LISTE DES NAVIRES NÉGRIERS NAUFRAGES
Cette rubrique, mise à jour à mesure que les informations nous sont fournies, vise à répertorier par pays ou par entité territoriale (île) (cités par ordre alphabétique) les naufrages de navires négriers mentionnés dans les différentes sources accessibles.
- Afrique du Sud -
Travail de recherche effectué par Odila Braga (membre du réseau en Afrique du Sud).
25/6/1552 – Sao Joao, caraque portugaise, capitaine Don Manuel de Souza, armateur, Compagnie Portugaise des Indes Orientales. Transportait de Cochin (départ le 3/2/1552) à Lisbonne une cargaison de produits coloniaux, 220 hommes d’équipage, 100 passagers portugais et 400 esclaves. Après avoir essuyé une forte tempête, le navire est poussé à la côte au Nord de l’actuel Port Edward (Natal). 500 personnes survivent au naufrage mais sur le chemin du Mozambique, les pertes humaines furent très lourdes. Seules quelques personnes atteignirent leur but le 25 mai 1553.
21/4/1554 – Sao Bento, portugais, capitaine Fernao d’Alvares, armateur Compagnie Portugaise des Indes Orientales, armés de canons pierriers à boîte en bronze, équipage et passagers au nombre de 142 personnes. Transportait de Cochin (départ le 1/2/1554) vers Lisbonne une cargaison de produits orientaux et 325 esclaves. Ayant quitté Cochin trop tard dans la saison, une violente tempête l’empêche de doubler le Cap de Bonne Espérance et le refoule vers l’Est, il s’échoue finalement à l’ouest de l’estuaire de l’Umtata River (Province du Cap Oriental). 322 personnes (98 portugais et 224 esclaves) survécurent au naufrage, mais très peu furent finalement sauvées (56 portugais et 6 esclaves partis sur une embarcation et 20 portugais et 4 esclaves récupérés sur le site 4 mois plus tard).
24/3/1593 – Sao Alberto, nao portugaise, capitaine Juliao de Faria Cerveira, armateur Compagnie Portugaise des Indes Orientales. Transportait de Cochin (21/1/1593) à Lisbonne, une cargaison de produits coloniaux, 153 portugais : membres d’équipage et passagers et 194 esclaves. Naufrage sur l’île de Sainte Croix dans la Baie d’Algoa (Province du Cap Oriental) à la suite d’une voie d’eau infranchissable, qui amène à échouer volontairement le navire. 28 portugais et 34 esclaves périssent dans le naufrage et 116 portugais et 65 esclaves atteignent Lourenço Marques après 3 mois de voyage. Un grande partie des esclaves manquant ayant déserté pendant la marche.
30/9/1622 – Sao Joao Baptista, caraque portugaise de 600 t construite à Goa, capitaine Pedro de Moraes. Transportait de Goa (départ le 1/3/1622) à Lisbonne une cargaison de produits coloniaux , équipage de 150 hommes et un nombre équivalent de passagers et d’esclaves. Après un combat contre deux navires hollandais le Mauritius et le Rotterdam, le Joao Baptista est désemparé et doit mouiller près de la côte mais il a une voie d’eau et coule près de l’estuaire de Bushman’s River (Province du Cap Oriental). Peu de rescapés atteignirent un endroit sûr le 6/4/1623.
6/1630 – Sao Gonçalo, caraque portugaise, capitaine Fernando Lopes de Meneses, armateur Compagnie Portugaise des Indes Orientales, avec un équipage, des passagers et des esclaves dont le nombre exact n’est pas connu, mais probablement supérieur à 400. Il semble toutefois qu’il y avait à bord, selon certaine sources, près de 270 esclaves. Transportait de Goa (départ le 4/3/1630) vers Lisbonne une cargaison de poivre. Une voie d’eau s’étant déclarée les pompes ont été bouchée par le poivre, un coup de vent jette le navire à la côte à Plattenberg Bay (Province du Cap Occidental). Les survivants restèrent près de 8 mois près de l’épave, puis construisirent 2 embarcations et atteignirent sans dommage le Mozambique.
