Le carnet de la mission 2013 [ordre chronologique inversé]


23 septembre 2013
ZinebPatrickJean-Michel


Pendant que nous nous échinons sur le chantier archéologique, et que la moindre découverte met en vedette son auteur, un trio s’affaire à la cuisine où il a rarement droit aux feux de la rampe. Pourtant c’est de lui que dépend le moral des troupes.

Bien que la station soit passée sous l’administration des TAAF, deux météos, comme on les appelle, sont restés dans leur ancienne fonction jusqu’à leur retraite. Tous deux Réunionnais, ils ont entre autres activités de préparer les repas pour les trois résidents habituels : le chef de station et les deux aides météos. Mais comme l’arrivée de l’équipe des fouilleurs multiplie le nombre des convives par quatre, l’un des membres de l’équipe archéologique est venu les renforcer. Comme en 2010, c’est Zineb Guérout qui assure ce renfort, elle peut ainsi faire étalage de ses dons de cuisinière et surveiller son mari pour qu’il ne fasse pas d’efforts inconsidérés.

Jean-Michel Dalleau, le plus ancien, est une véritable mémoire vivante de Tromelin. Pensez, il a fait son premier séjour sur l’île en 1975 ! Il a vu passer tellement de chefs de station, de collègues, de scientifiques de tout poil qu’il nous regarde nous agiter avec une certaine philosophie.

Levé avant le soleil, il prépare le petit déjeuner pour tout le monde, puis va s’acquitter de sa première tâche, celle de compter les traces de tortues venues pondre sur les plages, pour le compte d’IFREMER et de KELONIA à La Réunion. Cette tâche lui vaut de parcourir ainsi, chaque matin, environ 2 km dans le sable.

Patrick Ethève, quant à lui, est entré à la météo en 1993 et, comme Jean-Michel, a fait de nombreux séjours dans les îles éparses, en particulier à Tromelin.

Outre la préparation des repas, ils ont en charge l’entretien de la piste d’atterrissage, celle des locaux, la surveillance des réserves d’eau, le démarrage et l’arrêt des groupes électrogènes et de multiples tâches quotidiennes.

Zineb a su se faire adopter par eux et son rire retentit souvent dans la cuisine tant la connivence est grande. Ils parviennent, chacun avec ses spécialités, à nous préparer des repas variés. Lorsqu’elle a rempli sa tâche, elle regagne un coin de la case malgache où elle s’est installé un petit atelier volant et se livre à sa véritable passion, la peinture.

Max Guérout