Artillerie principale
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Les objets composant l'artillerie principale sont des tubes et des culasses mobiles en fer forgé, des affûts avec les essieux et les roues correspondantes, des boulets et divers accessoires : refouloirs, cuillères, boutefeux, maillets, moules à boulets.
Une partie de l'artillerie n'a pas encore été
remontée. Cependant, on estime que le nombre de pièces qui se
trouvaient sur le site est compris entre 10 et 15 (nous ne savons pas si certaines
concrétions métalliques sont des canons ou seulement des culasses).
Deux d'entre elles ont été remontées.
Ces pièces en fer forgé sont composées de deux parties
:
- la volée ou tube, dont l'âme est composée par une série
de tiges forgées ensembles pour former un cylindre et renforcées
par l'emmanchement à chaud de manchons annulaires de deux types : des
manchons long et peu épais ainsi que des manchons courts et épais
qui donnent au tube terminé une forme typique de cylindre nervuré
au tube une fois terminé. Les anneaux les plus épais (les nervures)
ont pour fonction non seulement de renforcer l'ensemble mais aussi de permettre
d'encastrer le tube sur son affût dans des rainures qui y ont été
pratiquées. Le tube est équipé d'anneaux de manutention.
- La culasse mobile est un cylindre fermé à une extrémité
et muni d'un ou deux anneaux de manutention.
L'affût est façonné dans une seule pièce de bois. Le tube est assujetti sur la partie avant par des cordages qui le maintiennent, tandis qu'un logement pratiqué dans la partie médiane pour permettre l'insertion de la culasse et d'un coin de bois destiné à la caler contre la partie arrière. Cette dernière, plus haute, doit résister au recul de la pièce
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Les boulets retrouvés sont de plusieurs types : ils sont fabriqués en pierre, en fer, en plomb ; il est à noter que certains boulets en plomb contiennent un dé de fer. Le grand nombre de calibres différents (plus de 20) indique un degré de standardisation très faible :
- Les boulets en pierre sont les plus gros. Leur diamètre varie
entre 273 mm et 80 mm. - Les boulets en plomb sont les plus petits (ils comprennent les balles d'arquebuse). Leur diamètre varie entre 12 mm et 90 mm. - Les boulets en fer ont un diamètre intermédiaire compris entre 70 mm et 175 mm. |
C'est seulement dans une plage très étroite,
comprise entre 80 et 90 mm de diamètre, que l'on trouve les trois types
de boulets. Ce diamètre semble correspondre à un canon nommé
canon serpentin, tirant indifféremment les trois types de boulets.
Seuls les boulets en fer semblent avoir été fabriqués
à l'extérieur ; les boulets en plomb étaient fondus à
bord (les moules ont été retrouvés). C'était aussi
le cas pour les boulets en pierre puisque des boulets ébauchés
ou à demi façonnés ont été retrouvés
et qu'un inventaire de navire marseillais, daté de 1518, retrouvé
dans les archives des Bouches du Rhône mentionne : " 15 picossas
per faire peiras de bombardes ".
Les roues d'affûts mises au jour sont aussi de types
diversifiés : |
Artillerie secondaire
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Deux tubes de cuivre rompus, dont l'un avait encore un boulet de plomb coincé
dans la volée, ainsi qu'un tube d'arquebuse en bronze ont été
également retrouvés, ce qui démontre que la petite artillerie
du bord était souvent très variée. Les tubes en cuivre
correspondent aux pièces montées sur affût pivotant dont
on retrouve la trace soit dans les inventaires manuscrits, soit dans les collections
des musées.
Accessoires
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Divers accessoires ou fragments d'accessoires ont été
mis au jour :
- fragment de boute-feux figurant une tête de crocodile. Plusieurs pièces
du même type ont été retrouvés sur l'épave
de la Mary Rose (1545),
- cuillère à canon en cuivre servant à décharger
les canons,
- tête de refouloir,
- maillet en bois qui servait sans doute à introduire la cale bloquant
la culasse mobile.
- Moule à boulets en pierre, destiné à fondre les boulets
de plomb
Si l'on ajoute à ces objets mis au jour les données
recueillies concernant la soute à poudre et les sabords d'artillerie,
on voit que l'épave de Villefranche offre un panorama particulièrement
large de l'artillerie embarquée au début du XVIe siècle.
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