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1636
Naufrage de la Nao de Sancho de Urdanibia
AGI, Santo Domingo 156, Ramo 6, N° 69
Daté du 30 novembre 1636
« [IM 1] Marge : Da quenta a V.Magd como se saco la mayor parte de la artilleria perdida de la cappitana del cargo del governador sancho de Urdanibia.
A 8 y a 10 de julio entrarón en este puerto una tartana y 2 canoas de perlas derrotadas, abiendo salido con todas 3 al alferez Don francísco de Lezcano de cumana a quien el governador sancho de urdanibia ynviaba con estas 3 embarcacíones a la ysla de Matalino a sacar las 26 piezas de bronçe de su cappitana, que se perdio en aquel puesto como a V. Magd. le abran dado quenta por diferentes avissos. Llego el Alferez Don francísco de Lezcano las 3 embarcacíones, gente de mar y guerra tan desaparejadas mal tratados y enfermos, de los rigurosos tiempos y neçessidades que abian padecído habiendose passado tantos dias despues de la perdida de la capitana. Y yo con las que a tenido esta ysla y cíudad que juzgaba a temeridad el volver a yntentar este serbicío. Repare en el credito que consigo trae la artilleria quan danoso seria para el serbicío de V. Magd, y conserbacíon de estas yslas sacandola los enemigos como lo abian de haçer tubiessen a varlovento esta. Fuerça mas de las con que oy se hallan entregandose de tanta suma como ymportaba esta artilleria, resolvime fiando en dios a haçer la humana diligencía y con toda promptitud dando carena a los mismis barcos pertrechandoles y aparejandoles de todo lo neçessario de jente de mar y del campo y de 20 ynfantes mosqueteros de los demas que de hecho tenia este presidio ynviando con ellos a Domingo Rodriguez ayudante de el de quien tenio particular satisfaccíon, practicos y pilotos para qualquier suçesso en cada embarcacíon probeyendoles de municíones de guerra, y vi tuallas para 2 meses cumplidamente a costa de esta real. cxa por mi ynstancía de las haciendas de estos vecínos todo a orden del alferez Don francísco de lezcano para mayor [IM 2] acierto, salio de aqui a 18 del mes de julio con expressa orden de atoda re solucion y riesgo sacar y traer la artilleria habiendo tenido rigurossissimos tiempos y mas para subir a varlovento embarcacíones tan pequienas fue nuestro señor serbido que sabaso 30 del mes de agosto volviesse con las 3 embarcacíones a este puerto traiendo en ellas 18 pieças de las 26 perdidas de las maiores y de mejor garbo habiendo entendido del cacique de matalino y de todos los yndios que 4 de ellas las mas ligeras 2 dias antes las abia sacado un navichuello françes que encaminandose a san christoval fue a solicitar con los de aquella ysla embarcacíon y aparejos capaces para sacar la toda consis tiendo este buen sucesso en la brevedad con que de aqui se despacharon no abiendo po dido despues de aber hecho extraordianiras diligencías topar las otras 4 presumiendose que las grandes tormentas que a abido est año en las costas gravedad y pesso de tanta aritlleria y golpes de nao tan gruessa enterrarian las 4 primeras tan profundamente que industria ni fuerça humana no podrian sacar las con que despues de 3 dias mas que es tubieron en buscarlas cargandoles recios temporales y allandose las enbarcaciones mui abiertas por no abenturar la artilleria sacada fueron forçados de volver a este puerto donde la hecharon en tierra y queda guarnecíendo la nueba muralla que sin el menos cabe de esta perdida era tanto menester para su defensa De cuya cantidad, meta, y ca libres zertifican los officíales reales. en el papel que va con esta Sintiendo el mal su cesso de esta nao he desseado encaminar de restaurarsse parte de el en este serbicío con quanto celo affecto, y diligencia me asido posible, V.Magd como lo espero de su gran deza reciva estos cortos passos mios en continuacion de los que [IM 3] he dado en su serbicio y desseo dar (a ymitacion de mis passados) toda la vida sirbiendose de honrrar y hacer merced al Alferez Don francísco de lezcano y al ayudante Domingo Rodriguez en sus pretensiones para que ellos y los demas se alienten a cunplir como deben a quanto se las mandare del serbicio de V.Magd. ...... [IM 9] ...... de esta sus ciudad e ysla de san juan de Puerto Rico a ultimo de noviembre de 1636 años.
Don Inigo de la Mota Sarmiento »
1636
Naufrage de la Nao de Sancho de Urdanibia
Traduction : AGI, Santo Domingo 156, Ramo 6, N° 69
Marge : Compte rendu a votre Majesté de la façon dont on a récupéré la majeur partie de l'artillerie perdue de la capitane sous le ordres du gouverneur Sancho de Urdanibia.
Corps : Les 8 et 10 juillet arrivèrent dans ce port une tartane et 2 canots pour la pêche aux perles désemparés, ils avaient été obtenus par l'enseigne Don Francisco de Lezcano, de Cumana, que le gouverneur Sancho de Urdanibia envoyait avec ces 3 embarcations dans l'île de Matalino récupérer les 26 pièces de bronze de sa capitane qui s'était perdue dans ce lieu comme il en avait été rendu compte par différents avis à votre Majesté. L'enseigne Don Francisco de Lezcano arriva avec les trois embarcations, des gens de mer et des soldats ayant, perdu leur gréement, et tellement maltraités et malades à cause du mauvais temps et de la faim dont ils avaient souffert pendant tant de jours après la perte de la capitane. Et moi, avec ceux de cette île et ville jugeai téméraire de retourner pour tenter cet ouvrage. je me rendiscompte du crédit qu'apporte l'artillerie et de combien il serait fâcheux pour le service de votre Majesté et la conservation de ces îles si les ennemis la récupéraient comme ils l'auraient pu s'ils avaient eu au vent de cette île une force supérieure à celle dont ils disposent aujourd'hui pour toutes ces raisons tant cette artillerie était importante, je me résolus à faire diligence autant qu'il était humainement possible et avec toute la promptitude nécessaire en faisant caréner, équiper et gréer ces mêmes embarcations de tout le nécessaire, de gens de mer et de soldats et de 20 fantassins mousquetaires parmi ceux que comptait de fait cette garnison en voyant avec eux Domingo Rodriguez adjudant dont j'étais particulièrement satisfait, des pratiques et pilotes à toute fin utile dans chacune des embarcations les pourvoyant de munitions de guerre, et de victuailles pour 2 mois totalement aux frais de la caisse royale par mon instance auprès des haciendas voisines le tout a l'ordre de l'enseigne Don Francisco de Lezcano pour plus [IM2] de sûreté, il partit d'ici le 18 du mois de juillet avec l'ordre expresse de, quelles que fussent les décisions à prendre et les risques encourus, sortir et ramener l'artillerie. Ayant eu un temps très dur et plus encore pour remonter au vent avec de si petites embarcations ce fut le seigneur servi que samedi 30 du mois d'août il revint avec les 3 embarcations dans ce port ramenant 18 pièces sur les 26 perdues parmi les plus grandes et de la meilleur allure ayant appris du cacique de Matalino et de tous les indiens que 4 parmi les plus légères avaient été récupérées deux jours auparavant par un petit navire français qui, prenant la route de Saint-Christophe, était parti chercher auprès de ceux de cette île une embarcation et du matériel capable de récupérer la totalité [de l'artillerie]. Cette belle réussite était due à la rapidité avec laquelle ils étaient partis d'ici n'ayant pu, après avoir fait des efforts extraordinaires, réussir à récupérer les 4 autres supposant que les grandes tempêtes qu'il y a eu cette année sur les côtes ainsi que la masse et le poids de tant d'artillerie joints au coups d'un si gros navire devaient avoir enterré les 4 premières si profondément que l'industrie ni la force humaine ne pourraient les sortir puis après 3 jours supplémentaires pendant les quels ils les recherchèrent recevant un temps très dur et trouvant les embarcations très ouvertes, pour ne pas aventurer l'artillerie récupérée ils furent obligés de rentrer au port où ils la déposèrent à terre et où elle est restée garnissant la nouvelle muraille qui sans le moindre ?? de cette perte était si nécessaire pour sa défense. Les officiers royaux donnent certificat de la quantité, du but (?) et des calibres dans le papier qui accompagne la présente. Regrettant la mauvaise fortune de ce navire j'ai désiré entreprendre en partie sa restauration par ce service auquel je me suis consacré avec toute la diligence qu'il m'a été possible, Votre Majesté, comme je l'espère de sa grandeur recevra ces miens petits pas comme le prolongement de ceux que [IM3] j'ai fait à son service et je désire (à l'imitation de mes prédécesseurs) toujours l'honorer et remercier l'enseigne Don Francisco de Lezcano et l'adjudant Domingo Rodriguez dans leurs désirs pour qu'eux et les autres soient encouragés à accomplir comme il se doit ce qu'on leur confierait pour le service de votre Majesté.
[IM9] ... depuis votre ville et île de San Juan de Puerto Rico le dernier de novembre 1636.
Signé : Don Inigo de la Mota Sarmiento.
1636
Naufrage de la Nao de Sancho de Urdanibia
AGI, indiferente 1872 n°1
Expediente daté du 30 décembre 1636
« Pedro Ruiz de guiçaburuaga y Lucas de Soría Pardo thess(oreros) y con(tadores) juezes officiales de la Real Hacienda de esta ysla margaríta certificamos para q conste donde combenga como en la real caxa de esta dicha ysla sean librado y pagado de la dicha real hacíenda las cosas que abaxo hiran declaradas por horden del gov(ernador) y cabildo de esta çuidad de la asumpcíon quel las dichas cosas se compraron por la dicha horden para apresto de los varcos y tartana que sacaron la hartilleria q se que(do?) ab(or)ada en el paraxe de la ysla matalino de la capitana que alla se perdio del cargo del governador sancho de hurdanibia que este presente ano bino al puerto de cumana con otras urcas y tartanas en que truxo socorro para la harmada real del cargo del gneral Don Lope de Hoçes y cordoba que las cosas que assí se libraron y pagaron a que precíos y lo que montan es en la manera siguientte.
Cien Rs por un quintal de jarcía q se compro para aparexar los barcos que fueron a sacar la dha hartilleria
U100.
Treinta y seis Rs que se pagaron a un galafate por el travaxo de tres días que tubo en los dhos barcos en la carena de ellos a doçe Rs cada día monto lo dho
U036.
Quarenta Rs por el balor de quarenta libras de çebo de retido que se compraron para dar çebo y carena a los dichos barcos y tartana q fueron por la dha hartillería a Real la libra monto lo dho
U040.
Nobecíentos y sesentta Reales q sean pagado a cinco marineros y bucíos guaiqueries que fueron en los barcos a sacar la dha hartilleria a cíento y nobenta y dos Rs cada uno monta lo dho
U960.
Diez y ocho Reales q se pagaron por un xamon de Parma que se llevo en los dichos barcos Para sacar la dicha hartíllería
U918.
Ducientos Rs por el balor de cíen botixas peruleras bacías q se compraron para llevar la aguada en los dhos barcos y tartana a dos Rs cada una monto lo dho
U200
= LU354A.F : -----------------------------------------
Ducientos Rs por el balor de una piragua que se tomo para dar carena alos dhos barcos y tartana la qual se hicó pedaços en el dho ministerío y se consumío en el servicio de ellos
U200
Cinquenta Rs por el alquíler de lo q se ocupo en el servicío de los dhos barcos en la carena de ellos una curíara lo qual se taso en lo dho
U050
Cientto y veinte y cínco Rs por cíento y veinte y cínco libras de çebo q se compraron mas para dar çebo y carena a los dichos barcos a Rl libra monto lo dho
U125
Trecíentto y ochenta y quattro Rs por veínte y quattro flanegas de mais q se compraron para el sustento de los soldados y jente que fueron en los di chos barcos a díez y seis Rs fanega
U384
Treinta y dos Rs q se dieron por una botixa de bino que se compro para los galafates y gente que trabaxaron en los dichos varcos
U032
Sesenta Rs por una tabla q se compro para hechar en el adeçero de los dhos varcos
U060
Settenta Rs por un mastelero q se compro nuebo para echar en uno de los dichos barcos
U070
Cientto y veínte Rs por un trinquete y dos palos labrados q se compraron para el abio de los dhos barcos
U120
Treinta Rs por cíento y cinquenta clabos de alfaxia que se comprarón para el apresto de dhos barcos
U030
Settenta y çinco Rs por el balor de tres @ [arrobas = unité de mesure de poids et de volume valant respectivement 11,502 kg et 16,137 litres pour le vin et 12,564 litres pour l'huile] de brea que se compraron para el abio de los dichos barcos
U075
Quarenta Rs por quarenta libras de estopa que se compraron para los dhos barcos y tartana
U040
Ciento y cínquentta Rs por cíentto y cínquenta libras de çebo que se compraron mas para la carena y çebo que se dio a los dhos barcos y tartana
U150
Veinte Rs por una hacha q se compro para el servicío de los dichos barcos
U020
Ocho Rs por un cuero de baca q se compro para el nesesario de los dhos barcos
U008
2U718A.F : De attras
= 2U718
Ciento y sesenta Reales por dos Reçes bacunas que se compraron ochenta Rs cada una para el sustentto de los soldados y gente que fueron en los dhos barcos monto lo dho
U160
Ciento y cinquenta Reales por un quintal de jarcía nueba para el serviço de los dhos barcos y tartana a RI y m° libra monta lo dho
U150
Ciento y diez Rs por veinte y dos arrobas de pescado salado que se com praron para el sustento de los dichos soldados y gente que fueron en los dhos barcos
U110
Diez Reales por dos pieças de aladeros de palma q se compraron para el servicio de los dhos barcos a cínco Rs
U010
Siette Rs por diez ollas y cinco arepas que se compraron para haçer y guiçar de comer en los dhos barcos para la dha gente a m° RI cada pieza
U007
Treinta Rs que se pagaron a otro galafate q trabaxo tres dias en la carena y adeçero de los barcos y tartana a diez Rs cada dia por jornal
U030
Veinte y quattro Rs por doce clabos de cíntta que se compraron para el adereço de los dichos barcos a dos reales cada uno
U024
Sesentta y tres Rs q se pagaron por los jornales que ganaron nueve negras q se occuparon en el pueblo de la mar en raspr mais y hazer arepas y guiçar de comer a la dha gente mientras estubieron adereçando los dhos bar cos y tartana.
U063
Siette mill y ducíentos Rs q se pagaron por el flete de dos barcos de minis trerio de sacar la dha hartilleria a la dha ysla de matalino en compania de la tartana que dio el dho governador sancho de Urdanibia a tes mill y seis çeintos Rs cda uno
7U200
Nobecíentos Reales que se pagaron a tres marineros que fueron en los dhos barcos a sacar la dha artilleria en dha ysla de mattalino a trecíenttos Reales a cada uno de los dhos marineros por el dho biaxe monto lo dho
U900
Cientto y cinquenta Rs que se dieron por una canoita que se compro para el servicio de la dha tartana la qual se consumio en el dho biaxe
U150
= 11U522 r 1/2
Por manera que monta este gasto de sacar la artilleria como pareçe en esta certificacíon once mill y quinientos y beynte y dos Rs y medio en fe de lo cual dimos la presente en esta ysla margarita a treynta de diciembre de mill seycíentos y treinta y seiys anos.