24/7/1635 – Nossa Senhora do Belem, caraque portugaise, capitaine Joseph de Cabrera, armateur Compagnie Portugaise des Indes Orientale. Semble avoir un équipage de 145 hommes. Transportait de Goa (départ le 24/1/1635) vers Lisbonne une cargaison de poivre et autres marchandises et 135 esclaves. A l’approche de la côte d’Afrique du Sud une voie d’eau importante se déclare, confronté à un fort vent d’Ouest la caraque ne peut doubler le Cap et retourne vers le Mozambique. Les pompes étant engorgées par le poivre le capitaine se résout à échouer le navire prés de l’Uzumbu River (Province du Cap Oriental). Ayant construit deux embarcations les survivants font voile le 28/1/1636 vers l’Angola.
20/2/1647 – Santissima Sacramento, galion portugais armé de 60 canons construit à Bessein (au nord de Goa). Commodore Luis de Miranda Henriques avec un équipage de plus de 400 hommes, et un nombre inconnu d’esclaves, transportant de Goa (départ le 20/2/1647) vers Lisbonne une cargaison d’épices, de produits coloniaux et de pièces d’artillerie en bronze fondues à Goa par les frères Boccaro. Lourdement chargé ayant une voie d’eau le Sacramento rencontre une forte tempête, il manque à virer près de la côte et naufrage sur une côte rocheuse à Sardinie Bay (Province du Cap Oriental). Seuls, moins d’une dizaine de personnes survécurent au naufrage et au voyage vers le Mozambique, au total avec les naufragés de l’Atalaya 124 portugais et 30 esclaves survécurent. L’épave a été découverte en 1976. (Geoffrey & David Allen, The guns of the Sacramento, London, 1978).
7/1647 – Nossa Senhora do Atalaya do Pinheiro, caraque portugaise de 1000 t, capitaine Antonio da Camara de Norhona, armateur Compagnie Portugaise des Indes Orientales, transportant une cargaison de produits coloniaux et un nombre inconnu d’esclaves de Goa à Lisbonne. A la suite d’une voie d’eau et après avoir essuyé une tempête, le navire s’échoue au Nord-Est de East London (Province du Cap Oriental). Seuls 143 survivants atteignent Maputo au Mozambique.
4/1686 – Nossa Senhora dos Milagros, vaisseau portugais de 30 canons, capitaine Don Manuel da Silva, navire de guerre appartenant au roi de Portugal ou à la Compagnie Portugaise des Indes Orientales. Au cours d’un voyage de Goa à Lisbonne avec à bord une ambassade du Roi de Siam et sa suite, des frères jésuites et un nombre inconnu d’esclaves (qui pourraient être les esclaves attachés aux passagers), au total 550 personnes, naufrage près du Cap des Aiguilles à la suite d’une erreur d’estime. Le nombre des victimes est difficile à évaluer.
16/2/1713 – Bennebroek, hollandais de la Chambre d’Amsterdam, capitaine Jan Hes, armateur Compagnies Hollandaise des Indes Orientales (VOC) (800 t). Parti de Ceylan avec 4 autres navires, transportant outre les produits coloniaux habituels, un nombre inconnu d’esclaves Malabar. Naufrage sur la côte du Natal à la suite d’avaries survenues au cours d’une tempête. Seuls 57 européens et 20 esclaves Malabars survécurent au naufrage.
19/3/1756 – Cybelle, négrier français, naufrage au Cap dans la Baie de la Table, au cours du transport de la côte de Guinée vers l’île Maurice d’un nombre inconnu d’esclaves. Esclaves et équipage furent sauvés et embarqués sur un autre navire français.
4/1766 – Meermin, hooker hollandais de 450 t, capitaine Gerrit Christopher Muller, armateur Compagnies Hollandaise des Indes Orientales (VOC), avec un équipage de 62 hommes et transportant 160 esclaves de Madagascar vers le Cap. Révolte d’esclaves qui prennent le contrôle du navire mais ne peuvent en maîtriser la conduite, le navire fait finalement naufrage près du Cap des Aiguilles, 112 esclaves atteignent leur destination.
27/12/1794 – Sao Jose, négrier portugais, transportant près de 500 esclaves en provenance du Mozambique. Naufrage près du Cap à Camp’s Bay (Province du Cap Occidental), 200 esclaves sont noyés.
