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Premiers restes humains !

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Premiers restes humains !

 
Une bâche pour nous abriter
Crédit photo : Laurent HOARAU
 

Ecrasés hier par le soleil, nous passons le début de la journée à installer une bâche pour nous abriter.

Nous ouvrons une nouvelle zone de fouille de quatre mètres par quatre, à l’est de la zone ouverte en 2006, autour de l’habitat des naufragés malgaches.

La couche supérieure, dans une zone où un veloutier a poussé, est composée d'un mélange de sable et de blocs de corail, ce qui rend la progression lente et difficile. Il nous faudra plus de deux heures pour en venir à bout.

Elle contient quelques clous de charpente, de petits morceaux de cuivre, des fragments de céramique et plusieurs fragments de briques que nous connaissons bien : marquées Gartgraig, elles ont été fabriquées par Gartcraig Brickworks à Glasgow, en Ecosse, entre 1876 et 1914, et proviennent très probablement du naufrage non identifié qui s’est produit dans le sud de l’île.

Il apparaît ensuite une zone de déblais que nous connaissons aussi, provenant du creusement des fondations d’un petit bâtiment en béton démoli et enfoui depuis peu au sommet de la butte où nous travaillons. De nouveau, quelques morceaux de cuivre sont trouvés, ainsi qu’une bouteille en verre soufflé dans un moule en deux parties, sans doute datée elle aussi du XIXe siècle, et à mettre en relation avec les briques trouvées dans la couche supérieure.
 
  Nick devant la statrigraphie
Crédit photo : Max GUEROUT

Pendant que toute l’équipe creuse, Nick s’est attelé à l’étude de la stratigraphie de la zone dégagée hier

Nous descendons petit à petit le niveau de la fouille, lorsque soudain, au début de l’après-midi, Jean-François Rebeyrotte brandit un os que Thomas Romon identifie tout de suite comme une vertèbre humaine. Nous sommes d’abord incrédules, puis surpris de trouver aussi tôt dans la campagne de fouille ce que nous étions venus chercher.

Les sensations et les pensées se bousculent : voici donc ces naufragés, dont nous démêlions jours après jours les indices ténus de vie quotidienne qui, soudain, surgissent devant nous avec une présence particulièrement forte ; en même temps il nous faut expliquer les raisons de la présence, à cet endroit, de restes humains, d’autant que plus tard dans la journée apparaissent aussi dans la même couche, un fémur en plusieurs morceaux et un radius entier. Ils ont fort probablement été déplacés lors du creusement des fondations du bâtiment moderne et rejetés sans ménagement à l’endroit où nous les avons trouvés.

Il nous incombe maintenant de trouver l’endroit d’où ils proviennent. On peut être assurés que la soirée va être animée par la recherche d’une explication.