Pedro Ruiz de Guiçaburuaga Lucas de Soria Pardo »
1636
Naufrage de la Nao de Sancho de Urdanibia
Traduction : AGI, indiferente 1872 n°1
Pedro Ruiz de Guiçaburuaga y Lucas de Soría Pardo tréso(riers) et compt(ables) juges officiels de l'hacienda royale de cette île de Cumana certifions pour que l'on voit où il convient comment dans ladite hacienda royale soient livrées et payées par ladite hacienda royale les choses déclarées ci-dessous par ordre du gouv(erneur) et cabildo de cette ville de l'ascension que les dites choses furent achetées par ledit ordre pour la préparation des barques et tartane qui ont sorti l'artillerie qui était restée abandonnée dans les parages de l'île de Matalino par la capitane qui se perdit là-bas sous le commandement du gouverneur Sancho de Urdanibia qui cette année vint au port de Cumana avec d'autres hourques et tartane dans lesquels il apportait des secours pour l'armada royale commandée par le général Don Lope de Hoces y Córdoba et des choses qu'ainsi ils livrèrent et payèrent à quel prix et montant de la manière suivante :
Cent réaux pour un quintal de cordages qui furent achetés pour gréer les embarcations qui s'en furent récupérer la dite artillerie.
U 100
Trente six réaux qui furent payés à un calfat pour le travail de trois jours qu'il y eut sur la carène des dites barques à 12 réaux par jour la dite somme montant à :
U 036
Quarante réaux pour la valeur de quarante livres de (çebo de retido?) qui ont été achetées pour (dar çebo) et caréner lesdites barques et tartane et qui le furent pour ladite artillerie le tout montant à un réal la livre.
U 040
Neuf cent soixante réaux à payer à cinq marins et plongeurs guaiqueries qui partirent avec lesdites barques pour sortir ladite artillerie à cent quatre-vingt douze réaux chacun.
U 960
Dix-huit réaux payés pour un jambon de Parme emporté dans lesdites barques pour aller sortir ladite artillerie.
U 018
Deux cents réaux pour la valeur de cent bouteilles basses en terre cuite à goulot étroit achetées pour emporter l'eau dans lesdits barques et tartanes à deux réaux chaque le tout montant à
U 200
= LU 354[Page suivante]
Rappel dernière page LU3 54
Deux cent réaux pour la valeur d'une pirogue qui fut utilisée pour le carénage desdites embarcations et de la tartane laquelle fut mise en morceaux dans ladite utilisation et fut détruite dans le service desdits
U 200
Cinquante réaux pour la location de ce qui fut utilisé dans le service des dites barques pour leur carènage dont une pirogue indienne laquelle taxée pour
U 200
Cent vingt cinq réaux pour cent vingt cinq livres de (çebo) achetées en plus pour (dar çebo) et caréner lesdites barques et se monte à
U 125
Trois cent quatre vingt quatre réaux pour vingt quatre fanègues de maïs qui furent achetés pour la nourriture des soldats et des personnes qui parti rent dans lesdits barques à seize réaux la fanègue
U 384
Trente deux réaux qui furent payés pour une bouteille de vin achetée pour les calfats et les personnes que travaillèrent sur lesdits barques.
U 032
Soixante réaux pour une planche achetée pour la réparation desdites barques
U 060
Soixante dix réaux pour un mât de perroquet acheté neuf pour être placé sur l'un desdites barques.
U 070
Cent vingt réaux pour une trinquette et deux mâts travaillés achetés pour (abio?) desdites barques
U 120
Trente réaux pour cent cinquante clous forgés achetés pour la réparation desdites barques
U 030
Soixante quinze réaux pour la valeur de trois arrobes [arrobes = unité de mesure de poids et de volume valant respectivement 11,502 kg et 16,137 litres pour le vin et 12,564 litres pour l'huile] de brai achetés pour (abio) desdites barques
U 075
Quarante réaux pour quarante livres d'étoupe achetées pour lesdits barques et tartane
U 040
Cent cinquante réaux pour cent cinquante livres de (cebo) achetées pour la carène qui fut faite sur lesdites barques et tartane
U 150
Vingt réaux pour une hache achetée pour l'usage desdites barques
U 020
Huit réaux pour une peau de vache achetée pour l'usage desdites barques
U 008
= 2 U 718[Page suivante]
Rappel dernière page 2 U 718
Cent soixante réaux pour deux (reces?) bovins achetés quatre vingt réaux l'une pour la nourriture des soldats et équipage qui partirent avec les barques le tout
U 160
Cent cinquante réaux pour un quintal de cordages neufs pour l'usage desdites barques et tartane à un réal et demie la livre le tout
U 150
Cent dix réaux pour vingt deux arrobes de poisson salé acheté pour nourrir lesdits soldats et équipage sur lesdites barques.
U 110
Sept réaux payés pour dix marmites et cinq arepas achetées pour préparer à manger sur lesdits navires pour lesdites personnes à un demi réal la pièce
U 007
Trente réaux payés pour un autre calfat qui a travaillé trois jours sur la carène et la réparation des dites barques a deux réaux par jour
U 030
Vingt quatre réaux pour douze clous pour les préceintes qui furent achetés pour la réparation desdites barques à deux réaux chaque
U 024
Soixante trois réaux qui furent payés pour les journées de neuf négresses qui s'occupèrent dans le village au bord de mer de râper du maïs et faire des arepas et la cuisine pour le personnel pendant les travaux de réfection desdites barques et tartane
U 063
Sept mille deux cents réaux payés pour le fret des deux barques pour servir à sortir ladite artillerie sur ladite île de Matalino en compagnie de la tartane qu'a donnée le dit gouverneur Sancho de Urdanibia a trois mille six cents réaux pièce
7 U 200
Neuf cents réaux payés a trois marins qui furent embarqués dans lesdites barques pour sortir la dite artillerie à ladite île de Mattalino a trois cents réaux pour chacun des deux marins pour ledit voyage pour un total de
U 900
Cent cinquante réaux payés pour un petit canot acheté pour le service de ladite tartane laquelle fut détruite pendant ledit voyage
U 150
= 11 U 522 r 1/2De telle manière que le total des dépenses engagées pour sortir l'artillerie comme il apparaît dans le présent certificat se monte à onze mille cinq cent vingt deux réaux et demi en foi de quoi nous avons établi la présente en l'île Margarita le trente décembre mille six cent trente six.
Signé : Pedro Ruiz de Guiçaburuaga Lucas de Soria Pardo »
1636
Naufrage de la Nao de Sancho de Urdanibia
AGI, indiferente 1872 n°2
Expediente daté du 30 décembre 1636
« El alferez Don francisco de lazcano (cavo ?) governador de la gente de mar y guerra de tres embarcacíones que el señor gobernador Sancho de Urdanibia despacho del puerto de cumana a la ysla de matalino assacar la artilleria de su capitana que quedo perdida en la dha ysla diçe que aviendo salido de la dha cíudad de cúmana en la execucíon de lo que sele ordeno. obligadas las dhas enbarcaciones de contrastes y tiempos forçossos arribaron en diferentes dias a este puerto desaparejadas y abiertas sin poder volver a salir a yntentar la dha faccíon y representadoselo a V.M. como quien çela tanto al servicío de su Mag tubo. Por vien con toda diligencía y cuidado reparar las dhas en varcacíones de carena velas aparejos / y todo quanto tubieron menester y conbino probeer de mantenimientos para la jente de mar y guerra dellas reforçandolas de ynfanteria deste presidio para que con mas brevedad se hicíera el servicío de su mag. ynbiando en une dellas a el ayudante de el : tripulando de los soldados, que trayan por no estar de servicio por su poca salud y requerir para aquel travajo personas robustas y de fuerça que puidiessen suplir su falta y V.M. se sirvio en cumplimento de la dha orden y pro veydo a las espensas desta real caxa come pareçera por los recíbos que tiene dados de los gastos que se ycíeron / y aviendo ydo a la dha ysla con las dhas enbarcacíones y sacado diez y ocho pieças de artilleria de bronçe aviendo echo diligencía para ysla de matalini que quatro questavan en el navio las avia sacado un barco de frances y que tan bien sabia que abia passado a San xpoval dos dias antes que llegase con que despues de aver echo lo que debia y diligencía posible para buscar las quatro que faltavan del agua y no las allando resolvio de benir a este puerto con la dha artilleria como VM lo ordeno la trujesse a esta cíudad la qual tiene en tierra con algunas municíones de guerra y los peltrechos y aparejos que se le dieron para la dha faccíones / supplica a VM hordene que se rescíva la dha artilleria y peltrechos / y municíones pro av(inda?) de su mag. y que de ello se le derecívo para que conste el dho entrego que en ello recíviera merçed / en dos de septiembre de mill y seicíentos y treinta y seis anos el contador de la real acíenda tome la raçon de la artilleria peltrechos y municíones de las enbarcacíones que salieron de el para este efeto y de todos le de un tanto para su resguardo / don ynigo de la mota y sarmiento / Don miguel dechavarri y espinosa contador, juez oficíal por su mag. de su real acíenda desta ysla / en cunplimiento del memorial y decreto de arriba que originalmente queda en esta real contaduria de mi cargo / zertfico que a foxas cíento y sesenta e hasta cíento y sesenta y dos A.F : del libro de la teneduriao questa a cargo de juan de medina tentdor de bastimientos y municíones de su mag desta cíudad le esta fecho el cargo del tenedor siguiente.
en quatro de septiembre de mill y seiscíentos y treinta y seis anos me hago cargo de la artilleria de bronçe y demas peltrechos que yra declarado que se trujo de la ysla de ma telnio donde lo perdio la capitana que venia a cargo del capitan sancho de urdanivia /Primeramente una pieça de quarenta y dos quintales y sesenta y siete libras con las ar mas Rs y con un letrero que diçe ano domini mill y seiscíentos y veinte y dos / y otro que diçe juanes sitof. mefecít Brusselas y de beinte y cinço libras de boca.
Ytem otra pieça de quarenta y nuebe quintales y treçe libras con las dhas armas Rs, y los mismos letreros.
Ytem otra pieça de treinta y nuebe quintales y treçe libras s(h)ni (sin?) los dos golfines y las armas Rs borradas con un letrero por abrir y de boca onçe libras.
Ytem otra pieça de treinta y quatro quintales y ochenta dos libras con las armas Rs y un letrero de don diego messia capitan de la artilleria con diez y ocho libras de boca.
Ytem otra pieça de treinta y cínco quintales y quatro libras con las dhas armas Rs y dho letrero y de boca diez y siete libras.
Ytem otra pieça de treinta y cínco quintales con las armas Rs y las del dho general don diego messia y de boca diez y siete libras.
Ytem otra pieça de treinta y tres quintales y noventa libras con las armas Rs y las del dho gl / de boca onçe libras.
Ytem otra pieça de treinta y dos quintales don las armas Rs y un letrero del dho Gl don diego messia y de boca diez libras.
Ytem otra pieza de treinta y dos quintales y treinta y dos libras con las armas Rs y el le trero del dho gl. de boca diez libras.
Ytem otra pieça de beinte y cínco quintales y treinta y cínco libras con las armas Rs y dho letrero del dho gl. de boca siete libras.
Ytem otra pieça s(h)ni pesso y s(h)ni armas y en guarismo mill y quinientos y noventa y dos y de boca diez libras.
A.F :
Ytem otra pieça de treinta y tres quintales y quarenta y cínco libras con las armas Rs de boca de onçe libras.
Ytem otra pieça de treinta y un quintales y ochenta libras con las armas Rs y un letrero que diçe don juan pacheco capp(an) general de la artilleria y de boca diez y seis libras.
Ytem otra pieças de veynte y seys quintales y ochenta y seis libras con las armas reales y un letrero que diçe don juan de mendoça gl de la artilleria.
Ytem otra pieça de vente y tres quintales y cínco libras con las armas Rs y del dho con juan de mendoça gl de la artilleria.
Ytem otra pieça con las armas Rs borradas y letrero de veinte y cínco quintales y diez y seis libras y de boca siete libras.
Ytem otra pieça de yerro de cínco quintales.
Ytem ducientas y sesenta y nuebe valas de artilleria de a veynte y dos y de diez y seis de doçe / y a diez y de a siete libras y entran en ellas seys balas enrramadas y siete palanquetas.
Ytem dos molinetes con dos bracos dellos / y con una gaveta.
Ytem una rueda mediana de canpana guarnecída toda ella de fierro alrededor.
Ytem otra rueda mas mediana guarnecída como la de arriba de fierro.
Ytem dos ruedas chicas de canpana guarnecídas de fierro alrededor.
Ytem otra ruedecíta media quemada de fierro como las otras.
Ytem una rroldana de bronçe que pesso quarenta y nueve libras.
Todos los quales dhos jeneros quedan en los almazenez Rs de su mag. de mi cargo exçeto la dha artilleria que queda fuera dellos para guarneçer los puestos q el governador y capp(an) general don ynigo de mota sarmiento cavallero de la roden de santiago tiene designadas y lo firme / Don miguel dechavarri y espinosa juan de medina.
Y para que dello conste donde convenga doyla prste çertificacíon en puerto rico a quatro de septiembre de mill y seiscientos y treinta y seis años / Don miguel se chavarri y espinosa.
