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Date anniversaire du sauvetage.

Date anniversaire du sauvetage.

Pendant la nuit, le vent s’est levé, poussant quelques nuages, mais ils ne nous empêchent pas d’admirer l’extraordinaire ciel nocturne. Redécouvrir la voûte céleste est un luxe pour les pauvres citadins éblouis par les néons de la nuit que nous sommes. La voie lactée barre le ciel et les constellations resplendissent. Pressés, parfois stressés, nous ne regardons décidemment pas assez souvent le ciel.

Sylvain évoque à sa façon la pénurie de denrées.


Nous voici à la date anniversaire du sauvetage de nos malgaches abandonnés.

Envoyé par le gouverneur de l’île de France, l’enseigne de vaisseau de Tromelin, commandant la corvette La Dauphine, avait pris soin d’embarquer, à son bord, une pirogue de 25 pieds de longueur, sans doute l’une de celles qui sont répertoriées dans un état des embarcations de la compagnie des Indes où il est indiqué qu’elles étaient destinées à pêcher du poisson pour les malades de l’hôpital.

Plus heureux que ses trois prédécesseurs, de Tromelin trouve à l’arrivée un temps « maniable » et met à l’eau la pirogue en question pour l’envoyer à terre, sous les ordres de Mr. Page, l’un de ses officiers. Le transbordement semble s’effectuer sans difficultés majeures ; les sept femmes survivantes et le bébé de huit mois prennent aussitôt le chemin de l’île de France où La Dauphine arrive le 14 décembre 1776.

Dès le lendemain, le bébé est baptisé dans la paroisse de St-Louis, à Port-Louis, et reçoit le nom de Moyse (une évidence) et le prénom de Jacques (celui du gouverneur). Le nom malgache de sa mère est mentionné sur l’acte de baptême : elle s’appelle Semiavou, ce qui peut se traduire par : « celle qui n’est pas orgueilleuse ».

Les sept femmes sont déclarées libres, mais malgré cette mansuétude leur nom d’origine leur est enlevé d’autorité : Semiavou sera désormais appelée Eve, violence habituelle qui ne trouble sans doute pas son auteur. Pensez, d’un trait de plume, nier toute une existence, quelle importance !

Page, officier bleu, c'est-à-dire non noble, ne fut pas récompensé de son sauvetage. Lors du voyage de retour vers Lorient, l’année suivante, La Dauphine fut attaquée par un corsaire. Si la corvette réussit à contenir son adversaire après un long combat qui dura tout le jour, Page eut une jambe fracassée par un boulet.