1/1830 – African Aventure, anglais (120 t) transportant 160 esclaves depuis Sofala vers le Mozambique, naufragé près de Durban après avoir été dépalé par le courant et être resté en mer 3 semaines au lieu de 2 jours. Seulement 30 esclaves survécurent.
21/8/1844 – Isabel, trois-mâts barque brésilien, sous le commandement du Lt. Alexander (sans doute un navire de traite illégale pris par une croisière anglaise). Naufragé dans la Baie d’Algoa au cours d’une violente tempête. Pas de perte humaines.
7/1/1846 – Diana, portugais
(270 t) effectuant une opération de traite illégale. Arraisonné
puis pris par le HMS Mutine, arrive au Cap sous le commandement du Lt. Mends
(RN), naufrage dans la Baie de la Table sous la batterie Imhoff à la
suite d’un coup de vent ; pas de pertes humaines.
- Haïti -
1716 – Léopard, français de Nantes, capitaine Henchement, armateur Montaudoin, voie d’eau sur le chemin du retour, revient au Cap ou il est déclaré innavigable et est vendu. (ADLA B 4578 f°12 ; AN Col C8 A 28 ; AN Marine B 3 288).
1/1721 – Famille, français de Nantes, capitaine Julien Masson, s’échoue sur un récif au moment de l’atterrissage sur Saint-Domingue à la suite d’une saute de vent qui passe de l’ESE au N puis au NE. (Mettas tome I 127 ; ACCIM E 100 f°202 ; ADLA Marine 338 ; ADLA B 4580, AN Col F3 94)
18/12/1721 – Duc de la Force, français de Saint Malo, après un voyage Ouidah, Acra, Gorée, naufrage près du Cap. (Mettas tome II 3217).
1/10/1726 – Comte de Buis, français de Saint-Malo, après un voyage à Ouidah naufrage sur la côte de Saint Domingue. (Mettas tome II, 3135 ; AN 4 JJ 69).
20/12/1737 – Jean-Pierre, français de Nantes, capitaine Richier de la Haye, armateur Berouette, après un voyage sur la côte de Guinée, naufrage sur une pointe de roche appelée " Le récif " à 2 milles dbe la pointe Est de l’île de la Tortue, dans l’Anse Gabriel .(ADLA B 4587 f°93v-94 ; ADLA Marine 355, ADLA C 852).
8/1/1741 – Valeur, français de Nantes, capitaine Robert Durand, se perd sur les récifs du Caracol (4 lieues à l’est du Cap Haïtien), 547 noirs sont sauvés. (Mettas tome I 373 ; ADLA Marine 362 ; ADLA C 739, AN Col. C 9A 56).
30/10/1744 - Reine Elisabeth, français de Nantes, capitaine Dry, armateur Thoret, attaqué par 7 bâtiments anglais s’échoue volontairement et incendie son bateau en Baie de Henne. (Mettas tome I, 467 ; ADLA B 4589 f°165 v).
1744 - Marie Heureuse, français, capitaine Thomas Roger, s’échoue sur les Cayes du Diamant (Baie d’Aquin), 161 nègres sont sauvés. (Mettas 385 ; ADLA B 4592 f°102 v-103 ; ADLA C 740). 12/1/1745 – Gloire, français, capitaine Pierre Baubon, naufrage près du Cap Français (Cap haïtien). (ACCIM E 101 f°65).
1/2/1772 – Intelligence, français perdu à l’entrée du Cap, 21 esclaves noyés et la cargaison perdue.
27/8/1775 – Saint-Guillaume,
français de Nantes, (240 tx, 20 canons, 74 hommes d’équipage),
capitaine de Beaumont ; armateur Bouteiller, voyage en Guinée ramène
660 esclaves, naufrage à la suite d’une erreur de navigation sur le récif
du Rochelois dans le Golfe de Port au Prince.
- Martinique -
26/7/1715 - Phaeton, français de Nantes, cap. Ingrand, armateur de Cazalis Pradine, tentative de mutinerie de l’équipage en Guinée, naufragé au mouillage à Saint-Pierre au cours d’un cyclone, était chargé de marchandise après avoir vendu 148 nègres. (Mettas tome I, 50 ; ADLA Marine 336, ADLA B 4577 f°133 ; A.N. Col. C8A 29).
