Le carnet de la mission 2013 [ordre chronologique inversé]


18 septembre 2013
Laureen change la batterie de la caméraMax dégage l'entrée de la cour intérieureLa gygis blanche en vol


Ce matin, à 6 heures, une caméra a été mise en place sur le toit du local qui était destiné au gonflage des ballons sondes. Pendant trois jours, nous allons prendre une photo, toutes les minutes, d’un panorama centré sur la pointe Nord. Nous avons choisi cette période, proche de l’équinoxe, car la pleine lune va éclairer le paysage pendant la nuit. Cette opération a été rendue possible par les TAAF qui ont exceptionnellement autorisé le fonctionnement continu des groupes pendant cette période. En effet, les batteries de la caméra n’autorisent que deux heures de prise de vues, et il faut les recharger durant trois à quatre heures.

L’idée, en projetant ces images à une fréquence de 24 à 30 images par seconde, est de restituer l’impression du temps qui passe. Ces séquences sont destinées à l’exposition en préparation au Musée du château des ducs de Bretagne à Nantes. Un essai, s’étendant sur une journée a déjà été effectué et a donné satisfaction, Jean-François et Laureen sont chargés de la mise en place et se relaient pour changer les batteries.

Le fameux mur sur lequel Jean-François travaille avec moi depuis trois jours semble avoir livré son secret.

La cour intérieure n’était pas close par un mur continu, mais on semble y avoir accès par une entrée large d’environ 1,5 m située à l’Est. C’est une surprise relative car la plupart des bâtiments ont une entrée orientée à l’Ouest, soit sous le vent. Une dernière fouille est programmée demain pour en avoir le cœur net.

Dans le carré dégagé aujourd’hui, ont été trouvés un burin et un briquet. Thomas, de son côté, a dégagé une cuillère en cuivre d’une facture beaucoup plus grossière que celle des cuillères trouvées jusqu’à présent (au nombre de 18). L’artisan qui a réalisé ces cuillères presque parfaites est-il mort ou a-t-il quitté l’île, laissant la place à un autre ouvrier beaucoup moins habile?

Dans la série de sept carrés de 1 m², fouillés successivement depuis le mur extérieur de la cuisine, en direction du Sud, par Bako et Véronique, le nombre d’individus de sterne noire ou de noddies découvert est calculé immédiatement par Véronique.  Avec un maximum d’environ 153 individus, la moyenne se situe autour d’une centaine par carré. Aujourd’hui, avec l’éloignement, ce nombre est tombé à 60.

Véronique a reçu une notice détaillée concernant les gygis. Il ne faut pas dire un gygis comme nous l’avons écrit précédemment mais une gygis. La gygis blanche est aussi appelée sterne blanche. La blancheur immaculée de son plumage lui a valu le nom créole de « zoizo la Vierge » : l’oiseau de la vierge.

Les yeux noirs tranchent sur le plumage. Le bec est bleuté à la base et noir à l’extrémité. Il n’y a pas de différence de plumage entre la femelle et le mâle. La gygis, peu farouche, a un vol gracieux et fluide, mais parfois aussi acrobatique avec des changements rapides de direction.

Catherine Decelle nous a envoyé, il y a quelques jours, sa recette secrète du « Broyé du Poitou ». Hier soir Zizou a réalisé la recette avec brio et, selon les recommandations données par Catherine, chacun a cassé et non coupé les portions de cet excellent gâteau.

Max Guérout