Le carnet de la mission 2013 [ordre chronologique inversé]


14 septembre 2013
La gouge trouvée par MaxLes restes d'oiseaux répertoriés par élément anatomique et inventoriés


La journée a démarré sans les inquiétudes des jours derniers, de plus, le samedi c’est jour des croissants et des pains au chocolat. Sortis des congélateurs, ils sont mis à cuire dans le four électrique et l’alizé porte leur parfum jusqu’à la case malgache.

C’est encore inventaire aujourd’hui pour nos deux préposés, les numéros d’enregistrement s’accumulent pour atteindre 1566 aujourd’hui depuis le début de la fouille en 2006, dont 431 pour les trois premières semaines de cette année.

La base de données enfle. Bien que nous soyons encore loin de la fin, le travail continu permet de déjà disposer de quelques données. Véronique, qui trie et classe des centaines de petits os, a déjà déterminé que dans un carré de 1 m² fouillé par Jean-François, on comptait les restes de 168 sternes !

Pendant la fouille, les découvertes d’objets intéressants se poursuivent. Ce matin, dans la zone 3, nous avons trouvé un nouveau burin très probablement fabriqué par les naufragés et une gouge provenant probablement de l’outillage de l’Utile.

On reste aussi étonnés par la multitude de petits fragments de cuivre qui parsèment le site, leur découpe ne devait sans doute pas être facile et nous nous expliquons mal leur nombre qui se compte par centaines.

Reçu aussi en fin d’après midi la seconde série de questions des élèves de la classe de cm2 de Semoy. L’un d’entre eux s’intéresse de près aux bernard-l’hermite, nos compagnons de tous les jours. Notre observation attentive de ces crustacés nous a amené à vivement encourager l’installation sur l’île de deux professions qui sont assurées d’y être florissantes.

D’une part, une agence immobilière car ayant un bon appétit, le bernard-l’hermite prend de l’embonpoint et cherche immanquablement à se reloger dans une coquille plus conforme à son tour de taille. Mais il n’est pas le seul, et les conseils d’un agent immobilier ne sont sans doute pas superflus.

D’autre part, un psychiatre, car on s’imagine bien que le changement de domicile ne s’effectue pas sans stress, ni inquiétude. Quitter sa coquille pour une autre est risqué. Imaginez à l’arrivée que le logis se révèle non conforme à ses besoins, dans ce cas il risque de voir son ancien logement occupé par un petit malin qui a profité de son absence.

Max Guérout