SUJET : expo va'a pirogues polynésienne

Voici les dernières nouvelles de la construction de la pirogue monoxyle au Musée de Tahiti et des Iles :

La finition et le montage de la pirogue de l’exposition vont reprendre la dernière semaine du mois de novembre conjointement avec les artisans des Tuamotu qui vont réaliser et finir des pirogues de taille réduite.

Le journal de bord de la première période est traduit complètement en Tahitien, il est en ligne, les documents et les annexes vont l’être bientôt.

A bientôt,
Robert Veccella

Mon cher Patrick,
Je regrette que mon passage éclair à Paris ne m'a pas permis de vous contacter dans de bonnes conditions. Ce n'est que partie remise.
Je viens de terminer et valider mon DEA d'archéologie avec Paris 1, ce qui va me laisser un peu plus de temps pour les divers dossiers que j'ai en panne. Dès que vous avez pris les côtes de votre pirogue, je vous ferai une proposition : dimensions, essences et formes pour les traverses, support et flotteur. Puis éventuellement, nous regarderons la faisabilité de la réalisation ici en Polynésie de ces éléments et de leur acheminement jusqu'à chez vous.
Cordialement,
Robert Veccella

Dans le n° 43 du chasse-marée de septembre 1989 l'article de Gildas Borel intitulé "les pirogues tahitiennes" donne une image fidèle des petites pirogues de pêche lagonaire, il y a 15 ans. C’est un texte à lire par ceux qui intéressent aux embarcations vernaculaires et au patrimoine maritime. La construction est bien détaillée. Son évolution voire son altération est esquissée. Il reste toujours d’actualité.
Bonne lecture,
Robert V.
PS1 : j’attends un autre chasse-marée avec un autre article.
PS2 : Pour les pirogues de Hawaii : l’ouvrage le plus complet et remarquable, c’est : HOLMES T., 1996 [1993 – 1981], The Hawaiian Canoe, Editions Limited Book, Honolulu, Hawaii, 220 p. Je vous le conseille vraiment.

Patrick,
J'ai bien reçu vos cordonnées et vous en remercie. Si j'ai du temps lors de mon passage en Métropole, je vous contacte et j'essaie de vous rencontrer pour voir votre pirogue polynésienne.
A bientôt donc.
Cordialement,
Robert Veccella

Chers tous,
Si certains d’entre vous avez des références bibliographiques intéressantes (ouvrages, articles, revues, site Internet, …) sur les pirogues (monoxyle et assemblée), les embarcations traditionnelles, si vous connaissez des personnes ressources, des expériences de reconstitution, toutes techniques de constructions, époques et lieux confondus, etc., n’hésitez à les communiquer.
Cordialement,
Robert Veccella

Cher Patrick,
Merci pour ces informations, j’ai commandé les numéros 43 et 62 du chasse-marée afin d’avoir ces articles. Si vous avez des références d’ouvrages et/ou d’articles sur les pirogues et les embarcations traditionnelles, je suis preneur.
Je serai en Métropole du 5 au 16 octobre prochain pour présenter mon DEA d’archéologie à Paris. Eventuellement, faites-moi parvenir votre numéro de téléphone sur mon courriel personnel, j’essaierai au minimum de vous contacter.
Cordialement,
Robert Veccella

Bonjour ROBERT,

L'article du CHASSE MAREE n° 43 de septembre 1989 est de GILDAS BOREL.

Il existe un autre article sur les pirogues de TAHITI dans le n° 62 de janvier 1992. Cet article est de GILLES SERVAT (le chanteur), c'est un reportage sur les pirogues de TAHITI, effectué à propos de la reconstruction et venue d'une pirogue à BREST 92.
Cet article donne les dimensions des flotteurs, des traverses , la nature des bois employés, il est intéressant.

Salutations

P.VIOLLEAU

Cher Patrick,
En Polynésie, les pirogues se ressemblent toutes mais dans chaque île, elles sont différentes. Vous pourrez trouver d’autres exemples sur le site dans les documents que nous avons joints à la construction de la pirogue. Ce sont des observations faites à Raivavae au Australes, la « dernière » île où la construction est encore relativement vivante.

Il ne reste plus que très peu de bois précieux localement en raison de leur exploitation et de l’avancement de l’urbanisation. Il est utilisé pour l’ébénisterie. Depuis 40 ans, de nouvelles essences ont été introduite : le pin des caraïbes et le Falcata. Il s’avère que le premier a fait l’objet d’une plantation intensive mais dont les résultats n’ont pas été à la hauteur des espérances. Le second donne rapidement d’immenses arbres au bois fragile et très sensible aux animaux xylophages dont la seule exploitation se résume à la fabrication de palettes.

Tout le bois d’œuvre est importé et principalement des USA. C’est du pin d’Oregon (ou sapin douglas). Effectivement, il peut être rencontré sur des pirogues « traditionnelles » et le contreplaqué est largement utilisé artisanalement pour les petites embarcations mais aussi par les derniers chantiers navals pour les « poti marara » (bateau pour la pêche aux poissons volants ou la dorade coryphène) ou les bonitiers (vedette de 10/12 mètres pour la pêche à la bonite) – constructions qui sont maintenant supplantées par la fibre de verre, l’aluminium et l’acier.

