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Le carnet de la mission 2013 [ordre chronologique inversé]


1er octobre 2013
Véronique achève de nettoyer le site rebouchéAprès avoir pondu sur l'île, les tortues retournent à la mer



Cette fois le site n’est même plus une dune, c’est un champ de sable tout plat, on croirait presque un court de tennis, si ce n’était l’absence de filet.  Nous avons cependant laissé quelques repères dépasser du sol, en prévision d’un projet qui semble doucement faire son chemin : la réalisation d’une table d’orientation permettant aux visiteurs de visualiser le site et de comprendre ce qui se cache sous la surface.

Hier soir, beaucoup d’agitation vers 20 h 30. Sortant devant le bâtiment de la cuisine, côté mer, Lauren se retrouve entourée d’une multitude de petites tortues. Une émergence (éclosion) vient d’avoir lieu, et une soixantaine de petites tortues, sans doute trompées par la lumière, ont tourné le dos à la mer et se sont dirigées vers la station. Nous les ramassons une à une et les mettons dans une boîte en carton, certaines d’entre elles sont déjà entre les pinces des bernard l’ermite, trop heureux de l’aubaine. Près d’une dizaine échappent ainsi à un sort peu enviable, mais pour quelques unes, il est déjà trop tard.

Lorsque nous entreprenons de les mettre à la mer, la plupart en ressortent et se dirigent de nouveau vers le haut de la plage. Après les avoir remises plusieurs fois à l’eau, presque toutes finissent par entreprendre leur voyage périlleux.

Tromelin est l’un des sites importants de ponte, selon les études menées par IFREMER, et Kelonia, entre 850 et 1000 tortues femelles viennent pondre chaque année, le pic de ponte se produisant entre novembre et mars.

Jean-François, qui vient de terminer l’introduction des données dans notre base d’inventaire est stupéfait du bilan de la fouille. Quelques chiffres suffisent à mesurer son étonnement : objets ou fragments, 750 sont en fer, 309 sont en cuivre, 150 sont en plomb. Les coquillages ou fragments de coquillage sont au nombre de 800.

Dès notre arrivée, ils seront pris en charge par la DAC-OI (Direction des affaires culturelles – Océan Indien) qui, dans le cadre d’un accord avec les TAAF, va en assurer le stockage et la conservation.

La télévision réunionnaise reparle de notre phénomène nocturne, un astronome qui n’a sans doute rien vu parle de la rentrée d’un satellite dans l’atmosphère, mais voici que le CNES (Centre national des études spatiales) donne une version détonante, le phénomène serait dû à un lâcher de gaz d’un satellite. Bigre un pet spatial, nous l’avons échappé belle !

Max Guérout