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Le 16 avril 2013, Victorin Lurel, ministre des Outre-mer,

a dévoilé à Tromelin une plaque commémorative.

 

Le ministre dévoile la plaque

 

   

Présentation du site archéologique au Ministre, au Préfet des TAAF, Pascal Bolot

et au député Patrick Lebreton (© Nelly Gravier - TAAF)

 

Discours prononcé par le Ministre

Mesdames et Messieurs, Chers amis,

C’est avec une émotion non feinte que je me tiens sur le site même d’une tragédie humaine sans équivalent dans l’histoire française. Avant de dévoiler la plaque qui matérialisera le souvenir et l’hommage dûs aux hommes et aux femmes qui ont éprouvé cette tragédie, je souhaite en dresser devant vous un bref rappel :

Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1761, à 22 h 20 précises, si l’on peut se fier aux récits qui nous sont parvenus, l’Utile, un navire de la Compagnie des Indes orientales, fait naufrage sur cette île. Deux mois plus tard, l’équipage reprend la mer sur une embarcation de fortune, construite conjointement par des mains noires et des mains blanches, laissant derrière lui entre soixante et quatre-vingt malgaches, derniers hommes rescapés du naufrage.

Promesse leur est alors faite par l’équipage de revenir les rechercher rapidement. Promesse qui, pour des raisons diverses qu’il nous appartient plus de juger aujourd’hui, ne fut jamais tenue. Abandonnés, oubliés, sans ressources, ces malgaches réussirent contre toute attente à survivre, mais aussi à construire une société organisée et à vivre debout. Cet instinct de survie, ce sens de l’organisation, cet élan de civilisation, apportent un cinglant démenti à ceux qui leur avait dénié toute humanité en les arrachant de force à leurs hauts plateaux, en les mettant aux fers, en les destinant à des vies d’esclaves.

Ce n’est que 15 ans plus tard, le 29 novembre 1776, que les survivants, sept femmes et un enfant de huit mois, sont sauvés par l’enseigne de vaisseau Jacques marie de Tromelin, commandant la corvette la Dauphine. Le souvenir de leur calvaire est longtemps resté enfoui, ici même, sous les sables. La parole leur a été rendue à l’occasion des recherches historiques et archéologiques menées conjointement par le Groupe de recherche en archéologie navale, dont je me félicite de compter parmi nous le principal acteur, et l’Institut de recherche archéologique préventive, dont je regrette l’absence du directeur consécutive au changement de programme imposé par les éléments météorologiques , le tout sous l’égide de l’administration des terres Australes et Antarctiques françaises dont je salue l’investissement en la matière.

Je souhaite adresser mes plus vifs encouragements à l’équipe qui entamera une 4ème campagne de fouilles au mois d’août prochain, afin de percer les derniers mystères de cette aventure humaine hors norme. En ce qu’elle révèle non seulement d’une époque importante de l’histoire de France (un 18ème écartelé entre l’apport des lumières et une tolérance insupportable pour l’esclavage), mais également sur la volonté et l’abnégation humaine face à des épreuves apparemment insurmontables, cette histoire mérite attention et respect comme d’être portée à la connaissance du plus grand nombre.

Faute de pouvoir transporter en ces lieux les scolaires et le grand public qui gagneront à méditer cet épisode, je compte donc sur une exposition ambitieuse, qui saura partager et faire découvrir à nos concitoyens la tragédie des naufragés de l’île Tromelin, sans oublier les pays de la zone océan Indien qui ne peuvent rester à l’écart de cette leçon.

Je remercie toutes celles et tous ceux qui ont rendu ceci possible.

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Martine Sciallano et Louis Turle, membres du GRAN,

décorés du Mérite maritime