Le projet consiste à prolonger et à mettre en valeur les travaux effectués depuis 15 ans par le Groupe de Recherche en Archéologie Navale avec différents partenaires tant en France qu'en Europe sur le thème des grands navires de commerce et de guerre du début du XVIème siècle. Il s'appuie sur les connaissances acquises aux cours de diverses opérations :

- la fouille de l'épave de la « nave » génoise Lomellina, coulée en rade de Villefranche-sur-mer (France) en septembre 1516 dont l'étude a demandé 9 campagnes de fouille représentant 4500 plongées,

- les recherches historiques et les prospections magnétométriques commençées en 1996, visant à retrouver les épaves de la Cordelière (nef d'Anne de Bretagne) et du Regent (nef de Henri VIII) coulés à l'ouvert de Brest en août 1512.

- Les recherches historiques concernant l'épave de la Grande Maîtresse, nef royale de François Ier construite probablement à Gênes en 1519 et coulée à Toulon en 1533.

- Les recherches historiques et iconographiques concernant les grands navires du début du XVIème siècle comme la caraque portugaise Santa Maria de Monte Sinaï, la nef écossaise Great Michel, la caraque de l'ordre de Malte, Santa Anna, les nefs de France, Charente et Loyse, et la caraque Duchesse, elle même construite à Gênes.

Ces études ont pour but d'étudier les grands navires de la Renaissance :

- en tant que machine illustrant un état de l'art de la construction navale,
- en tant qu'instrument adapté à une fonction ou à un besoin,
- en tant que lieu de vie et de travail.

1 – L'étude des problèmes de construction navale (architecture, principes et méthodes de construction), des caractéristiques et de l'armement des bâtiments permet de confronter les courants traditionnels de construction :

- tradition méditerranéenne mise en évidence pour la première fois lors de la fouille de la Lomellina.
- tradition nordique de la construction à clin,
- tradition de la construction à franc bord.

L'évolution, les échanges et les emprunts de ces traditions l'une à l'autre, constituent un champs d'étude particulièrement fructueux.
Les savoirs faire aussi bien en matière de conception des navires qu'en matière de charpentage, la nature des équipements principaux et du matériel d'armement au sens large sont abordés en comparant entre les documents d'archives (contrats de construction, inventaires, documents divers) et les données archéologiques déjà recueillies.

2 – L'étude des problèmes de mise en oeuvre, d'exploitation commerciale, de mise en oeuvre militaire de ces navires permet d'aborder l'étude de leur impact sur les échanges ou les confrontations entre Europe du Nord et Europe du Sud

 L'importance des grandes « nave » génoise, vecteur principal du commerce maritime de l'époque, permettant en particulier le transport des pondéreux (alun, blé, vin, sel) de Méditerranée vers l'Europe du nord, l'importance croissante des grandes unités royales mises en chantier pour soutenir la montée en puissance des états constituent notre champs d'étude, comme dans le domaine militaire, le passage de l'utilisation des navires de commerce armés aux navires construits directement pour la guerre, domaine où les évolutions techniques (invention du sabord, évolution de l'artillerie, passage du clin au franc bord) et les nécessités commerciales ou stratégiques s'imbriquent étroitement.

La réussite de ces études repose sur la coopération entre chercheurs et la confrontation des connaissances des spécialistes de Méditerranée et d'Europe du nord-ouest.

Les actions envisagées sont les suivantes :

- confronter les résultats des recherches archéologiques, historiques et iconographiques sur les navires du XVIème siècle en Italie, en France et en Grande-Bretagne. Cette action vise en particulier à rechercher, transcrire et comparer les inventaires, contrats de construction, contrats d'affrêtement...); recueillir, analyser et comparer les documents iconographiques; étudier et comparer les données archéologiques déjà recueillies

- créer les conditions d'une coopération entre les musées et les lieux d'exposition concernés en mettant sur pied une exposition itinérante sur le thème des grands navires de la Renaissance. Cette action vise à prolonger la coopération amorcée en 1992 avec le Musée Naval de Gênes à l'occasion de l'exposition internationale Gênes 92 et la mise en place d'une exposition permanente à Plougonvelin.

- compléter les travaux d'inventaire, de catalogage, de conservation et d'étude du mobilier archéologique provenant de l'épave de la Lomellina et en assurer la dévolution au Musée National des Arts et Traditions Populaires (MNATP) ainsi que sa présentation au public. Ses actions visent à finir la documentation du mobilier archéologique de manière à faciliter sa prise en charge par le MNATP.

- aider à la publication des travaux,

- ouvrir un réseau thématique sur les grands navires du début du XVIème siècle à partir d'un site Internet,

- faire participer les scolaires à ces travaux et les vulgariser auprès du grand public

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