Segun que lo suso dho consta y parece por el dho memorial y recívo de las dhas pieças de artilleria y peltrechos que bolbi al dho alferez. Don francisco de Lezcano con la qual le corregui y concerte yva cíerta y verdadera segun en ella se contiene y para que dello conste de su pedimiento doy el prste en puerto rico en diez de septiembre de mill y seis(os) y treinta y seis años y hiçe mi signo en testimonio de verdad fra(co) d(evç)ea serm(ento?) : A.F : el qual dho traslado concorda con su original de donde fue sacado a que me refiero de mandado del general Don juan de Ulate governador y capitan general en esta ysla margarita y en fe dello lo signe.
en testimonio de verdad
Signature (.an de varnues)
es. pp°. »
1636
Naufrage de la Nao de Sancho de Urdanibia
Traduction : AGI, indiferente 1872 n°2
L'enseigne Don Francisco de Lazcano (cavo?) gouverneur des gens de mer et de guerre de trois embarcations que le sieur de Urdanibia envoya du port de Cumana a l'île de Matalino pour sortir l'artillerie de sa capitane qui a été perdue dans ladite île. Il dit qu'ayant quitté ladite ville de Cumana pour l'exécution des ordres donnés. Les dites embarcations obligées par des contretemps et le mauvais temps arrivèrent à des jours différents dans ce port en étant séparées et avec des avaries sans qu'il leur soit possible de reprendre la mer pour tenter de réaliser leur mission comme votre seigneurie doit se le représenter pour le service de sa Majesté. Si bien qu'avec toute diligence et soin les dites embarcations furent réparées en carène, voiles et gréement [folio] et tout ce qui fut nécessaire et il convint de les approvisionner du nécessaire pour l'alimentation des gens de mer et de guerre de ces embarcations renforcés d'infanterie de cette garnison pour que le service de votre Majesté soit accompli plus rapidement envoyant dans l'une d'elles un des ses adjudants qui forma un équipage sans prendre les personnes dispensées de service pour leur mauvaise santé et requérant pour ce travail des personnes robustes et fortes qui puissent suppléer aux manques et votre Majesté il utilisa pour l'accomplissement dudit ordre et pour subvenir aux dépenses la cassette royale comme il apparaîtra dans les reçus qui rendent compte des dépenses qui furent faites [folio] et étant allé à ladite île avec lesdites embarcations et ayant sorti dix huit pièces d'artillerie en bronze ayant fait diligence pour l'île de Matalino que quatre qui se trouvaient dans le navire avaient été sorties par un navire de français et qu'également il savait qu'ils avaient été à Saint-Christophe deux jours avant leur arrivée et que après avoir fait ce qu'il devait et toute la rapidité possible pour rechercher le quatre qui manquaient dans l'eau et ne les trouvant pas il résolut de revenir à ce port avec ladite artillerie comme Votre Seigneurie l'avait ordonné il la rapporta a cette ville laquelle il garde à terre avec quelques munitions de guerre et les ustensiles et les apparaux qui lui furent confiés pour la dite mission [folio] je supplie Votre Seigneurie qu'elle ordonne que je reçoive la dite artillerie et ustensiles [folio] et munitions pour (??) de Votre Seigneurie et que l'on donne de tout ceci le reçu pour que vous constatiez le dit don duquel vous recevrez remerciement [folio] le deux septembre mille six cent trente six le comptable de l'hacienda royale prend (raçon?) de l'artillerie équipements et munitions des embarcations qui en sont partis pour cet effet et du tout en guise de reçu [folio] Don Inigo de la Mota Sarmiento Don Miguel de Echavarri y Espinosa comptable, juge officiel pour sa majesté de son hacienda royale de cette île [folio] en accomplissement du mémorial et décret plus haut dont l'original reste en cette officine comptable à ma charge [folio] je certifie que (a foxas) cent soixante et jusqu'à cent soixante douze A.F. du livre de comptes à la charge de Juan de Medina comptable des bâtiments et munitions de sa Majesté de cette ville est chargé du compte suivant.
Le quatre septembre mille six cent trente six je pris en charge l'artillerie de bronze et les autres équipements que je déclare qui furent ramenés de l'île de Matalino où les avait perdus la capitane commandée par le capitaine de Urdanibia [folio]Premièrement une pièce de quarante deux quintaux et soixante sept livres avec les armes royales et avec une inscription disant année du seigneur mille six cent vingt deux et une autre disant "Juan Sitof Mefeçit Brusselas" et de vingt cinq livres de bouche.
Item une autre pièce de quarante neuf quintaux et trois livres avec lesdites armes royales et les mêmes inscriptions.
Item une autre pièce de trente cinq quintaux et dix livres sans les deux dauphins et les armes royales effacées avec une inscription à l'ouverture et onze livres de bouche.
Item une autre pièce de trente quatre quintaux et quatre vingt livres avec les armes royales et une inscriptions de Don Diego Messia capitaine général de l'artillerie avec dix huit livres de bouche.
Item une autre pièce de trente cinq quintaux et quatre livres avec lesdites armes royales et ladite inscription et dix sept livres de bouche.
Item une autre pièce de trente quatre quintaux et vingt deux livres avec les armes royales et l'inscription dudit général don Diego Messia dix sept livres de bouche.
Item une autre pièce de trente quatre quintaux et quatre vingt dix livres avec les armes royales et celles dudit général onze livres de bouche.
Item une autre pièce de trente deux quintaux et trente deux livres avec les armes royales et une inscription dudit général de dix livres de bouche.
Item une autre pièce de vingt cinq quintaux et trente cinq livres avec les armes royales et ladite inscription dudit général sept livres de bouche.
Item une autre pièce sans poids et sans armes et en chiffre mille cinq cent quatre-vingt douze et dix livres de bouche.
A.F.
Item une autre pièce de trente trois quintaux et quarante cinq livres avec les armes royales de onze livres de bouche.
Item une autre pièce de trente et un quintaux et quarante cinq livres avec les armes royales et onze livres de bouche.
Item une autre pièce de trente et un quintaux et quatre vingt livres avec les armes royales et une inscription disant don Juan Pacheco capitaine général de l'artillerie et de seize livres de bouche.
Item une autre pièce de vingt six quintaux et quatre vingt six livres avec les armes royales et une inscription disant don Juan de Mendoça général de l'artillerie.
Item une autre pièce de vingt trois quintaux et cinq livres avec les armes royales et dudit don Juan de Mendoça général de l'artillerie.
Item une autre pièce avec les armes royales effacées et l'inscription de vingt cinq quin taux et seize livres et sept livres de bouche.
Item une autre pièce de fer de cinq quintaux.
Item deux cent soixante dix neuf boulets d'artillerie de vingt-deux et de dix et six de douze et de dix et de sept livres et parmi eux six boulets (enrramadas) et sept boulets ramés.
Item deux guindeaux avec deux barres et un tiroir.
Item une roue moyenne de campagne entièrement cerclée de fer.
Item une autre roue plus grande garnie comme la précédente de fer.
Item deux petites roues de campagne cerclées de fer.
Item une roulette moyenne cerclée de fer comme les autres.
Item une (roldana) de bronze qui pèse quarante neuf livres.
Lesquels dits objets sont dans les magasins royaux de sa Majesté à ma charge sauf la dite artillerie qui est restée dehors pour garnir les postes indiqués par le gouverneur et capitaine général don Inigo de Mota Sarmiento chevalier de l'ordre de Santiago et signé Don Miguel de Chavarri y Espinosa Juan de Medina.
Et pour que de ceci soit fait constat quand il conviendra je donne le présent certificat à Puerto Rico le quatre septembre mille six cent trente six
Don Miguel Chavarri y Espinosa.
Suivant le constat susdit y le dit mémoire et reçu desdites pièces d'artillerie et équipements que j'ai remis audit enseigne Don Francisco de Lezcano avec laquelle j'ai corrigé et assuré sûre et vraie dans ce qu'elle contient et pour que de ceci puisse servir à votre réquisition je donne la présente à Puerto Rico le dix septembre mille six cent trente six et que je signe en témoignage de vérité Fra de ea Serm
A.F. lequel transcrit concorde avec l'original duquel il fut sorti et auquel je me réfère à la demande du général Don Juan de Ulate gouverneur et capitaine général dans cette île de Margarita en foi de quoi je signe
en témoignage de vérité
Signature
1636
Naufrage de la Nao de Sancho de Urdanibia
AGI, indiferente 759 (cont.)
Expediente daté du 22 décembre 1637
« - Madrid, 22 diciembre 1637
El consejo a S.M.
Ha llegado la armada de donc Carlos de Ibarra y los navíos del Marqueés de Cardeñosa que fueron a Nueva España.
Relación del tesoro que traen :
De ambas Provincias para S.M. 451.496.022 mrs
Por cuenta de Cruzada 62.277.014 mrs
Por cuenta del Donativo 5.915.728 mrs
De particulares en diferentes consignaciones 1.392.075.640 mrs
Todo el tesoro junto monta : 5.098.038 ducados (a 375 mrs el ducado). Para S.M. vie nen una partida de perlas de isla Margarita.- Vista de Lisboa, 18 agosto 1636.
El general Juan de Vega Bazán en su Capitana :
Avisa su llegada con tres flotas : la suya, la del general Martín de Vallecilla que murió en Veracruz, y la de Luis Fernández de Córdoba, más 3 galeones de refuerzo del Marqués de Cardeñosa. Todos llegan sin contratiempo. »
- Cumaná, 1 junio 1636.
La urca San Salvador, Capitana del cargo de Sancho de Urdanibia se perdió en los bajos que hace de la banda del este de la isla de Matalino, y habiendo quemado el buque de ella, dejé 26 piezas de artillería de bronce de cuenta de S.M. en dos brazas de agua, de forma que se puedan sacar siempre que fueren por ellas...
La isla está poblada de franceces, por lo que envía dos canoas de la pesquería de perlas de Isla Margarita para que las saquen, y una tartana con 30 infantes, artilleros, marineros y buzos. Se encarga de ello el alférez Francisco de Lazcano.
Hay 20 piezas en el agua y 6 en el plan (fondo de la bodega) de la nave. Está en una en senada. Cuando se recupere la artillería se llevará al Castillo de Araya y a Cartagena.
- Cumaná, 1 junio 1636.
Carta de Sancho de Urdanibia sobre esta pérdida.
Salió de Cádiz el 1 de abril con 5 urcas y 4 tartanas despachadas por el Conde de Montalvo con el socorro de Curaçao. Viajó por 13 grados y medio hacia Matalino, pasando entre esta isla y la de Santa lucía el puerto de Cumaná, que era su destino. Las tartanas iban delante "como siempre" y, estando cerca de tierra "en unos bajos y arrecifes que ciñen a la isla de Matalino de la parte del este, cosa que ninguno de los pilotos que traían las urcas tenían noticia de ello, y hallándome con mi Capitana tan empeñado entre dos arrecifes sin poderlos montar, me obligó a entrar en une canaleja pequeña que decidían ambos, donde estuve surto 4 días, procurando salir con toas. A esta sazón llegaron 3 tartanas que fueron a la banda del oeste de la isla con las 4 urcas hasta saber el suceso que yo tenía, y como quiera que para mi salida habían de sondar las tartanas una canal hancha a la vista que se ofrecía al norueste (sic), lo fueron a hacer y el piloto de mi Capitana en ellas. Vinieron con tal relación y securidad que había bastante agua par navegar la nao, y habiéndome hecho la vela dentro de una hora, tocó la nao en un bajo solapado sin reventezón, con 2 brazas de agua que se les pasó por alto a las tartanas cuando hicieron el examen. Trabajaba tanto la nao que, recolando se ahogasen 270 personas que venían en ella, me obligó a cortar el arbol mayor y hacer otras diligencias para asegurarla, como sucedió, sin que pedigrase ninguno. La pérdida fue desgraciadísima en medio de día, con 4 tartanas por la proa sondando y guiando, harta ponderación para conocer que no bastaron remedios humanos para redimir la perdida... Habiéndose quedado las otras urcas en la parte del oeste, no se pudieron salvar en ellas las 24 piezas de artillería que yo traía, con otras dos de campaña, ni las tartanas tienen capacidad de recibirlas, y así las hubo de echar a la mar en dos brazas de agua, de forma que se peudan sacar llevando aparejos. El buque de la nao dejó quemado y las 270 per sonas que venían en ella fui enviando en diferentes viajes a las urcas, y con los postreros pasé yo y proseguí el viaje. Llegué al puerto de Cumaná, hallé en él al General don Lope de Lloces y Córdoba, que surgió 20 días antes de mí con sola su Capitana Almirante y patacho, por no haberle querido seguir las otras..."
El fue luego a reunirse con el General don Carlos de Ibarra. Mandó dos canoas de la pesquería de perlas de Margarita y una delas tartanas con el alférez Franceisco de Lazcano para rescatar los 26 cañones. La isla de Matalino está poblada por franceses, que quizás rescaten antes las piezas si las descubren. »
1636
Naufrage de la Nao de Sancho de Urdanibia
Traduction : AGI, indiferente 759 (cont.)
Madrid, 22 décembre 1637
- Le conseil de Sa Majesté
la flotte de don Carlos de Ibarra et les navires du marquis de Cardeñosa qui sont allés en nouvelle Espagne est de retour.
Liste du trésor qu'ils amènent :
Des deux provinces pour sa Majesté 451.496.022 mrs
A titre de Cruzada 62.277.014 mrs
A titre de présent 5.915.728 mrs
De particuliers dans différentes consignations 1.392.075.640 mrs
L'ensemble du trésor se monte à : 5.098.038 ducats (a 375 mrs le ducat).Pour Votre Majesté il y a un envoi de perles fines depuis l'île de Margarita.
- Visite de Lisbonne, 18 août 1636
Le général Juan de Vega Bazán dans sa capitane.
Il annonce sont arrivée avec trois flottes : la sienne, celle du général Martín de Vallecilla qui est mort à la Vera Cruz et celle de Luís Fernandez de Córdoba, plus 3 galions en renfort du Marquis de Cardeñosa. Tous arrivent sans contretemps.
- Cumaná, premier juin 1636
La hourque San Salvador, Capitane commandée par Sancho de Urdanibia s'est perdue sur les hauts fonds qui sont sur la côte est de l'île de Matalino et après avoir brûlé le navire 26 pièces d'artillerie de bronze appartenant à votre Majesté sont restées sous deux brasses d'eau, "de telle façon qu'il soit possible de les en retirer pourvu qu'elles soient toujours en place..."
L'île est peuplée de français, raison pour laquelle on a envoyé deux canots destinés à la pêche des perles de l'île Margarita pour les sortir, et une tartane avec 30 fantassins, des artilleurs, des marins et des plongeurs. Leur commandement est confié à l'enseigne Francisco de Lazcano.
Il y a 20 pièces dans l'eau et 6 dans le fond de cale du navire. Le navire est dans une anse. L'artillerie récupérée ira au château d'Araya et à Carthagène.
- Cumaná, premier juin 1636
Lettre de Urdanibia sur cette perte.
Il partit de Cadix le premier avril avec 5 hourques et 4 tartanes envoyées par le conte de Montalvo avec l'aide de Curaçao. Il fit route jusqu'à 13 degrés et demi en direction de l'île de Matalino, passant entre cette île et celle de Sainte-Lucie jusqu'au port de Cumana, qui était sa destination. Les tartanes allaient devant "comme toujours" et, étant près de terre "parmi des hauts-fonds et récifs qui ceignent l'île de Matalino sur sa partie est, chose à propos de laquelle aucun des pilotes qu'emportaient les hourques n'avait d'information, et me trouvant avec ma capitane engagé entre deux récifs que je ne pouvais franchir je fus obligé de m'engager dans une petite passe que coupaient les deux récifs, où je restais mouillé 4 jours, essayant de sortir à la touée. A ce moment arrivèrent les 3 tartanes qui allèrent sur la côte ouest de l'île avec les quatre hourques pour savoir ce qui m'était arrivé et comme pour ma sortie les tartanes devaient sonder un passage large qui s'offrait à la vue au nord-ouest, elle partirent pour ce faire en embarquant le pilote de ma Capitane. Il revinrent avec des information et l'assurance qu'il y avait suffisamment d'eau pour faire naviguer la nef, et ayant mis à la voile pendant une heure, la nef heurta un écueil caché sur lequel la mer ne brisait pas, couvert de deux brasses d'eau par dessus lequel les tartanes étaient passées lors de leur examen [des lieux]. La nef travaillait tellement que, craignant que ne se noient les 270 per sonnes à son bord, je fus obligé d'abattre le grand mât et autre opérations d'urgence pour la mettre en sûreté, comme cela arriva, sans en mettre aucun en péril. La perte eut lieu très malheureusement au milieu du jour, avec 4 tartanes à l'avant qui sondaient et guidaient ce qui donne assez la mesure pour savoir que ne pouvaient suffir les remèdes humains pour empêcher la perte... les autres hourques étant restées sur la partie ouest [de l'île] on ne put sauver à leur bord les 24 pièces d'artillerie que je transportais ainsi que deux autres de campagne, les tartanes n'ayant pas les capacités pour les prendre ainsi je dus les jeter à la mer dans deux brasses d'eau, de manière que l'on puisse les récupérer en amenant des appareils. La coque fut brûlée et les 270 personnes du bord furent envoyées en plusieurs voyages sur les hourques, et avec les derniers je passai moi-même et continuai le voyage. J'arrivai au port de Cumana, où je trouvai le général don Lope de Hoces y Córdoba qui arriva 20 jours avant moi avec seulement sa capitane, le navire amiral et une patache, les autres n'ayant pas voulu le suivre..."
