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Restitution des données magnétomètriques

L’expérience acquise au cours de quinze campagnes de prospection magnétométrique nous a amené à réfléchir à la meilleure manière de présenter le traitement des données recueillies.

Une première solution, adoptée au cours des prospections effectuées à l’ouvert du Goulet de Brest entre 1996 et 2001 à l’aide du magnétomètre SMM II, a été de présenter le champ magnétique mesuré en deux dimensions, avec courbes d’iso valeurs, et en trois dimensions.

Ce type de représentation était accompagné d’une part, d’un plan des routes suivies, d’une bathymétrie de la zone et, d’autre part, d’une restitution de la valeur du champs magnétique mesuré au cours de chacune des lignes suivies pour la prospection.

Les deux premiers types de représentation ont chacun leur avantage : la représentation en trois dimensions donne une meilleure perception d’ensemble du champ magnétique dans une zone donnée et, en particulier, une meilleure appréciation des valeurs relatives des différentes anomalies ; la représentation en deux dimensions donne par contre une meilleure idée de la localisation de ces anomalies et, dans le cas particulier, des câbles ou des conduites sous-marine une meilleure idée de leur cheminement.

Cependant, ce qui est représenté dans ces restitutions n’est qu’une valeur mesurée du champ magnétique, donc une valeur relative fonction des paramètres de recherche adoptés et pour l’essentiel de la distance de passage du magnétomètre au-dessus du fond et des objets détectés. En conséquence, si ces méthodes de représentation permettent de localiser certaines des anomalies les plus importantes et d’avoir une idée générale du champ magnétique de la zone, comme par exemple la localisation d’anomalies d’origine géologiques, elles ne fournissent pas de données permettant à celui qui les consultent d’avoir la possibilité d’analyser les anomalies détectées et la nature des masses ferreuses correspondantes.

C’est au cours d’une prospection effectuée en Baie de Valparaiso en novembre 2002, et par la nécessité d’intégrer les mesures effectuées à l’aide d’un magnétomètre dans une base de données géo référencée (SIG), que nous avons été amenés à définir la meilleure manière d’alimenter cette base en données physiques absolues ou tout du moins analysables.

Nous avons donc défini, en coopération avec Hervé Blanchet (DRSM), un tableau où figurent à la fois la valeur du champ magnétique mesuré, l’immersion de la sonde (poisson) et la bathymétrie instantanée, permettant de connaître à chaque instant la distance de passage du magnétomètre au-dessus du fond et la valeur du champ magnétique correspondant.

Ce profil étant effectué le long d’une ligne de prospection graduée en positions projetées sur l’axe des X, il est nécessaire de se reporter à la restitution du graphique des routes suivies pour connaître la position exacte de l’anomalie.

Le tableau ci-dessous représente une ligne de prospection effectuée à Malte en juin 2004. Pour des raisons de confidentialité, les positions (normalement inscrites au-dessus du tableau) ont été enlevées.

Sur la droite, on voit une anomalie du champ magnétique qui correspond à la présence d’une masse de fer sur le fond ou bien enfouie dans le sédiment. La distance de passage de la sonde au-dessus du fond est égale à la profondeur moins l’immersion du poisson soit : 20 – 7,5 = 12,5 mètres.

La valeur de l’anomalie (entre les valeurs maximales) est de 4 nano teslas.

Si l’on se reporte à un abaque fournissant la valeur probable de la masse de fer détectée, on peut évaluer celle-ci à environ 100 kg. Il faut cependant noter que les valeurs indiquées par ces abaques ne sont qu’à titre indicatif en raison de la complexité des phénomènes magnétiques, et en particulier d’un possible magnétisme rémanent de l’objet détecté (acquis par tout objet ferreux lors de sa fabrication).