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Le carnet de la mission 2013 [ordre chronologique inversé]


19 septembre 2013
"Bakokotyé" ou Bako-cocotier (n'engage que l'auteur :-) )Le fragment de porcelaine trouvé par Thomas

 

Durant la nuit, Jean-François et Lauren se sont relayés toutes les deux heures pour changer les batteries de l’appareil photo installé en haut d’une échelle. Ce soir, nous sommes à mi-parcours du marathon. Les premières images visionnées montrent un début de nuit très sombre, mais on finit par distinguer le paysage éclairé par la pleine Lune quand celle-ci commence à se lever.

L’après-midi a encore été consacré à l’enregistrement des objets, car si chaque jour apporte son lot d’objets intéressants, ils font partie des dizaines « d’objets » qui sont récoltés quotidiennement, qu’il s’agisse de fragments de métaux : cuivre, plomb, et surtout fer ou bien encore des nombreux os d’oiseaux ou de tortues, des fragments de poissons ou de coquillages. Les objets remarquables du jour sont : deux fragments d’une petite chaînette en cuivre, dont un autre morceau a déjà été trouvé au début de la semaine, un fragment de bol en porcelaine chinoise, un croc de palan de mise en batterie de canon, une balle d’espingole en plomb et une spatule en plomb.

Bako est maintenant à presque 10 mètre du mur de la cuisine, dans son carré ont encore été trouvés les restes d’une soixantaine d’oiseaux. Comme elle a maintenant quitté l’ombre du cocotier, elle a trouvé un autre moyen pour s’abriter des ardeurs du soleil en subtilisant le grand parasol qui avait été installé sur la pelle mécanique.

Le sondage effectué depuis hier par Thomas a révélé une couche cendreuse très noire. Peut-être ne sommes nous pas loin de l’endroit où les français avaient installé une forge pour adapter les ferrures de l’Utile à l’embarcation de fortune construite par Barthelemy Castellan du Vernay, le premier lieutenant de la flûte.

Le soufflet avait été fabriqué avec le battant d’un coffre et des garnitures en cuir.

L’intérêt de retrouver cet endroit n’est pas seulement de le situer, mais d’essayer de voir si les malgaches s’en sont servis. On connaît en effet l’aptitude des malgaches à  travailler le fer et à utiliser une forge. Ils sont même connus pour avoir conçu un soufflet de forge cylindrique fonctionnant avec un piston central.

Vers 18h30, le cri de Simon retentit (il est réputé pour sa voix de stentor), appelant à l’apéritif du soir, en général agrémenté de quelques « zakouskis ». L’auteur du journal et surtout Jean-François, son transmetteur, sont habituellement un peu en retard.

Max Guérout