionner d’ingénieuses cuillères de toutes les tailles.

Mais, les débris de toutes sortes, présents un peu partout, témoignent d’une « industrie » permanente.

Le plomb, aisément fondu, a servi à confectionner de grandes bassines et leur couvercle. Il nous faut essayer de comprendre les techniques de fonte utilisées. Il semble bien qu’après la fonte, l’intérieur ait été martelé pour en égaliser la surface.

A l’inverse, nous sommes surpris du peu de céramique et de verrerie trouvées jusqu’à présent et, d’une manière générale, du peu d’objets non utilitaires récupérés par les naufragés. On sent bien, à ce constat, que dès les premiers moments, toute l’énergie des naufragés s’est concentrée à récupérer en priorité ce qui pouvait leur permettre de survivre.

A donner de la pelle, de la truelle et de la balayette sous le soleil, nous consommons une grande quantité d’eau, et nous commençons à regarder d’un air inquiet le stock qui diminue. Faudra-t-il en venir à consommer le lait des noix de coco ?!

Pelote de cordages, roulée par la mer

On commence aussi à parler de la venue d’un chercheur mauricien, qui viendrait concrétiser le projet de collaboration franco-mauricien, élaboré par les deux gouvernements.

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