Il s'unit avec le général don Carlos de Ibarra. Il envoya deux canots pour la pêche aux perles de Margarita et une des tartanes et l'enseigne Francisco de Lazcano pour repêcher les 26 canons.L'île de Matalino est peuplée par les français qui pourraient repêcher les pièces avant nous si ils les découvrent.
1672Naufrage du Sta Theresa de Jesus Cristo
CAOM C8A 1, f° 210
Lettre de du Ruau-Pallu 9 juillet 1672
(f° 210) « De mon retour de la Grenade Monsieur de Baas m'a apris que pendant mon voyage un vaisseau Espagnol avoit eschoué sur les cayes de la capesterre de cette isle duquel toutes les marchandises ont esté perdues, le capitaine n'ayant peu sauver que ce qu'il avoit d'argent contant dans son Bord sur le premier avis que Monsr de Baas en a eu Il y a envoyé un de ses gens qui luy a aporté quatroze mil francs en pièces de huit, on luy a dit qu'outre cette somme le capitaine avoit enterré quelque douze mil francs. Monsr de Baas y a renvoyé son mesme homme, je ne scay pas quel succes aura ce second avis jay témoigné à Monsr de Baas que cette affaire avoit bien mérité le transport du Juge et du procureur du Roy pour la question des formalitéz ordinaires de justice, attendu mesme que Messrs de la compage comme seigneur de l'isle pouvoient pretendre quelque chose en ce nauffrage et que je luy en faisois la demande en leur nom. Il ne m'a a cela rien reparty autre chose sinon qu'il s'estoit donné l'honneur de vous en escrire et qu'il garderoit l'argent jusques a ce qu'il eust receu vos ordres, je les attendray de ma part pour les executer exactement. »
1672
Naufrage du Sta Theresa de Jesus Cristo
CAOM C8A 1, f° 187 v
Lettre du gouverneur De Baas du 22 juillet 1672
(f° 187, v) « ...Je vous donnois avis aussy monseigneur du naufrage d'un navire Espagnol arrivé à la Coste de la Capesterre de cette Isle (f° 188) et que les officiers du cartier avoient sauvé de l'argent, et comme cette matière est un grand remede à plusieurs maux, et que mesme en la voyant elle sollicite les necessiteux, et les avares de s'en saisir. Il s'est trouvé de ces sortes de gens en nombre qui assurement ont beaucoup pris, mais enfin j'ay tant fait par voyes directes ou indirectes, qu'il est parvenu entre mes mains, jusqu'à 26 mille livres ou environ, et je suis encore avec quelques pretention, que j'examineray de tout mon pouvoir, pour descouvrir ce qu'on me cache dans un profond silence. Sur cette somme monseigneur, de 26 mille livres, il y a eu des dépenses à faire, et dépences inévitables, car pour se décharger de cent espagnols sains ou malades, il a fallu les nourrir, et les renvoyer en espagne, acheter une barque qui peut les contenir, et leur donner mesme quelque argent pour fournir à leurs necessitez pressentes, sans comprendre les vivres pour leur passage, de toutes ces dépences monseigneur j'en ay fait un estat véritable, que je vous envoye affin qu'ils vous plaise d'ordonner de ce quy me reste comme il vous plairra... »
1672
Naufrage du Sta Theresa de Jesus Cristo
CAOM C7A 2, f° 87-98
Lettre de du Lion, gouverneur 22 juillet 1672
« le naufrage du vaisseau Espaignol qui a esté brisé à la coste de la Cabesterre de la Martinique est confirmé. Il venoit de la havane et alloit à Carrat et aux costes de la terre ferme chargé de piastres et de marchandises pour faire sa traite, les espagnols qui estoient dedans sont à la Martinique attandants que Mr de Baas dispose d'eux parmy eux il s'est trouvé un nombre de nègres et de mulatres que M. de Baas a fait vendre a la Martinique son secrétaire nomé Duclerc habitant de cette isle en a envoyé deux a sa femme depuis quatre jours. Parmy les matelots on a ramassé en piastres la valeur de vingt six ou vingt sept mil francs, ce que les Sr Polluche m'a dit scavoir par une lettre de Mr du Rüau.
On a escrit de la Martinique icy que Mr de Baas a fait luy mesme l'instruction du proces et l'interrogatoire du Capitaine Espaignols, le dit du Clerc son secrétaire luy servant de greffier. Et que par l'interrogatoire ledit Capitaine avoit dit qu'estant eschapé du naufrage avec une somme notable il l'avoit enfoüye dans la Terre, sur laquelle déclaration Mon dit Sr de Baas fit conduire aussy tost le Capitaine espaignol par du Clerc son secretaire pour se saisir de la dite somme, il n'estoit pas encore retourné quand cet advis m'a esté donné. De plus le Sr de St Aubin officier d'un quartier voisin du lieu du naufrage a esté accusé et saisy pour six mil piastres qui lui sont demandées, je vous ferai scavoir ce que j'auroy appris de certain sur tout cela par le premier vaisseau. »
1672Naufrage du Sta Theresa de Jesus Cristo
CAOM C7A 2, f° 225
Sans nom et sans date (1672)
« Thomas le Bourg commandant le vaisseau nommé la Ste Elisabeth appartenant a Mr Formont, estant sur le point de partir pour France, s'est vanté d'avoir vingt mil escus embarqués dans son bord provenants du vaisseau Espaignol en presance du nommé le Franc et de sa femme, habitants de la Martinique et du nommé Baudry commis a la distribution des vivres du vaisseau du Roy le Faucon cy devant nommé le Sr Sébastien. Le Sr du Clerc habitant de la Guadeloupe et secretaire de Mr de Baas a aydé au transport dudit argent et aussy les Sr de St Godin Biarnois commandant les gardes du dit Sr de Baas.
Lesquels suivant le mesme advis ont eu aleur part plusieurs jarres ou pots de terre plains de piastres, ledit Thomas le Bourg étant au service dudit Sr Fromont pourra dire a qui appartient largent qu'il a embarqué dans son bord, de qui il la receû et ou il a esté pris. »
1672
Naufrage du Sta Theresa de Jesus Cristo
AGI, Santo Domingo 157, Ramo 7, N°15v.
« ... Cluyo Incontinente pareció ante su merced / de dicho señor (gobernador?) un hombre de color moreno / que se dijó llamar Joseph-nuñez y ser natural / de la Isla de San Christoval de la avana es- / clavo del capitan de (Barrasueta ?) que lo (envió en?) / navio nombrado la Teresa que salió del dicho Pu- / erto de la avana y syguiendo su viaje al / Puerto de caracas a cargar de cacaó para la / Vera Cruz el qual navio encallo en la Ca- / vesera de la Ysla de la martinica y la gente se / escapo y toda la hacienda que importaba en / plata y generos mas de cien mill pesos lo qual / saco el general de la martinica mosieur Vasio / y se quedo con ella y con el dicho declarante / y al capitan y algunos marineros los dió una / valandra para que se viniesen a buscar al- / gun puerto de españoles.
Fuile preguntado que dicenios tenian los fran- / ceses y dijo que como criado que era de la casa / oyo desir muchas cosas al dicho general que havian de / salir quarenta navios de guerra los quales / havian de yr a la Ysla de San Juan de Porto Rico / a sacar de ella unos franseces que estavan prisio- / neros de un navio que se perdio en aquella costa / que al presente havia en dicho puerto Diez y seys / navios y los demas se havian de fuerar de / las Islas de St Christoval y de guadalupe y ... »
1672
Naufrage du Sta Theresa de Jesus Cristo
Traduction : AGI, Santo Domingo 157, Ramo 7, N°15v.
« ... clut immédiatement paru devant sa grâce. / du dit sieur (gouverneur?) un homme de couleur / qui a dit s'appeler Joseph-Nuñez et être naturel / de l'île de Saint-Christophe de la havane es- / clave du capitaine (??) qui l'(envoya dans ?) / navire nommé la Thérèse qui partit du dit port / de la Havane et poursuivant son voyage au / port de Caracas pour charger du cacao pour la / Vera Cruz / lequel navire s'échoua sur la poin- / te de l'île de la Martinique et les gens se / sauvèrent et toute la cargaison qu'il transportait en / argent et marchandises plus de cent mille pesos desquels / s'empara le général de la Martinique monsieur de Baas / et qu'il garda ainsi que le dit déclarant / et au capitaine et à quelques marins il donna un / sloop pour qu'ils regagnent / quelque port espagnol.
Il lui fut demandé quelles étaient les intentions des fran- / çais et il dit qu'étant domestique dans la maison / il entendit dire de nombreuses choses au dit général que devaient / appareiller quarante navires de guerre lesquels / devaient aller à l'Ile de Saint-Jean de Porto Rico / pour en sortir quelques français qui étaient prison- / niers d'un navire qui s'était perdu sur cette côte / que pour l'instant il y avait dans ledit port seize / navires et les autres devaient venir des / Iles de St Christophe et de Guadeloupe et ... »
1678Naufrage des maures
CAOM C8A 2 f° 130 v° - 131
Fait au bourg Saint-Pierre le 19 octobre 1678
« (f 130 v°)...faites sur les 200 000 livres de sucre dont j'auray l'honneur de vous rendre compte par les premiers vaisseaux sy vous aviez la bonté Monseigneur de m'en descharger et l'escire : comme il fait icy extremement cher vivre je vous supplie très humblement de m'accorder une gratiffication sur ce qui pourra rester entre mes maisn de la dite prise; j'ai paris avec une extrême douleur que vous n'aviez aprouvé que le munitionnaire ayt fourny la subsistance aux Cinquante hommes que Monsieur le conte Destrée a laissés a St-Christophe sous le commandement du chevalier de la Brossinière, sy j'ay ordonné cette fourniture ca esté en conséquence de l'ordre de Monsieur Patoulet qui pourra Monseigneur vous en rendre raison;
Monsieur le vice amiral ayant laissé une barque longue et une Caiche pour servir dans les isles sous les ordres de M. le Conte de Blenac, je continueray à leur fournir la subsistance, jusqu'à ce que vous m'ayez fait scavoir vos intentions;
Il est venu en cette isle par différentes voyes, plusieurs matelots et soldats, des vaisseaux perdus aux Isles d'Aves que j'ay fait penser, médicamenter et nourrir par le munitionnaire et que j'ay remis es mains de Monseigneur de Beauregard à l'exception de deux qui sont restés icy a l'hospital et quatre que j'ay embarquez pour la Rochelle sur le St-Jean de Bordeau auxquels j'ay fait fournir pour cinquante jours de vivres;
Un vaisseau venant du Senegal, ou il avoit chargé des nègres et des arabes, se perdit à la Capesterre de cette isle, il y a huit jours, mais les caraïbes l'ont si bien secouru de son naugrage que son équipage et presque tous les nègres et arabes ont esté sauvés;
Le sieur Lermoigne (?) commandant la Frégate la Toison d'Or armée (f 131) en course par monsieur Paron (?) et consors, m'escrit de Baston du 3 de novembre où il amène quatre navires scavoir deux de 24 pièces de canon un de 20 pris sur les espagnols et un de 26 sur le hollandois que les uns et les autres sont fort riches, mais que son équipage estant la plus grande partie d'anglois qui se trouvant dans un port de leur nation se sont rendus maistre des dites prises sans que le Capitaine ayt pû obtenir aucune justice du Gouverneur.
Sy tost que Monsieur Paron sera party je m'enbarqueray sur le caiche La Seine pour aller faire les revues des compagnies qui sont dans les Isles de Grenade, St-Christophe et la Guadeloupe, ensuite de quoy Monseigneur je me donnerai l'honneur de vous en rendre comtpe;
le munitionnaire estant a la fin de son traité a ordonné à son commis de vendre generallement tous les lvivres et marchandises qu'il a dans les isles, et comme monsieur le Conte Destrée y a laissé une barque longue et une caiche vous aurez s'il vous plait la bonté de me faire scavoir vos intentions sur leur subsistance;
Comme Monseigneur vostre père m'a fait l'honneur de me charger de vizer les dépenses des fortiffications des Isles et que je n'ay pas les connoissances necessaires pour m'aquiter fidellement de cest employ je vous supplie très humblement Monseigneur de m'en dispencer et de me croire avec un très profond respect
Monseigneur Vistre très obéissant et très obligé serviteur
Signé Jolinet
Au Bourg de Saint-Pierre de la Martinique
le 19 octobre 1678... »
1678Naufrage des maures
documents annexes
BN Ms. fr. 21 690, f° 224r, 1687
« Il prit captifs tous les mores quy sy trouvèrent sur lisle & dans le Chateau darguin contre les termes de la capitullation & les envoya aus isles don sensuivit que ces miserables au desespoir se voyans ainsy traictes se revolterent dans la traversées du Senegal aus Isles reduysirent lequipage a lestremité & y perdirent tous la vie ainsy la Compagnie nemporta de cette belle conqueste qu'une guerre perpetuelle qu'elle aura toujours avec ceux Darguin & avec ceux quy y (auroient) rellation outre que cette expedition luy porte perte de plus de 50 000 ecus. »
John Barbot, A description of the Coasts of North and South Guinea, 1732
Édition anglaise basée sur : Ms, Naval Library, Londres, n° 63, 1732
« The slaves the French took from the Dutch, in the castles of Arguin, being there put board a small ship, to the number of one hundred and twenty, all lusty people of both sexes, for Santo Domingo in America, having privately provided themselves with pieces of iron, and such other weapons as they could, on a sudden assaulted the few French there were aboard, whilst some of them were asleep ; but not being able to force the captain and some others, who had shut themselves up in the forecastle and great cabbin, whence they make a terrible fire on them with their muskets; and seing several of their companions kill'd, forty of the most obstinate of them, men and women, leap'd into the sea together, where turning on their backs, they call'd the French to observe them, and holding their mouths quite open, swallow'd down the sea water, without moving arms and legs, till they were drown'd, to show their intrepidity and little concern for death. » (pp. 530-531)
Ms, Naval Library, Londres, n° 63, 1732
Manuscrit cité dans : Debien, Delafosse, Thilmans, Journal d'un voyage de traite en Guinée, à Cayenne et aux Antilles fait par Jean Barboten 1678 1679, Dakar, 1979
« Les Mores de cette contrée et ceux d'Arguin sont puissants et robustes. ceux de Gualata qui furent fais esclaves par le sieur Ducasse lorsqu'il prit le fort d'Arguin, furent embarqués, au nombre de 120 hommes et femmes, sur un petit vaisseau de la Compagnie du Sénégal, pour passer à St Domingue, mais soit par grandeur d'âme, soit par un don naturel à tous les peuples d'Afrique de braver la mort, ils firent voir dans le trajet qu'ils en préféroient une honorable à une honteuse captivité! Car s'étant ligués contre l'equipage et ayant trouvé un matin les moyens de rompre leurs fers, après s'être pourveus de quelques haches et ferremens, qu'ils avoient ramassés secrètement dans le vaisseau, ils chargèrent l'équipage à l'impourveue et à moitié endormie, dont quelques-uns furent d'abord renversés par les mutins, mais enfin ayant gagné la chambre de poupe, et s'y étant retranchés avec leur capitaine, le sieur Pierre Guillot (quoiqu'ils ne fussent que 4 ou 5 restés de 10 qu'ils étoient en tout), ils firent un feu si grand sur ces barbares (avec 7 ou 8 mousquetons qu'ils avoient), qu'il en demeura plusieurs morts sur le pont, ce qui leur fit peu à peu perdre courage, et enfin désespérans du succès de leur entreprize, les plus obstinés (hommes et femmes au nombre de 40) se jettèrent à la mer où, se renversant sur le dos et crients qu'on les regarde faire (tous pleins d'un funeste désespoir, qui se lisoit sur leurs visages) ils se laissèrent suffoquer sans faire le moindre mouvement et périrent ainsi à la veue des autres. »
1687Naufrage du Notre Dame de Bonne Espérance
CAOM C8A 4, f° 257 v°
Lettre du Comte de Blénac à Colbert de mai 1687.
