Le carnet de la mission 2013 [ordre chronologique inversé]


21 septembre 2013
Le bâtiment principal de la station météoLa broche métallique terminée par l'anneau


Nuit d’équinoxe, avec ciel couvert et vent frais.

La Lune a certes éclairé la nuit, mais seulement par intermittence, à travers le manteau nuageux. Le spectacle que donnera le petit film monté à partir des séquences de photos prises pendant trois jours ne donnera pas une image de l’île stéréotypée, avec soleil, ciel bleu et pleine lune de rêve.

L’opération a été cependant une réussite et les changements de batteries ont été opérés sans problème. 

Ce matin, comme prévu, des prises de vues sur l’ancre de l’Utile ont également été opérées, dans un environnement agité, même si le vent avait un peu faibli avec le lever du jour et que la houle était moins forte qu’on aurait pu le craindre.

Le challenge était d’essayer de maintenir la caméra aussi stable que possible.

Le reste de l’équipe, c'est-à-dire Bako et moi, avons travaillé en solitaire une partie de la matinée pendant que Véronique continuait le tri et le comptage des os d’oiseaux.

Bako a fouillé dans le dernier sondage de Thomas où se trouvent les vestiges d’un foyer d’environ 70 cm de diamètre. Outre les cendres, un clou, une broche métallique terminée par un anneau et une serrure ont été dégagés. On a sans doute brûlé une porte à cet endroit.

Dans le dernier secteur ouvert (C3) dans le prolongement du mur fouillé au début de la semaine (celui qui a été détruit pendant la présence des naufragés), nous avons dégagé l’amorce d’un nouveau mur, perpendiculaire au premier. Nous n’avons pas de chance, car il se poursuit sous la citerne en ciment construite en 1954. A noter aussi que des citernes plastiques installées depuis 2010 autour de la case malgache ont notablement limité nos possibilités de recherches, car nous ne pouvons pas fouiller à moins de 1,5 m de celles-ci, et bien entendu pas sous elles.

A proximité immédiate du site, les veloutiers sont colonisés par les fous à pieds rouges, chassés des bords de la piste d’atterrissage, il n’y en a pas moins d’une quinzaine par arbuste. Nos activités ne semblent absolument pas les troubler.
A l’inverse, nous pouvons les observer à notre aise, construisant leur nid rustique avec des branches de veloutiers et voir les plus jeunes, alors que les adultes sont partis pêcher au large, effectuer des vols d’essai circulaires ou s’entraîner à se poser au milieu de leurs congénères.

Max Guérout