1750 - Espérance, français du Havre, appareille du Havre en juin pour Ouidah, naufrage au Vauclin. (Mettas, tome II, 2497).
20/9/1750 - Sosie, goélette française de Marseille ( ?), capitaine Dubois Hallebran, naufragé sur l’îlet Cabrit. Seule une negrite est sauvée. (ACCIM E 101 f°725).
23/6/1753 - Aigle, français de Nantes, capitaine Benoit Desaa, amateur Grou, appareille de Nantes le 18/10/1752, naufrage au Vauquelin. 132 noirs sauvés et 72 noyés. (Mettas tome I, 636 ; ADLA B 4592 f°42-43 et 46-47).
3/1756 - Saint-Michel, français
de Nantes, cap. Pierre Tinguy, armateur Millet, naufrage à l’atterrissage
sur la Martinique à la suite d’une erreur de navigation. (Mettas tome
I, 703 ; ADLA Marine 402 f°90 ; ADLA B 4592).
- Sénégal -
12/1703 - Princesse, français de Nantes, (200 tx, 32 canons, 107 hommes d’équipage), capitaine Bastresse, armateur Compagnie Royale du Sénégal, appareille en juillet de Nantes, naufrage au Sénégal.(Ducoin p.422, Demerliac p.199/1).
6/8/1706 - Philippe V, français de La Rochelle, capitaine Beaubriand l’Evêque, naufrage sur la côte du Sénégal à la suite d’une erreur de navigation. (ACCIM E 98 f°1357-58).
26/5/1730 - Grand Mars, français de Nantes, (260 tx, 60 hommes d’équipage)capitaine Saulnier, armateur Berouette. Appareille de Nantes le 8/3/1730, naufrage au Sénégal dans des circonstances inconnues. (Mettas 238 ; A.N. Marine 4 JJ 144 A ; ADLA B4584).
1765 – Jeune Reine, français de Nantes, (200 tx, 6 canons, 25 hommes d’équipage), capitaine Le Mignon, armateur Deguerre. Erreur de navigation, naufrage sur le banc de Saint Gonard à l’entrée de la rivière de Gambie. (ADLA Marine 417,ADLA C 740, ADLA B 4594 f°72, ADLA C 670).
1766 – Henriette, français de Nantes, effectue sa traite en Gambie, révolte de captif, massacre de l’équipage, le second de la Jeune Reine prend le commandement et échoue le navire devant Albreda. (ADLA C 670, ADLA B 4594 f°115).
9/1774 – Nanette, français de Nantes, (36 tx, 6 hommes d’équipage), capitaine Pichot de Theolais, armateur De la Ville Boisnet, s’échoue en faisant de l’eau (sans doute sur la plage de Hann, pillé et détruit. (ADLA B 4596 f°87 v. ; ADLA Marine 437).
17/7/1778 - Furet, français de Nantes, (45 tx, 19 hommes d’équipage), capitaine Savin Michel, armateur Caron, coulé à l’embouchure du Siné Saloum, après le pillage du bâtiment. (ADLA Marine 423 ; ADLA B 4594 f°114).
11/1781 - Officieuse, français de Nantes, (600 tx, 20 canons), capitaine Desland Daniel, armateur Charrette Ozanne, attaqué par 7 bâtiments anglais s’échoue sur la barre de Casamance. (ADLA Marine 450).
1790 – Bonne Amitié, français de Honfleur, (446 tx, 10 canons et 2 pierriers, 40 hommes d’équipage), capitaine Amand. (Mettas 75/1959).
12/7/1785 - Catherine, français de Nantes, capitaine Baudrin, armateur Aubry, perdu sur la barre d’entrée du Sénégal. (Mettas 1149 ; ADLA Marine 458 ; AN Col F2 B6).
19/9//1787 – Naïf, français de Rochefort, (120 tx) naufrage à Dakar. (Mettas 12/3103).
19/1/1787 – Cenis, français
de Rochefort, (307 tx), naufrage en Gambie. (Mettas (8/3099).