(f° 257) « Le Capne Peyssonnel qui portoit aux Isles 80 Religionnaires, 100 forçats et 20 soldats aperdu son navire proche de la Cabesterre, mais on ne scavoit pas encore le nombre de ceux qui se sont sauvez de ce naufrage, Il en envoyera un verbal incessamment.
Les Peuples sont fort estonnez de ces envoys, les forçats sont accablez d'années et d'incommoditez et absolument inutiles.
Les Religionnaires seront fascheux et les habitants craignent avec raison que lorsqu'ils auront connu le pays, Ils n'enlèvent leurs negres et ne les emmenent chez les anglois vue la facilité qu'il y a de touver des canots et l'impossiblité de garder les Isles.
On doute que puisque l'on n'a pû les contenir en France on le puisse fer dans les Isles et qu'il n'en arrive des fascheuses suites.
Il faut remarquer sur cela qu'on ne peut establir personne qu'il nayt d'avance des vivres pour six huit mois, pour pouvoir attendre la récolte de ce qui aura esté planté, et des serpes, des houx et des haches pour travailler aux defrichements, ce que pas un deux n'a. »
1687
Naufrage du Notre Dame de Bonne Espérance
Serres, Quatre relations véritables du Sieur Serres de Montpellier, Amsterdam, 1688, pp. 23-49.
Le récit intitulé Quatre relations véritables du Sieur Serres de Montpellier, paru à Amsterdam en 1688, donne, dans la deuxième relation, les détails du voyage de traversée des protestants du Notre Dame de Bonne Espérance. Ce document fait partie de la collection personnelle du Docteur Châtillon, mise en dépôt début 2000 au musée de Bordeaux. On peut en cliquant sur ce lien consulter le texte intégral de cette deuxième relation.
La Notre Dame de Bonne Espérance quitte Marseille pour son dernier voyage le 12 mars 1687. Il a à bord cent forçats du bagne, cent protestants déportés (soixante dix hommes et trente femmes) plus vingt-trois soldats.
Après un très long voyage, deux mois, il fait naufrage le 19 mai 1687 sur une petite île de la côte est de la Martinique. Le naufrage est meurtrier essentiellement chez les forçats qui, enchaînés, ne purent se sauver et chez les déportés religieux qui ont souffert d'une épidémie pendant le voyage et qui sont épuisés.
Les lignes suivantes présentent des extraits commentés du texte du sieur Serres qui est un des survivants du naufrage de la Notre dame de Bonne Espérance. Ils présentent les points précis du récit pouvant permettre de localiser la situation géographique du naufrage.
Les éléments donnés dans le texte ainsi, bien sûr, le fait que le récif du naufrage, la caye Pinsonnelle, aie gardé le nom du capitaine du navire, Guillaume Peyssonnel, ont permis l'identification de vestiges connus sur la caye Pinsonnelle, au large du François, avec l'épave du Notre Dame de Bonne Espérance.
1- «... dans un Navire nommé Nôtre Dame de Bonne Espérance, commandé par un capitaine de Marseille appellé Pensonnel. ... » p. 30
Serres déforme lui aussi le nom de Peyssonnel. Les fluctuations de l'orthographe du XVIIème siècle et les accents régionaux suffisent à expliquer ces transformation : Peyssonnel, Pensonnel, Pinsonnel. Il faut noter que Peyssonnel n'est que la transcription française du nom provençal Pescelli probablement d'origine italienne.
On peut lire dans Borricand René, Nobiliaire de Provence, tome II, p. 924 que le nom patronymique de la famille est De Peyssonnel ou Pescelli.
Blason : D'azur à un poisson d'argent nageant sur une mer de mesme et au chef cousu de gueule chargé de trois étoiles d'or.
Devise : Agitatis ludit in undis.
Plusieurs membres de la famille se sont illustrés :
La famille est originaire de
Marseille et fut maintenue noble en 1710-1711. Sauveur de
Peyssonnel reçut de Louis XIV le titre de marquis. Ils
possèdent des seigneureries à Fuveau, St-Savournin,
Calas et Roquebrune. Ils s'éteignirent au XVIIIème
siècle.
Un Hôtel à Aix, 9 rue Roux-Alpheran, porte toujours
ce nom.
2- « Le Dimanche de la Pentecoste, le Pilote ayant fait son calcul, dit au Capitaine qu'il croyoit que nous n'étions qu'à quarante lieues de la Terre de la Martinique, & que de peur de heurter à quelque écueil, & de faire quelque naufrage, il n'étoit point d'avis de faire chemin la nuit suivante » p. 36
La lieue marine valant 5, 556 km le pilote estime donc la distance jusqu'à la Martinique à 222 km. Bien que Serres ne donne pas de précision d'heure on peut supposer que cet épisode se situe peu après midi, car si l'appréciation de la longitude se fait à l'estime, le pilote avait certainement fait sont point en latitude à la méridienne.
3- « Le Capitaine s'opposa au sentiment du Pilote, il lui soûtint qu'il se trompait dans son calcul, qu'ils en étaient à plus de cent lieues de terre, & qu'ils pouvoient conti nuer à faire chemin le jour & la nuit, sans rien craindre en faisant faire bon quart. » p. 36-37
Le capitaine par son estime de cent lieues (550 km) peut se croire à l'abri. Comme l'indique Moreau de Jonnès (Moreau de Jonnès. &emdash; Notice sur les ports de la côte orientale de la Martinique, Paris, 29 juillet 1819, CAOM DFC N°553)"Les bâtiments qui viennent d'Europe s'étant mis en latitude de la Martinique, peuvent apercevoir d'une distance de 36 lieues le sommet des plus hautes montagnes" et "La longueur de la nuit, sous le quinzième parallèle, est constamment de 11 à 12 heuresŠA l'atterrage des Antilles l'identité de direction du vent et de la dérive produit une accélération de vitesse si grande que quoiqu'on puisse apercevoir la terre de 20 lieues, il est possible d'être à la côte avant minuit lors même qu'on a exploré soigneusement l'horizon au coucher du soleil et que la distance n'a pas permis de découvrir la cîme des montagnes secondaires". Ce mécanisme est à l'origine de nombreux naufrages sur la côte au vent de la Martinique. (On peut lire sur ce site une étude complète sur la mécanique des naufrages sur la côte est de la Martinique).
4- « Le Lundy aprés la Pentecoste, deux ou trois heures avant le jour, le Pilote fut à la Prouë, pour voir Þ les gens qui faisoient le quart, s'aquitoient de leur devoir, il fut bien surpris lors que pensant qu'ils étoient occupés à leur tâche, & qu'ils surveilloient à la conservation du Vaisseau, il les trouva tous endormis ... » p. 37
On peut estimer à cette époque de l'année qu'il est entre 2h30 et 3h30 du matin.
5- «... sa surprise s'augmenta, et fut suivie d'un grand étonnement, lors qu'ayant voulu regarder de prés les choses, il découvrit la terre, il cria aussitôt qu'on abaissat les voiles, & il n'eut pas plûtôt achevé de crier que le navire heurta fortement contre un Rocher : ce coup ébranla tout le Navire, & le remplit de tant de cris, de crainte & de gémissemens, que les Matelots ne purent jamais s'entendre pour abaisser les voiles, selon l'ordre qui leur en étoit donné, de sorte que le Navire heurtant de plus en plus contre le rocher, le gouvernail se rompit, & il n'y eut qu'alarme & que trouble dans tout le Navire ... » p. 37
On peut déduire que la lune doit être presque pleine pour qu'il y ait, si tard dans la nuit, encore suffisamment de lumière pour éclairer la terre (ce qui est confirmé par le point 16). La mer n'est pas à priori extrêmement forte et la houle doit être normale, il heurte donc des fonds de trois ou quatre mètres, en rapport avec son tirant d'eau.
6- «... Les Matelots tous troublez n'ayans jamais pû s'entendre pour abaisser les voiles, furent contrains de couper les deux grands Mats du Navire, & de mettre peu de tems aprés deux Chaloupes en mer, oû ils se jetterent eux mêmes, & où quelques uns de ceux qui ne furent pas empêchez par leurs maladies les suivirent, quelques uns de nos prisonniers furent de cette troupe. Le Capitaine voyant que tous craignoient de perir, & que chacun cherchoit une planche dans le naufrage, voulant arrêter nôtre crainte, nous cria plufieurs fois d'avoir bon courage, nous disant qu'il ne s'en perdroit pas un de ceux qui resteroient avec lui, mais quelque coeur qu'il fit lui-même paroître, quelque tems après il entra dans sa chambre, dépouilla ses habits, & se jetta dans la mer, pour se mettre dans les chaloupes, qui l'attendoient tout proche du Navire. ... » p. 38
Il ne semble pas que l'abattage des mâts ni la mise à l'eau des chaloupes aient présenté de particulières difficultés. Ceci tend à confirmer que la mer n'est pas trop mauvaise et que le mauvais pas dans lequel se trouve le navire n'est dû qu'aux erreurs cumulées (mauvaise estime, sommeil des guetteurs, affolement des marins). Par contre la destruction du navire devient inévitable. Le capitaine abandonne les passagers à bord, car de toute façon le navire ne dispose pas des centaines de places nécessaires. On remarquera qu'à aucun moment il n'est question de mouiller les ancres, ce qui est normal puisque le navire est déjà sur l'obstacle. Ce détail est important pour l'identification éventuelle du site.
7- «La mer étant alors fort enflée, & fort irritée, nôtre Navire en étant rudement se coüé, & fort ébranlé, il fut mis en mille pièces par les vagues qui le poussoient, & par les rochers où il heurtoit : il ne nous resta dans ce débris qu'une partie de la Poupe, où nous nous retirames tous pour y chercher quelque azile & quelque resource à notre misérable vie... » p. 38
Bien que Serres décrive la mer comme "Š fort enflée, & fort irritée, Š" il ne semble pas, comme nous l'avons vu, que l'équipage ait eu de mal a mettre les chaloupes à la mer. Il est probable qu'il fasse allusion aux vagues déferlantes qui sont, même par temps calme, toujours impressionnantes au vent de la Martinique sur des hauts-fonds susceptibles de causer le naufrage d'un navire tel que le Notre Dame de Bonne Espérance. En pleine nuit et pendant des événements aussi graves, une houle normale est certainement suffisante pour justifier la remarque du sieur Serres.
8- «... Ce qui nous avoit resté du Navire pour nous servir de quelque refuge, & de quelque apuy, s'enfonça tout à coup dans la mer, où nous nous trouvames au milieu des vagues,... » p. 39
Cet enfoncement dans la mer pourrait s'expliquer de deux façons : soit le reste de poupe progresse poussé par la houle sur le récif et une fois celui-ci franchi coule sous le vent au pied de la caye, soit simplement la structure restante s'effondre sur place sous la pression de la mer. La seconde solution semble la plus probable car jamais Serres ne décrit une progression des débris par rapport à l'obstacle, on verra même plus bas qu'il constate que les restes du navire restent immobiles par rapport à la terre (voir point 12).
9- «... nous nous trouvames au milieu des vagues, & où je n'avois aucune force pour combattre avec elles, la maladie que je souffrois depuis longtems, & les remedes qu'il m'avoit falu fair pour en être soulagé, m'avoient réduit dans une telle foiblesse que j'étois incapable de faire aucun effort, pour sortir du danger où j'étois enfoncé... Un peu avant le jour, lorsque je considerois mon tombeau, & que je me préparois à y en trer, je me trouvai au milieu du débris du Navire, & sous quelques pièces de bois, qui empêchoient les eaux de m'emporter & de m'engloutir, le bois qui me servoit d'anchre & de couverture pour m'arester ... » p. 39
Le fait que malgré son état de faiblesse M. Serres ne soit point emporté par la houle prouve qu'il est toujours resté sous le vent des vestiges du navire qui lui ont servi d'abri car même un bon nageur avec un équipement moderne aurait du mal à se maintenir seul des heures au vent d'un récif de la côte est en luttant contre la houle, surtout si il se trouve à la limite des brisants.
10- «... je montay avec l'aide de quelques-uns de nos prisonniers sur le grand Mats où j'aperçûs l'Aumônier du Navire qui en avoit fait sa planche ... & bien Monsieur Serres, nous voilà tous deux prés de mourir, & vous surtout qui étes si malade, ne voulez vous pas vous résoudre à vous faire Catholique...Vous n'y pensez pas, c'est vous, qui devant penser à vous sauver dans l'extrémité où vous étes ne dévriez pas differer d'un moment à embrasser nôtre Religion, qui est la plus pure qui soit au Monde, & hors de laquelle il n'y peut point avoir de salut ... » p. 40
L'ouvrage publié en Hollande est un livre de polémique avec les catholiques, et l'on pourrait penser à un épisode inséré à dessein. Mais l'ensemble du récit du Sieur Serres est dépourvu de pathos et proche d'un récit journalistique. On n'a donc pas de raison de mettre en doute son récit pour étonnant qu'il puisse nous paraître. Mais d'un point de vue pratique on remarquera que si la situation est dangereuse, les attaques de la mer laissent tout de même la possibilité aux naufragés de parler et de réfléchir. Ceci vient encore confirmer le fait que la mer n'est pas déchaînée.
11- «Les planches sur lesquelles nous étions étoient si fort ébranlées, & nous y étions si fort agitez, que je changai souvent d'assiete & de place, je fus tantôt sur une pièce de bois, & tantôt sur une autre, jusques environ dix à onze heures du matin ... » p. 41
Il y a déjà entre six et sept heures que les naufragés sont réfugiés sur les restes de l'épave en étant périodiquement renversés des planches sur lesquelles ils trouvent refuge. Ils attendent en vain les secours que le capitaine leur a promis en partant.
