Le carnet de la mission 2013 [ordre chronologique inversé]


20 septembre 2013
Peut-être une nouvelle piste d'aterrissage à Tromelin La mer balaye inlassablement l'ancre de l'<em>Utile</em>


Répondu hier soir aux questions posées par les classes de 4ème Australie et Adélie du collège Albert Lougnon.

Les enfants sont plein de sollicitude : « Est-ce que c’est dur ? » ; « Est-ce que les nuits sont paisibles et est-ce que les bruits de la nature empêchent de dormir?». Thomas est chargé d’enregistrer sur un magnétophone le bruit ambiant et entre nous circule une plaisanterie répétitive un peu nulle, suivant le cas, l’un ou l’autre d’entre nous déclare tiens, on entend la mer ou tiens, on entend le vent. Il faut dire qu’on ne sait jamais quel bruit couvre l’autre. Mais que les enfants se rassurent nous dormons bien, nous disposons d’un somnifère sans égal : la pelle. Essayez de la manier chaque jour pendant quatre heures, vous verrez, c’est radical.

Désormais, nous surveillons Bako du coin de l’œil, carré après carré elle s’éloigne vers le Sud et nous craignons un peu que sur sa lancée elle ne s’attaque à la piste d’aviation.

Il faut dire qu’après une baisse significative du nombre d’individus (oiseaux) par carré, voilà que le nombre se stabilise autour de 60. Pourtant, nous sommes maintenant loin des bâtiments, et Bako guette le moment où elle va atteindre la limite d’occupation des naufragés. C’est même la première fois qu’un archéologue rêve de trouver de moins en moins de choses.

Thomas et Joë poursuivent les sondages. Celui d’hier, sans doute proche de la forge, a livré dans une couche cendreuse, épaisse d’une trentaine de centimètres, une quantité incroyable d’os d’oiseaux brûlés. L’explication est que, sans doute, la forge fut aussi utilisée comme four après le départ des français ?

Zizou continue à faire des prouesses avec les vivres disponibles, après le Broyé du Poitou, d’avant-hier, nous avons eu droit ce midi à un succulent crumble aux raisins secs et aux pommes !

Jean-François a fait des essais de prise de vues avec notre petite caméra sur l’ancre de l’Utile. Fort heureusement, elle est étanche, car la mer en ce moment est très dure. Les images obtenues sont saisissantes, demain il va essayer d’installer la caméra à poste fixe sur la verge de l’ancre en profitant de la basse mer d’équinoxe.

Max Guérout