Communiqué de presse 2006, avant la mission

Communiqué de presse 2006, avant la mission

Soixante esclaves abandonnés pendant 15 ans sur un îlot désert de l’Océan Indien

Le Groupe de Recherche en Archéologie Navale va mener une campagne de fouilles archéologiques, sous marine et terrestre, sur l’île de Tromelin (France). Lancement de l’opération « L’Utile … 1761 : Esclaves oubliés ».

Partie de Bayonne le 17 novembre 1760, l’Utile, une flûte de la Compagnie Française des Indes Orientales, s’échoue le 31 juillet 1761 sur l’île de Sable (aujourd’hui île de Tromelin), un îlot désert de 1 km². Elle transporte des esclaves malgaches achetés en fraude, destinés à être vendus sur l’île de France (l’île Maurice actuelle).

L’équipage regagne Madagascar sur une embarcation de fortune, laissant alors soixante esclaves sur l’île avec trois mois de vivres et promettant de venir bientôt les rechercher.

Cette promesse ne fut jamais tenue et ce n’est que quinze ans plus tard, le 29 novembre 1776, que le chevalier de Tromelin, commandant la corvette La Dauphine, sauva les huit esclaves survivants: sept femmes et un bébé de huit mois.

Une aventure scientifique et humaine

Située à 470 kilomètres à l’Est de Madagascar et à 560 kilomètres au Nord de La Réunion, cet îlot corallien dépourvu d’eau et de ressources naturelles abrite néanmoins depuis 1954 un station météorologique.

L’opération archéologique sous-marine et terrestre dirigée par le Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN) vise à faire toute la lumière sur les circonstances du naufrage de l’Utile et sur les conditions extraordinaires de survie des esclaves oubliés sur l’îlot désertique de Tromelin.
Depuis de nombreuses années, en coopération avec l’UNESCO, l’un des axes de recherche du GRAN est l’étude de la traite négrière par le biais de l’étude des navires négriers.

C’est dans ce cadre que le GRAN annonce le lancement de l’opération « L’Utile … 1761 : Esclaves oubliés ».

Une large coopération autour d’une opération hors du commun :

Cette opération se déroulera du 9 octobre au 8 novembre, placée sous l’autorité du préfet des TAAF (Terres Australes et Antarctiques Française, chargé de l’administration des îles Éparses de l’océan Indien ), en partenariat avec l’UNESCO et son programme « La route de l’esclave », avec le financement de la fondation d’entreprise Groupe Banque Populaire, des collectivités territoriales de La Réunion (Conseil Régional et Conseil Général) et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de La Réunion.

Elle a en outre reçu l’aide du Ministère de la Défense (Commandant supérieur des forces armées dans la zone sud de l’Océan Indien) et de Météo France La Réunion qui apporteront leur soutien logistique pour le transport et le séjour de l’équipe de fouille sur l’Ile.
De nombreuses institutions et associations ont également apporté leur soutien et ont contribué à la réalisation de ce projet : l’Unité mixte de service (UMS) – Histoire et archéologie maritime (CNRS-Sorbonne-Musée de la Marine), la Société Française d’Histoire Maritime, l’association « Les anneaux de la Mémoire » (Nantes), l’Institut national de recherche archéologique préventive (INRAP), l’éducation nationale et notamment l’académie de La Réunion, l’association « La confrérie des gens de la mer » (La Réunion), l’Association Réunionnaise Culture et Communication (ARCC), l’Association généalogie et histoire des familles (Pays Basque – Adour Maritime), le Musée de la Compagnie des Indes de Lorient.

Communication

Comme à l’accoutumée le GRAN diffusera sur ce présent site web, un journal quotidien, relayé par les sites de l’UNESCO, du Ministère de la Culture et des TAAF, permettant de suivre au jour le jour la progression de la recherche. En outre, grâce à un logiciel adapté, les scolaires de La Réunion et d’ailleurs pourront participer à l’opération, dialoguer avec les chercheurs et mettre en ligne leurs contributions.

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