12- «... nous n'en pouvions pas sortir nous-mêmes, quelques planches qui nous eussent resté après le naufrage, parsceque la plupart des pieces de bois sur lesquelles nous nous appuiyons, étoient attachées les unes aux autres par des cordages, & arrêtées par les Anchres & par les Canons, qui touchoient à terre; je jugeai que la chose étoit ainsi, voyant que le débris parmi lequel j'étois, & sur lequel plusieurs s'appuyoient avec moi, demeuroit toûjours au même endroit, je ne fus pas le seul a le penser, ... Quelques-uns d'eux s'avisèrent de couper les cordes, qui lioient les piéces de bois, où ils s'appuyoient, ce qu'ils firent avec quelques couteaux qu'ils avoient conservez, de sorte que leurs planches étans separées, & le vent les poussant favorablement vers la terre, elles les portèrent à terre, & ils furent heureusement sauvez. » p. 41
On voit qu'ils sont restés à l'endroit du naufrage, puisqu'ils ne dérivent pas et sont toujours maintenus pas le poids des ancres et des canons qui les retiennent sur le fond. On peut remarquer le sens d'observation, l'analyse et le sang froid de ces hommes. Si les naufragés qui se laissant dériver sur un flotteur arrivent à atteindre la côte, c'est que l'obstacle du récif proprement dit ne se trouve pas directement sous le vent régnant à ce moment. Si il n'en était pas ainsi les naufragés dérivant auraient eu le plus grand mal à passer l'obstacle et il serait bien étonnant qu'ils aient tous réussi a le franchir heureusement. Les secteurs de vent vont au mois de mai du nord-est au sud-est, les barrières de récif étant toutes orientées parallèlement à la côte, c'est à dire plus ou moins nord-sud, il faudrait pour expliquer le phénomène qu'ils se soient trouvés près d'une passe ou a l'extrémité d'un récif et que le vent les en dégage. C'est un des éléments les plus importants pour l'identification du site.
13- «Il y en eut d'autres qui furent délivrez par les Sauvages, lesquels s'étans apperçûs de loin de nôtre naufrage, & nous ayans vûs dans le peril où nous étions, vinrent pour nous secourir, avec une petite Barque appellée Canot ... » p. 41
La différence marquée que fait Serres entre "nègres" et "sauvages" montre bien que, conformément aux usages du temps, il désigne par ce dernier mot les amérindiens. Les derniers caraïbes avaient été théoriquement chassés de l'île en 1650, mais en fait on trouve trace de leur présence de plus en plus acculturés jusqu'à pratiquement la fin du XVIIIème siècle. Ils exerçaient souvent le métier de pêcheurs. La présence de quelques caraïbes sur la côte atlantique, entre le Robert et le François, est signalée par le père Labat qui passe une nuit sous le carbet du chef caraïbe christianisé Larose dont le carbet est à sa connaissance le seul de Martinique ("Je n'ai jamais entendu dire qu'il y en eût dans toute la Martinique d'autre que celui de la Rose" ) et qui se situe à la Pointe Larose dont il ne sait si c'est elle qui a donné son nom au chef ou l'inverse. Cette visite chez les caraïbes se situe à la fin de l'année 1694, soit sept ans après le récit de Serres. Cet élément nous inciterait à chercher la zone du naufrage vers le Robert ou le François. Ce détail apporte également un élément important de localisation du lieu de naufrage.
14- «Quoi que nous fussions à deux grandes lieuës de la terre, je me hazardais d'y aller sur une piéce du pont détachée des autres ... » p. 42
Serres n'étant pas marin, il y a de fortes chances pour qu'il ne parle pas de lieues marines mais de lieues terrestres dont il a l'habitude. La valeur de la lieue est variable, mais elle est comprise entre quatre kilomètres et quatre kilomètres et demi. L'appréciation des distances en mer est une chose toujours délicate, et encore plus pour quelqu'un n'en ayant pas l'habitude, cependant l'examen de la carte montre que la ligne des récifs, de la Caravelle au Macabou, se situe entre six et sept kilomètres de la côte.
15- «... faisant ainsi tristement nôtre chemin nous fûmes un peu avant la nuit assez près de la terre, entre trois & quatre Isles : mais le vent nous ayant ici manqué, & n'ayant rien pour ramer, nous ne pûmes point aller plus avant ... » p. 42
Une autre indication précieuse pour l'identification de la zone de naufrage. En observant la carte de la côte est de la Martinique, on s'aperçoit que l'on ne trouve des concentration d'îlets que dans les baies du Robert et du François. Encore les îlets du Robert sont ils en fait le prolongement de pointes littorales, et très éloignés les uns des autres. Seuls les îlets du François (îlet Thierry, îlet Oscar, îlet Aubery, îlet long) sont susceptibles d'être reconnus par des naufragés situés au raz de l'eau. Ils se situent dans un cercle de deux nautiques de diamètre.
16- «... ceux de ma compagnie virent à travers la clarté de la Lune qui nous favorisoit dans ce moment, une petite Barque ... deux Négres, l'un desquels parloit françois ... nous dit en nôtre langue que si nous voulions lui donner un écu il nous porteroit chez lui ... » p. 43
Après ce sauvetage, ils se retrouvent dans une maison sans eau et sans nourriture dans laquelle il passent la nuit.
17- «... Le contre-Maître de nôtre navire & un Forçat me présentèrent d'abord leurs bras, ils me mirent dans un petit Canot, avec lequel nous passames un bras de mer, & nous rendimes dans l'Isle de la Martinique ... » p. 48
On comprend pourquoi la maison manque à ce point de ressources : elle est située sur un îlet, puisqu'il faut franchir un "bras de mer" pour arriver sur l'île de la Martinique proprement dite (ceci peut correspondre à l'îlet Aubery, l'îlet Frégate ou l'îlet Long).
18- «... le Capitaine est coupable de nos malheurs; premièrement, de ce qu'il ne voulut pas croire le Pilote; secondement, de ce qu'il ne voulut jamais faire tirer aucun canon, de quatorze que nous en avions dans le Vaisseau, pour demander du secours ... » p. 49
Les documents nautiques indiquent que le navire aurait eu 16 canons. Cependant il est possible que pour une quelconque raison il en ait manqué deux par rapport au plan d'armement.
De cette analyse du récit de Serres ont peu dresser une liste des points caractéristiques du site de naufrage :
Ces caractéristiques ont conduit à l'identification du site FR/M/3/D/022 avec les restes du naufrage de la Notre Dame de Bonne Espérance.
Lettre du Comte de Blénac du 05 mai 1688.
(f° 78) « ...On avoit d'abord jugé à propos de n'en point débarquer les vivres jusqu'à l'arrivée des Vx du Roy pour empêcher leur déperissement en les transportant dans des magazins mais on y a esté contraint a cause que l'équipage estoit trop fatigué à pomper.
On n'a pu la mettre a la bande pour remedier a sa voye d'eau qu'après la carenne de la Perle.
Il est vray que le Vau le St-Jacques de Nantes eschoua l'année dernière à la pointe de ladite Isle a 2 lieues de la terre mais car cet endroit est éloigné et plein de rescifes, et que la mer est fort grosse ce bâtiment y fut brisé incontinent et les marchandises perdues à la reserve de très peu de chose qui fut sauvé et je l'eust fait remettre au porteur de la procuration des Sr Decazeaux et Bouchaud propriétaires si cela eut valu la peine et les frais de se transporter jusque sur les lieux. ... »
Lettre du Comte de Blénac à Colbert du 15 mars 1694.
(f° 62)
« ...64
J'ay envoyé M de Courgon a Antigues sous prétexte d'y mener des prisonniers, mais c'est pour y faire sonder la rade et voir s'ils ce gardent, et scavoir l'estat ou ils sont et ce qu'ils disent de la neutralité, ils luy en parlèrent fortement et luy dire qu'ils alloient tenir un conseil et envoyer a la Barbade et que dans quinze jours ils me viendroient trouver. Je ne les ay pas veu ce quy me fait juger que le General et le Conseil de la Barbade n'a pas esté de ce sentiment.
65
Il s'est perdu icy un navire marchand anglois, le commis de Mrs les fermiers nommé Vaucourtois estoit convenu avec moy que sur mon receu il me donneroit la moitié de la valeur de la chose conformement a l'ordonnance dont je vous envoye coppie, j'ay sceu qu'il disoit qu'il estoit vray qu'il me l'avoit promis, mais qu'il ne l'avoit pas escrit, j'ay fait saisir ce que j'ay trouvé de reste jusques a ce que vous en ayez ordonné.
Je suis avec tout le respet que je dois
Monseigneur,
Vostre très humble et très obéissant
serviteur.
Signé :
Blénac.
A la Martinique le 15 mars 1694. »
Lettre du Comte de Blénac à Colbert du 15 mars 1694.
(f° 59 v°)
« 48
...J'ay cherché les habitants de St-Domingue quy pourroient estre dans cette Isle; j'en ay trouvé trois et je les y renvoyerai par le premier navire. On y grossit les objets tout comme ailleurs.
49
Un navire Nantois quy y allait se battant contre une fregatte angloise a la ??? de cette Isle le feû a pris a ses poudres et a sauté, il ne s'en est sauvé que trente hommes, on les amis sur le vaisseau du Roy l'Emporté, et sur la fluste le Triton. J'ay fait sortir M de Sainte-Marie pour l'aller chercher, le temps a esté mauvais il est revenu sans rien rencontrer. Il resort espérant estre plus heureux,
50
j'ay lu vostre depesche a quantité d'habitans considérables du Fort Royal et du bourg Saint-Pierre et je l'ay dit a d'autres. Leur sentiment et que les gens des isles dégradées ne sont point propres à travailler a la terre, et que sans esclaves il n'est pas possible de les engager a défricher, il n'y travailloient pas lorsque l'on les a amenez icy; il y en a quantité a quy on en a donné de toute défrichée, avec des volailles et des cochons quy après les avoir mangées les ont abandonnées... »
Lettre du 6 novembre 1694.
Compte rendu de l'ouragan d'octobre 1694.
(f. 221 v) « S'estoient passé plus de douze années sans que l'on se soit apperceu dans les isles des calamitez des houragans pendant la saison qu'ils arrivent ordinairement qu'on s'en croyoit exempt pour toujours, cependant il en est survenu un qui commença le mardy 8° octobre l'après disné et a duré jusques au samedy au matin 9 heures, dont la plus grande viollence a esté la nuit du vendredy au samedy, le vent dans quelques isles a fait le tour du compas, pour ce a la Martinique il a toujours esté au sud, ou sudouest ou tenant un peu du sudouest, avec une mer très grosse, surtout a la rade du Bourg St-Pierre dont ces vents sont les taversiers, aussi toutes les barques au nombre de six qui y estoient mouillez, ont esté jettez a la coste, avec un vaisseau de provence, une autre de Bordeaux a resté sur ses ancres, ce qui fait conjecturer qu'un bâtiment ayant bien tenu, le malheur n'est arrivé aux autres que par le deffaut de bonnes amares et de manoeuvres. Il n'a pas laissé dans l'estendue de toute liste... »
lettre du 6 novembre 1694.
Compte rendu de l'ouragan d'octobre 1694.
(f. 107 v) « ...Après cette visite faite nous nous trouvâmes a la porte des jésuites et je crû leur devoir dire et a tous ses habitants les pensées du Roy suivant les ordres que j'en ay de leur insinuer la demeure du Fort-Royal. Je leur dis que je croyoient ce qui leur venoit d'arriver, que leur rade n'estoit pas plus sceure a l'esgard des ennemis, que les vents estant de la mer un brûlot pouvoit mettre le feu a tous les navires qui sy trouveroient et de guerre et autres qu'il y avoit perdû de ce coup de vent treize barques ou brigantins avec un navire provencal et que le bourdelais ne s'estoit sauvé qu'en couppant ses mats, que les barques ny feroient pa de résidence si les navires... »
lettre du 10 novembre 1694.
Perte d'un navire provensal (Vierge de purification) dans un ouragan.
(f. 274 v) « Voici le mémoire que je me donne l'honneur de luy envoyer, il s'en est déjà rétably quelques uns, il y a aussi quelques dommages sur les habitations. Les bastimans qui estoient en rade sont tous venu à la coste a la reserve d'un Bourdelois qui a coupé ses mâts, un vaisseau provensal, un brigantin et des barques s'y sont perdus, tout le monde c'est sauvez a la reserve de dix hommes, il s'est perdu aussy une de nos corvetes aux Testigues qui sont a quatre vingt lieues d'icy.
Comme je marque les bastimans qui ont esté ruinés et ce qu'ils pouvoient valoir, j'ay creu estre obligé Monseigneur d'envoyer le nombre de ceux qui restent et ce qu'ils valent afin que vostre grandeur puisse voir en quel estat estoit le bourg St-Pierre avant le mauvais temps et ce qu'il est a présent.
Il nous a escarpé 450 toises de terrain et renversé des maisons qu'il auroit fallu mettre bas si on fortifie ce quartier, je lesse Monseigneur, a monsieru de Blenac et au sieur de Cailus à vous mender les ouvrages qu'il faut faire... »
Naufrage du Vau la Vierge de Purification capnes Jean Rampal de cette Ville (Marseille)
Expédié certificat a Mons mathieu fabre premier (?)
