Le carnet de la mission 2013 [ordre chronologique inversé]


10 septembre 2013
Plan de la zone de fouilles de 2013Spéciale dédicace pour les élèves de l'école de Cemoy


Alerte encore ce matin, ce ne sont pas les congélateurs qui donnent des signes de faiblesse mais les batteries de démarrage des deux groupes électrogènes. Leur charge est très basse et elles ne se rechargent pas suffisamment. On craint de ne plus pouvoir démarrer les groupes et donc d’être complètement privés d’électricité. Va-t-on vers une séance d’archéologie expérimentale nous plaçant dans les conditions de survie que nous étudions ?

Heureusement Philippe est encore là, ancien d’EDF, il connaît bien ces questions. Il vérifie le niveau d’électrolyte des batteries et le trouve très bas.
Il complète avec une bouteille d’EDENA, notre boisson quotidienne, puis il parvient à rétablir le niveau de charge nominale de l’une des batteries après une nuit de charge, permettant le redémarrage d’un groupe. Dans l’après-midi, le second groupe est lui aussi lancé.
La situation reste cependant préoccupante et il va falloir surveiller de près la situation. Le problème est sérieux car pour raison d’économie les groupes électrogène ne fonctionnent pas en permanence, une solution est évidemment de ne pas les arrêter.

Malgré les soucis de Simon, le chef de la station, les archéologues reprennent le travail sous un ciel couvert, semblable à celui d’hier, qui va se découvrir pendant l’après-midi.

Les sondages qui se poursuivent permettent de mieux cerner la zone occupée par les malgaches abandonnés, mais pour l’instant nous ne trouvons aucun signe de la présence de sépultures.

Dans l’après-midi, Jean-François trouve dans son secteur des fragments d’os d’une tête de tortue. Ce type de trouvaille est si rare que nous demandions si l’absence de tête ne signifiait pas l’exécution par les malgaches d’un rite lié à la capture de l’animal.
On sait en effet que la pêche des tortues est liée à de nombreux rites visant à préserver la ressource, les têtes sont parfois rassemblées en un lieu particulier, sur un étal ou sur un arbre. Et, selon Bako, il est  interdit de rôtir la viande, le débitage et la cuisson sont exclusivement  réservés aux hommes à l’exclusion des femmes, des parties des entrailles sont interdites aux femmes et aux enfants…

 

Aux élèves de Cemoy, qui nous ont demandé une photo d’un Bernard-l’hermite ;-).

Max Guérout