Par contre, je ne connais pas l’article du chasse-marée consacré aux pirogues de TAHITI (N°43 de septembre 1989) dont vous parlez. Qui en est l’auteur ?

Cordialement,
Robert Veccella

Bonjour ROBERT

Je vous remercie pour vos explications et pour les gravures des balanciers, les détails sont impécables pour comprendre les modes d'assemblage.
Je tacherai de faire un descriptif avec cotes des éléments dont j'ai besoin, et vous me direz quelles sont vos possibilités sur place.

Pour revenir au "pichepin", je lisais un ancien article de la revue CHASSE MAREE (N°43 de septembre 1989) consacré aux pirogues de TAHITI et où il est dit ceci: "La coque est toujours réhaussée par des bordés mais ceuxci sont rarement en bois local mais plutôt en sapin de l'OREGON importés des ETATS UNIS par le grossiste de PAPEETE"
Qu'en pensez vous?

Sincères salutations
PATRICK

Patrick,
Je vous fais parvenir des illustrations extraites de :
HANDY E.S.C., 1932, Houses Boats, and fishing in the Society Island, Bernice Pauahi Bishop Museum, Bulletin 90, Honolulu, Hawaii, Kraus Reprint Co, New York, 1971, 111 p. + 25 pl.
HADDON A.C., HORNELL J., 1997, (réédition) Canoes of Oceania. Three volumes combined in one volume and reprinted, Vol. 1. The canoes of Polynesia, Fiji and Micronesia (1°éd. 1936) 454p., Vol. 2, The canoes of Melanesia, Queensland and New Guinea (1°éd. 1937) 342p., Vol. 3. Definitions of terms, general survey and conclusions (1°éd. 1938) 88p., Bishop Museum Press, Honolulu, Hawaii.

Ces exemples sont des deux îles voisines Huahine et Raiatea, de l'archipel des Iles Sous Le Vent. Ils datent des années 1930 et pourraient convenir à votre pirogue. Pour la traverse avant, il faudrait du Mara (Neonauclea forsteri ), Tamanu (Calophyllum inophyllum Linné ), Manguier (Mangifera indica Linné) ou du Purau (Hibiscus tiliaceus Linné ). Pour la traverse arrière et les supports de l’Arbre de fer 'Aito en tahitien (Casuarina equisetifolia Linné). Pour le flotteur, il faut un tronc de Purau de 12/15 cm de diamètre d’une longueur allant entre la proue et 20 cm après la traverse arrière (ceci est indicatif, il faut ajuster en fonction du montage, de la marche de la pirogue et de la forme du flotteur).

Cordialement,
Robert Veccella

ROBERT

Le pichepin est une varité de pin rouge d'amérique du nord, très importé en FRANCE jusqu'aux années 50, pour la fabrication de meubles bon marché, de parquets et même de bordés de navires. Il a la particularité d'être peu sensible à l'eau.
Il semblerait qu'il soit difficile de s'en procurer maintenant.

En ce qui concerne la pirogue polynésienne, sa forme ressemble très nettement au croquis de celle de RAIATEA, mais le fond est d'une seule pièce au lieu de 2 sur le croquis. Les fargues sont moins hautes et le fond plus haut.
Avez vous des informations sur les traverses et flotteurs qui équipaient les pirogues de RAIATEA ?

PATRICK

Cher Patrick,
Merci pour ces explications et cela confirme ce nous pensons depuis longtemps, il très hasardeux de faire des observations d'après des photos.
Je ne connais pas le Pichpin, est-ce un résineux ?
Par contre le manguier et le "tulipier du GABON" sont des bois qui poussent en Polynésie française.
Le manguier est prisé pour la fabrication de pirogue mais de nos jours trouver une bille suffisamment grosse n'est facile et, son propriétaire ne la lâchera pas facilement.
Robert Veccella
PS : est-ce que l'un des dessins s'approche de la forme de la pirogue ?

Cher ROBERT

Les plat-bords de la pirogue ne sont pas en contreplaqué mais dans un bois très veiné ressemblant au pichepin, les "fargues" sont dans ce même bois".

L'embarcation au deuxième plan est une autre pirogue mais de MAYOTTE avec laquelle je navigue et participe à des réunions de bateaux traditionnels.
C'est une pirogue de 5,05m avec bout dehors, monoxyle, à balancier et voile latine (elle est démontée sur la photo). La coque est en manguier et le flotteur en "tulipier du GABON"
Nous l'avons fait construire en 1993 à MAYOTTE par un ancien du métier.
Nous naviguons régulièrement avec depuis 11 ans, en améliorant à chaque fois la pratique. Par exemple nous venons juste de comprendre comment remonter au vent.

Sincères salutations.

PATRICK

Cher Patrick,
Je viens d’examiner les photos de votre pirogue :
1/ je me demande en quel matériau est réalisé la lisse de plat-bord. Ne s’agit-il pas de contreplaqué notamment à l’avant ?

2/ Sur une des photos, nous voyons en second plan une embarcation, de quoi s’agit-il ?
Cordialement,
Robert Veccella

Sébastien,
Merci pour la mise en ligne des illustrations des deux pirogues polynésiennes des années 1930.
Robert