(f° 62 r) « Du dix septième jour du mois de janvier Mil six cens quatre Vingt quinze les Srs Soubzsignez Intheressez sur le corps attraits armement avitaillement et facultez du chargement du Vaisseau nommé la Vierge de Purification l'Estoit lor commandé par Capne Jean Rampal de cette ville, ont déclaré qu'il a nauffragé et s'est brisé entièrement a la coste de l'Isle de la martinique, par un terrible coup de vent dans moins de quatre heures. Tout son vin a esté perdu partie de son huile et l'eau de vie aussy, Il n'y a eu que les marchandises Seiches de sauvées parcequ'on les avoit débarquées (f° 62 v) avant le coup de vent qui a aussi brisé plusieurs barques, ce qui est justifié par une letre escrite en datte du onzième octobre dernier par le Sr Jean-Baptiste Maureller a son frère en cette ville suivant son certificat de jourd'huy, qui déclare le contenu ci-dessus veritable et d'avoir en son pouvoir l'original de la lettre qui luy marque cette perte lequel certificat nous avons parraffé et gardé, et laquelle déclaration les dits sieurs intheressez ont requis acte pour leur servir et valoir en temps et lieu au recouvrement des sommes a eux assurées et de ses Srs soubzsignez
Mathieu Fabre
Rampal
Buquet pour ma farine
Buquet pour compte du sieur Joseph guigne
P. Ailleur pour compte de mon Père
Pour Monsieur Joseph fabre, le Boisseley »
Commancement de l'année Mil sept cens cinq
Nauffrage du Vau Le St-Yves capnes Gabriel Legac de Brest
(f° 958) « Du deuxième janvier Mil sept cens cinq les Srs Intheresser sur le corps, avitaillement effects et facultés du Vau le St-Yves commnadé par Capne Gabriel Legac de Brest ont déclaré que le dit Vau estant mouillé a la radde de la trinité de la martinique le quatrième septembre 1704 sur les trois heures après midy les vents estant au nord est il se seroit levé un gros temps suivy de pluye et tonnerre, et que dans ce temps le tonnerre eclatta et donna sur le grand mat du dit Vau quil brisa en plusieurs mourceaux et couru dans le fond de calle, qui suivant toutes les aparences a crevé le dit vau puis que tout l'équipage s'estant mis en devoir de remedier a cet accident ne peut empêcher que de dit Vau ne coula bas d'eau malgré leur Diligence a faire travailler pour le relever aux deux pompes et voyant que tout estoit inutille ils coupèrent les cables et le tirèrent aussi près de terre qui leur fut possible ou le dit vau coula bas avec son entier chargement pour france consistant en sucre Brut, sucre blanc, (zepte deforme??), coton, cacao, Indigo, Rocou, (carriques?) et canefice, dont dutout le dit capne afait abandon aquil apartiendra. Ce qui se justiffie par un extrait du greffe de lamartinique de tous les actes verbaux et autres formalités que le dit Capne Legac afait que nous avons paraffé et rendu aux Srs produisan Delaquelle déclaration nous avons donné acte aux Sr Intheresses pour leur servir au Recouvrement des sommes a eux assurés et ont signé
M Thuillier pour leroy »
(f° 359 v°) « ...Mais un accident des plus extraordinaires que j'ay veu de mavie, a retardé mon voyage, estant prest a m'embarquer sur un des meilleurs navires marchands de l'Europe sans contredit, et des mieux armés, toutes mes provisions et bagages estant à bord dès hier au matin. A de ce mois, devant mettre demain à la pointe du jour à la voile, un coup de tonnerre lieu sur les trois heures, jetta les mats à bas et coula le navire à fond, sans que l'on ait pu sauver rien au monde de la cargaison que l'équipage; le navire se nomme le St-Yves de Nantes, captn Le Gac, et l'accident est arrivé au cul de sac de la Trinité, il avoit quatre vingt cinq hommes d'equipage que j'ay grand peur qui restent icy, à moins que l'authorité de Mr de Machault n'intervienne. Je retourne demain au Bourg St-Pierre pour chercher quelqu'autre embarquement s'il est possible et si je puis trouver quelques amis qui me mettent (f° 360 r) en estat de reparer la perte que j'ay faite de mes hardes dans ce naufrage... »
(f. 367 r) « Monseigneur,
J'avois conté de passer dans le vaisseau le St-Yves de Nantes, pour aller rendre conte à vostre Grandeur du jugement qui a esté rendu contre moy. Mais le Ciel n'a pas permis que mes peines finissent sy tost, le Tonnerre a coulé le navire a fonds la veille du jour que nous devions mettre a la voile, sans que l'on ait peu rien sauver de la cargaison, quy valloit environ deux cent cinquante mil livres. Il a party dans le mesme temps un brigantin duquel j'ay voulu profiter, pour informer vostre Grandeur de ma cruelle destinée... » (f.367v)
Naufrage du Vau Le marchand de Marseille, commandé par le capitaine Louis Sourvillier d'icelieu
(f. 1193) « Du troisième février Mil Septcens Six Les Srs intheressez sur le corps, avitaillement effects et facultés du Vau nommé le marchand de marseille commandé par capne Louis Sourvillier de Marseille ont déclaré que le dit Vau estant dans la Radde de la ??????? à la martinique il y serait survenu un gros coup de vent de sud ensuite d'une grande tourmante qui l'obligea d'eschoüer dans la dite radde n'ayant pu gagner le cul de sac de l'Isle. Mais on croit que la perte des effects de son chargement ne sera pas de grande consequence suivant ce qui en est dit dans la letre que le Capne Sourvillier escrit de la martinique le quinze octobre 1705 a l'addresse de Mr Jacques Michel Marchand de la Rochelle, laquelle a esté retirée par le Sr Produisant après avoir esté par nous paraffée pour faire aparoir de l'employ d'Icelle dans la presante décaration delaquelle nous avons donné acte pour servir aux intheresser au Recouvrement des sommes a eux assurées et ont signé
signé Delourmaujours
Jean Mestre »
Nauffrage du Vau le Sincère. Capne Julien le Templier.
(f 901) « Du quatorzième décembre de mil sept cens treize les Sieurs intéressés sur le corps, avitaillement, effect et facultes du Vau le Sincère capne Julien Le Templier ont déclaré que la nuit du quatre au cinq septembre dernier depuis neuf heures jusqu'à trois heures après minuit fit un si gros oragan au fort Royal que le dit Vaisseau fut Echouez sans en avoir pu relever. Ce qui se justifie par une letre ecritte audit endroit le huitième du mois de septembre par le Capne Ayme commandant le Vau le Mars adressé a Mr Binden a marseille laquelle nous avons paraphée et rendue aux produisants et de la présente déclaration nous avons donné acte aux dits interessez pour leur servir au recouvrement des sommes a eux assurées ont signé
Anfossy pour M. André Legier B. Gauthier Bernard Gomburau »
(f 897) « Du septième décembre mil sept cens treize les Sr intéresses sur le corps, armement, avitaillement effect et faculter du Vau le Duc de Berry capne françois Eon sous le commandment du Sr mathieu hugues, ont déclaré que le dit Vau arriva le quatre du mois de septembre dernier au fort Royal et mouilla a cinq heures du même soir a demie lieü dudit fort, et environ les huit heures du même soir il se leva un ouragan terrible, le vent faisant le tour du compas qui le fit eschoüer sur une pointe de rochers, s'estant mis en pièce et toute la cargaison a la derive, et qu'il ne se sauvera que quelques cables, ancres canons et manoeuvres. Ce qui se justifie par la lettre ecrite du Fort Royal le neuf du mois de septembre par le Sr Raphaël addressant au Sr Joseph Crozer banquer de cette ville par nous paraffés et rendus au Sr produisant. Delaquelle declaration nous avons donné acte à un dit sieur interesser pour servir au recouvrement signé
Bonafous Croges Monteaux Charlois Louis Lavigne
Blain Egua Pon M. Audreoly J.E. Grougnard »
Lettre de Monsieur Ranché du 1er novembre 1744.
(f° 129 r°) « Isles du Vent A la Martinique le 1er novembre 1744
N°39 (amiral ?) M. Ranché
Le vaisseau le Stanislas de St-Malo attaqué et coulé par cinq vaisseaux de guerre anglais aux anses d'Arlet un gouverneur espagnol passager et 3 matelots de l'équipage ont été tués. Les officiers de l'équipage se sont plaints du pillage fait dans la cargaison du navire les officiers de l'amirauté ont fait des perquisitions mais sans succès. Il y avoit dans ce vaisseau un autre gouverneur et deux officier dejustice desquels j'ay facilité les moyens de passer à Caracas.
Monseigneur,
J'ay l'honneur de vous informer qu'un navire de St-Malo frété à Cadix pour l'amérique espagnole estant à la vue de cette isle a été rencontré par 5 vaisseaux de guerre anglois qui depuis quelques jours étoient sur nos costes. Ce navire nommé le Stanislas commandé par le capitaine Macé de Vallon étoit party le 6 septembre et faisoit route le 11 octobre pour entrer dans la baye du Fort-Royal lorsqu'il appareu ces 5 vaisseaux qui luy donnèrent chasse après avoir assuré leur pavillon, l'ay atteint ensuite à la portée des canons le capitaine pris le party d'aller s'eschouer aux anses d'Arlet (f° 129 v°) à une portée de fusil de terre, mais dans le moment qu'il fut eschoué trois de ces vaisseaux passèrent tout auprès et luy tirèrent successivement leur bordée. Le malouin leur tira également la sienne en suite de quoy les anglois se contentèrent de l'observer le reste du jour et la nuit suivante. Le lendemain matin ils viennent mouiller à Demy portée de canon de luy et recommencent leur feu qui dura sans discontinuer jusqu'à 4 heures de l'après midy. Ils le désemparèrent entièrement de ses manoeuvres, de son mât et le percèrent de toute parts. Le capitaine voyant son vaisseau dans cet état et par conséquent sans ressources fit descendre tout son monde à terre et resta seul à bord. Deux heures après les anglois détachèrent une chaloupe qui approcha du navire et y mit le feu. Le derrière sauta et l'avant brulla jusqu'à la flottaison. Dans cette entrefaite les habitants de ce quartier au nombre de plus de 100 se rendirent au bord de la mer pour tacher de secourir ce navire et s'opposer à la descente que l'ennemy auroit pu tenter de faire, mais le feu continu des anglois qui tirèrent plusieurs milliers de coups de canon sur un environ qui est tout à découvert empêcha l'effet de leur bonne volonté et par cette même (f° 130 r°) raison ne purent se servir de la Batterie qui y est establie. Un naufragé espagnol nommé Don francisque de Leon (S...?) qui alloit gouverner dans le Pérou y a été tué de même que 3 matelots de l'équipage il y a encore 3 autres matelots blessés et un habitant a eu le bras emporté a l'egard du capitaine qui étois resté dans son navire on n'a sceu que depuis yerre qu'on l'avoit emmené prisonnier a la Barbade.
Les officiers de l'amirauté du Fort Royal se sont transportés sur les lieux pour satisfaire à ce que l'ordonnance exige d'eux en pareil cas. L'équipage et les passagers qui étoient dans ce vaisseau s'étant plaints du Pillage qu'on avoit fait de ce qui estoit dans la cargaison du Navire. Les officiers de l'amirauté ont fait une information et ont parcouru toutes les maisons du Bourg des anses d'Arlet pour tascher de retrouver quelque chose, mais malgré leurs perquisitions on n'a peu scavoir encore quels pouvaient être les auteurs du Pillage ny ou ont été déposés les effets et le peu qui est resté dans les fonds du navire ou au bord de la mer estant toute avarié a été abandonnée aux (f° 130 v°) officiers du même vaisseau pour en rendre compte a qui ils appartenoient.
Il y avoit un autre espagnol nommé au gouvernement d'une place du Perou et deux officiers de justice qui passaient à Panama je leur ay facilité icy un embarquement pour Caracas d'où ils pourront plus aisement se rendre à leur destination.
Les vaisseaux anglois après cette action ont resté quelques jours à la vëue du marin mais n'y ont fait autre chose que causer beaucoup d'inquiétude aux habitants de la coste qui appréhendaient quelque descente de leur part.
Signé Ranché »
novembre 1744
(f° 169 r°) « ...J'ay aussi monseigneur, l'honneur de vous informer que le neuf du mois dernier, le chef d'escadre Knowls parut dedans la Baye du Fort Royal avec cinq vaisseaux dont le Superbe estoit du nombre, trois autres vaisseaux de cinquante et une fregatte de 40. Il envoya a M. le Marquis de Champigny une chaloupe et un perlementaire pour lui porter dix officiers mariniers françois qu'il avoit retenu à son bord pour y travailler; ces françois nous ont rappporté ce que nous avions déjà appris que les vaisseaux anglois estoient foibles de monde qu'ils n'avoient pas à leur Bord plus de 13 a 1400 hommes et dont la moitié estoient embarquez de force.
M. Knowles après avoir reçu (f° 169 v°) la réponse de M le Marquis de Champigny pris la route du Diamant et il apparut un vaisseau français de St-Malo, nommé le Stanislas armé à Cadix commandé par le Massey. Ce vaisseau ne put attrapper (?) que la petite anse d'Arlet où il entra. Le gens de terre qui vinrent en nombre au secours le firent échouer entre une roche qui est à l'entrée de la passe et la terre.
Le Sr Vaudor capitaine de Milice du quartier du Diamant y estoit accouru avec tous les habitants de son quartier conseillèrent au capitaine Malouin de décharger son Vaisseau ce qu'il refusa de faire.
Les cinq vaisseaux de guerre anglais s'estant embossés devant la passe à porté de canon, et quatre firent faire à leur vaisseaux un feu considérable sur le malouin qui fit le mieux qu'il put de son côté la plus vigoureuse défense mais ne pouvant resister (f° 170 r°) au grand feu de l'ennemi qui lui tirèrent dans la journée plus de 3000 coups de canon. Le capitaine pris le party de faire descendre a terre son équipage et resta seul a son bord; sur les six heures du soir, les anglais détachèrent une chalouppe, qui favorisée par le canon des vaisseaux de guerre, mit le feu au vaisseau françois qui sauta en l'air, on ignore si le capitaine a été tué ou fait prisonnier par les anglois, son entestement a causé la perte de la plus grande partie de la cargaison que l'on pouvoit facilement mettre a terre la nuit qui précéda la journée de la cannonade.
M. Knowles, Monseigneur, a resté quelques jours avec son escadre a croiser entre cette Isle et celle de Ste-Lucie ayant pris le party de monter au vent de celle cy, le Superbe ayant manqué a virer vis vis la pointe des Salines s'echoüa sur la caille...»
Perte du Vau le marquis d'Argenson coulé a fond par les ennemis de l'Etat. Capne Brun françois.
(f 76 r) « Du quatrième février Mil sept cent quarante Six les Sr intéressez sur le corps, avitaillement, effect et facultes du Vau le Marquis d'Argenson capne Brun François ont déclaré que les Bâtiments seroient party de Bordeaux en septembre dernier en convoy de divers autres escortés par deux Vaisseaux du Roy pour se rendre a la martinique que ce convoy après avoir eu une heureuse traversée auroient esté surpris a la terrage de la dite isle par une flotte angloise qui laurois attaqué que partie des dits Batiments se seroient sauvés et partie pris, brules ou coulés a fond du nombre desquels a été le susdit Vaisseau le Marquis d'argenson ce qui se justifie par deux lettres escrites a M. Jean (f 76 v) Baptiste Besson et fils négociants de cette ville l'une de Nantes le vingt deux du mois de janvier dernier par les Srs Drius Maurice le vingt sept dudit mois par les Srs qui envoyent l'une et l'autre la liste des bâtiments qui ont pery, lesquelles nous avons paraphées et rendue aux sieurs produisant en consequence de quoy nous avons concede actes aux Sieurs interessez de la presente Declaration, pour leur servir au recouvrement des sommes a eux assurées ont signé pour monsieur Besson et fils
Alligasse (?). »
Perte du Vau George de Morlais, Cpt Jean Creton, françois de nation.
« [505] Mars 1748
Du vingt six mars mil sept cent quarante huit les Srs interessés sur le corps & avitaillement effets et facultés du vaisseau le George et Morlais Capne Jean Creton françois de nation ont déclaré que ledit batiment seroit party de l'Islle d'Aix le dix sept octobre dernier chargé de divrses marchandises pour se rendre aux Islles françoises del'Amérique sous l'escorte des vaisseaux du Roy commandés par M. de L'Estenduère et se seroit perdu à la Tartane auprès du fort St Pierre de la Martinique. Sequi se justifie par une liste imprimée venüe des dites Islles et envoyée de Bayonne au Sr Michel Bretoux par le Sr Jean Desbiey avec sa letre du seize de ce mois que nous avons parraphée et rendüe aux dits Sr produisants, en conséquence dequoy nous avons concedé acte aux dits Srs intéressés de la présente déclaration pour leur servir au reccouvrement des sommes a eux assurées et ont signé
Pour M. Michel Brethous
Augustion Brethous Gouv. Barbé Brunes Confrere en Pior Monfliez »
Perte de la goélette Le Sosie, Capne Dubois Hallebran
(f 725) « Du dix neuf mars mil sept cens cinquante et un les inéressés sus le corps avitaillement effets et facultés de la goulete le Sozie Capne Dubois Hallebran de.........ont déclaré que ledit batiment faisant son retour de Guinée aurait pery le vingt septembre a quatres heures après midy sur les cottes de l'Islle acabrite aux environs du Fort-Royal de l'Isle Martinique qu'il auroit entièremet coulé a fond et qu'il n'y aurait eu qu'une jeune négrite qui aurait échapé au naufrage, dont on n'auroit rien recouvré si ce n'est la chaloupe fracassée et une futaille que les vagues auroient poussés sur le rivage; ce qui se justifie tant par un extrait en forme des dépositions faites par devant l'amirauté du même fort Royal de l'Islle Martinique l'une le vingt huit septembre suivant par le Sr Capne en second du navire l'amphitrion, la seconde le huit octobre suivant par le jean Noyon Capne sur le même bord et la troisième du lendemain par le Sr latour enseigne sur iceluy, le tout en une seule pièce, que par un autre extrait aussy en forme contenant deux cerificats déposés le cinq du mois d'octobre (vers ?) le même tribunal dont l'un par le Sr (Ensam ?) Capne commandant la Compagnie de St-Anne et l'autre par le Sr Douier officier sur le pays ayant paraphé les dites deux pièces que nous avons rendues aux dits Srs produisant en conséquence de quoy nous avons concede acte aux dits Sieurs interessés de la présente déclaration pour leur servir au recouvrement des sommes a eux assurées et ont signé
Conte Remuzat Laugier
Pierre lichigay Garan »
Perte du navire le Petit frère de Chaillevette Capne Gorgerin françois de nation.
(f. 999) « Du vingt cinquième janvier mil sept cent cinquante sept les Srs intéressés pour le corps, avitaillement, effets et facultés du navire le Petit frère de Chaillevette Capne gorgerin françois de nation ont déclaré que le dit navire auroit péri sur les côtes de l'Isle martinique en amerique. Ce qui est justifié par le certificat qui nous a été produit par les intéressés négociants de cette ville de marseille signé de plusieurs négociants de la ville de Bordeaux sous la date du seize de ce mois et qui a été par nous paraphé et rendu aux déclarants produisant et de la présente déclaration nous en avons concede acte aux sieurs intéressés pour leur servir au recouvrement des sommes a eux assurées et ont signé.
P.M. Lyvin ???? »
Echoüement du Senault Industrie Capne Michel Maux françois de nation.
(f 584) « Du vingt may mil sept cent soixante un les Interesses sur le corps, avitaillement, effets et facultes du Senault l'Industrie commandé par le Capne Michel Maux françois de nation déclare que le dit Senault étant parti de Bordeaux pour se rendre avec une cargaison a l'Isle martinique en amérique lieu de sa destination serait arrivé dans la radde du Gallion côte de la sustdite isle de vingt quatre février Etant poursuivi par le Vau de guerre anglois nommé le foudroyant qui l'y auroit canoné a diverses reprises ainsi que deux corsaires qui seroient venu aussi le canoner et qu'aqprès avoir reçu quelques boulets au corps de la flotaison qui lui auraient donné de voye d'eau auroit pris le Capne Maux la determination de faire echoûer son bâtiment de crainte que les ennemis ne vinssent le luy enlever et que relativement a cette crainte il auroit fait débarquer les marchandises de sa cargaison ainsi que le agrès et aparaux de son bâtiment et aurait fait transporter le tout a St-Pierre de la dite Isle pour le mettre dans des magasins. Ce qui se justifie par la lettre escrite a St-Pierre de la Martinique le vingt quatre mars par le dit Capne Maux au Sr Laffons negocians a Bordeaux produite en original par les Srs Joseph et Georges audibert négocians de cette ville de Marseille que nous avons paraphée et rendue aux Sr produisants et de la présente déclaration nous en avons concédé acte aux Sr interessés pour leur servir au recouvrement des sommes a eux assurées et ont signé
Joseph Audibert Luval
Gaspard Audibert Guiraut »
Le Chevalier de Karney drague les canons à bord de la Danae.
Lettre de D'Emmery, le 07 may 1766
(f° 392 r) « Le Vaisseau le Raisonable qui avoit été pris par les anglois s'étant perdu à la pointe des Salines de la Martinique lorsqu'ils ont attaqué cette colonie au commencement de 1762, ils n'eurent pas le temps d'en retirer tous les canons et ils étoient coulé bas avec le Vaisseau; comme j'en avois un grand besoin, que je scais que vous seriez peut-être embarrassé de m'envoyer ceux que j'avois eu l'honneur de vous demander dans l'État que j'ai eu celuy de vous adresser en septembre 1765, je me suis occupé vivement des moyens de retirer, s'il étoit possible, l'artillerie du Raisonable. Enfin M. de Karney qui est plein de tête et de capacité s'est chargé de cette opération difficile. Il y avoit 20 pieds d'eau sur le vaisseau eschoué : M. de Karney est allé mouiller auprès avec la frégatte, et en 15 jours en a retiré 25 pièces de 24, (392 v) vingt deux de 12, quatre de 6 et quatre de 4.
C'est tout ce qu'il y avoit, les anglois en ayant sans doute retiré quelques uns. Les canons se sont trouvés d'un très beau métal, fort sain, et ont résisté aux épreuves les plus fortes, M. de Karney a retiré aussi du Vaisseau eschoué environ 2200 boulets. Il se louë infiniment de ses équipages : pour les animer et les faire bien plonger, je leur avois promis une gratification de 100 livres par canon de 24, de 50 par canon de moindre calibre et quinze sols par boulets qu'on retireroit dela mer, je leur tiendrai parole et leur ferai donner 6000 livres en argent des îles. J'espère, Monsieur le Duc, que vous ne le désapprouverez pas et que vous trouverez que c'est avoir 55 pièces de canon à bon marché, rendus à la Martinique au moyen de cette pêche j'en ay à présent suffisamment pour garnir toutes mes cotes de la Martinique et de Ste-Lucie et les mettre en déffance. J'avois demandé 52 pièces de gros calibre dans l'état que j'ai eu l'honneur de vous adresser en septembre dernier, je n'en ay plus de besoin mais j'en ay toujours beaucoup du reste des munitions que j'ai demandé en même temps dans cet état : nous en sommes entièrement dégarnis, et c'est au point de ne pouvoir se déffandre en cas d'événement. J'ai demandé aussi dans cet État 12 petits canons de fonte à la Rostaing, avec (f° 393 r) les affûts, armements, 300 boulets de plomb par pièce, et quelques mortiers. Je vous supplie d'ordonner qu'on me les envoye avec toutes les autres munitions et effets spécifiés dans mon État.
Je ne puis trop vous rendre compte, Monsieur le Duc, du zèle de l'activité, de la bonne volonté et du talent de M. de Karney; je voudrois bien, pour le succès des armes du Roy sur mer, qu'il eut beaucoup d'officiers dans sa marine qui luy ressemblassent. Il vous rendra compte luy même de son opération, dans laquelle il n'y eut aucun matelot ny soldat blessé; et les équipages de la Frégate l'Avancée se portent bien. Je compte la faire partir pour france, dans les premiers jours de juillet, c'est à dire avant l'hivernage, j'espère que vous aurez la bonté d'envoyer à la Martinique après cette saison une autre frégatte pour la remplacer, cela est nécessaire.
signé
D'Emmery »
(f 500) « Du neuf janvier 1792 les Srs intéressés sur le corps, avitaillement et facultés du navire la Baptistine Capne Patot françois ont déclaré que le dit navire seroit parti de ce port le 25 août de la dite année avec un chargement de diverses marchandises destiné pour le Isles françoises de l'amérique et que vers le commencement du mois de novembre dernier le dit navire se trouvant près de l'isle martinique, auroit eu le malheur de perir au vent ? de la dite isle, sans qu'il ait été possible de sauver ni marchandises ni argens; ainsi qu'il conte par une lettre ecrite le 10 novembre dernier du Fort Royal par M. J.M. Barbier a M. Dillenc Narbechim et Roquin négociants de cette ville; laquelle lettre a nous exhibée nous l'avons paraphée et rendue aux produisant en leur concedant acte de la présente déclaration pour leur servir au recouvrement des sommes a eux assurées et on signé.
An Patot
Galette »
Déclaration du capitaine -------- devant le commissaire
« [108] Extraits des minutes du greffe du tribunal de première instance dela ville du fort de france de l'Ile martinique.
Aujourd'hui, troisième jour complementaire an dix de la république française a dix heures du matin. Devant nous françoise Bouy guigneron commissaire commandant la praroisse du Robert est comparu le citoyen jean jacques capitaine en second du navire la Manette de Bordeaux lequel a dit et déclaré qu'il est parti de Bordeaux le sept thermidor an dix et que durant la nuit du deux au troisième jours complémentaires dix heures et demie du matin soir ils avoient découvert la terre et que de suite ils avoient pris tribord assurez qu'ils avoient couru sur ce bord pendant une heure de temps et qu'ils avoient reconnu deux brisants devant, ce qui les a obligés de virer de bord; que n'ayant pu virer vent devant, ils avoient été forcéz de venir vent arrière, ce qui les affaloit sur la terre, ...»
Lettre de Villaret de Joyeuse du 25 plûviose an 12 (5 février 1804)
(f°20) « Le Capitaine général de la Martinique et de Ste-Lucie.
Citoyen Ministre,
Ma position empire tous les jours, l'hyvernage a été moins funeste que la Belle saison. J'ai aujourd'hui quatre vingt hommes aux hopiteaux et cent cinquante six convalecens. Il ne me reste plus que six cent trente six hommes y compris les officiers en état de porter les armes, et chaque jour m'enlève au moins trois de ces braves.
Le commodore Hood connaissant la faiblesse de mes moyens a levé les Blancs de la guadeloupe pour ????? celuy de la Martinique, il a établi son hopital sur le rocher le Diamant auprès duquel il est presque constament mouillé sans que je puisse l'inquiéter, et c'est de cette espèce de rade qu'il dirige les opérations de ses divisions composées d'un vaisseau de 80 d'un de 74, d'un de 50, de deux fregattes et de cinq à six bricks ou goélettes. Il nous harcèle au moyen (f°20v°) de ses péniches, et détourne avec ses croiseurs la majeur partie des neutres qui se présentent pour rentrer. Mais ses blocus ne m'inquiètent pas plus que ses incursions. Une de ses goélettes (le Kent) a été coulée par la Batterire du cap Salomon dans la nuit du 14 au 15 de ce mois. Deux nègres se sont sauvés à la nage, le reste de l'équipage et 37 homes de la garnison de la Dominique ont péri ainsi que trois officiers; sa mouche le vigilant a sauté devant St-Pierre le 16 a midy, et dans la nuit du 17 toutes les chaloupes de la station ayant été réunies pour tenter avec cinq cents hommes un coup de main sur un petit camp que j'ai établi au Ceron pour protéger les quartiers du Diamant et de Ste-Luce. Le premier poste composé de quarante Mulâtres tomba sur ce ramassis de matelots et de soldats tua le lieutenant du Centaure qui commandait l'expédition, un officier de troupes deux sergens huit à dix matelots ou soldats et en blessa au moins une quarantaine. Le rapport fait par six prisonniers (f°21) m'a été confirmé par l'officier du dernier perlementaire qui m'a été envoyé. Si la compagnie de grenadiers de la Marine, celle de la 74 ème demi brigade et celle de la garde narionale eussent pû arriver à tems c'est à dire que si l'ennemy eut fait la plus petite résistence il n'en serait pas échappé un seul; et ce qui vous paraîtra fort extraordinaire citoyen ministre c'est que nous n'avons pas perdu un seul homme pas même un seul de blessé parce que notre détachement avait eu le tems de se jetter dans les champs de cannes à sucre et les halliers qui bordent le chemin. La tentative du 19 sur la Pointe Dunkerque n'a pas été plus heureuse. Les chaloupes ont poussé au large dès les premiers coups de fusil et les cris entendus a bord ne laissent pas de doute qu'il n'y ait eu beaucoup de blessés.
Je ne saurai donner trop d'éloges à la fidélité au zèle et au courage des gens de couleur, mes espérances ne seront point trompées j'en tirerai le plus grand parti en campagne mais il n'est pas un qui veuille se renfermer dans nos forts. La séparation de leurs femmes et de leurs enfants et la persuation où ils sont que s'ils étaient pris dans une place ils seraient condamnés à l'esclavage a rendu de tous les temps infructueuses les tentatives faites à cet égard. L'épidemie est encore... »
Lettre écrite le 21 décembre 1808 à son excellence le Ministre de la Marine et des Colonies par M. Laussat Préfet Colonial de la Martinique.
(f. 259) « Saint-Pierre, 22 décembre 1808,
Monseigneur ,
Deux seul mots par une goélette aventurière qui va partir.
Le Cygne arrivé le 12 au matin au Céron sous la Perle, attaqué à cinq heures du soir, pendant près de deux heures, par un frégate, une grosse corvette et 4 brigs, défendu d'une manière qui a rempli d'admiration pour le commandant (M. Dufresne) et l'équipage, 5 hommes blessés et par miracle pas un de tué. Perte de 200 hommes par l'ennemi sur six péniches et à son bord et dans le nombre 80 de la frégate.
Le lendemain, surcroît de batimens et préparatifs d'une nouvelle attaque lorsque le cygne appareille et prend à la cordelle le chemin de St-Pierre. Un pilote, homme de couleur esclave d'un habitation voisine, perd la tête devant le danger que lui faisoient courir les canonnades continuelle de l'ennemi et jette, à moitié route, notre brig sur les écueil de la Garenne à la pointe lamarre. Il cherche vainement à l'en dégager. Il est percé et se remplit d'eau, il sert de point de mire fixe à toutes les batteries de la division anglaise, on est forcé de l'abandonner. Le commandant et l'équipage ne s'y déterminent que lorsque déjà les poudres sont noyées et plusieurs voies d'eau pratiquées par les boulets.
Le sauvetage qui a donné des peines infinies a été (f. 259 v°) fort difficile et troublé souvent par les volées de l'ennemi. Cependant je puis annoncer aujourd'hui à votre Excellence que nous en retirerons presque toutes les provisions et ? la farine; a ne considérer que le coût matériel du bateau et prenant pour base le prix actuel des choses dans cette colonie, nous serons réellement couverts de la valeur nue du batiment. ... »
Cote inconnue
Lettre du Gouverneur de la Martinique (L'Amiral Matthieu) au Ministre datée du 9 janvier 1845.
Remarque : Le texte ci-dessous est transcrit de la main de JM Leguay qui n'a pas noté la cote de l'archive. Il a également noté d'autres passages, mais sans guillemets. Nous ne savons pas ainsi s'il s'agit d'une citation ou, ce qui est plus probable, d'un résumé.
« [Folio ?] Ce navire s'est perdu dans la nuit du 19 au 20 mai 1844 sur le récif le loup Garou au vent de l'île et étant entièrement démoli par les lames, il a été procédé au sauvetage de son chargement pendant plus de trois mois par Mr le Lieutenant de Vaisseau Collier commandant la goélette de l'État la Gazelle »
-Navire l'Édouard apportait des machines pour l'usine à sucre de Mr Thorp en construction à la Pointe Simon.
- Travaux couronnés de succès. La presque totalité du chargement a pu être recueillie, certaines pièces intactes, d'autres cassées, d'autres perdues.
- Demande destination à donner à tous ces objets, attend la position des assureurs avant de procéder à une vente aux enchères
Signée le Gouverneur A. Mathieu Amiral
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