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Une station canon


- Une station canon -
Le canon près de la station
Crédit photo : Max Guérout

Ce matin la station météo a un nouveau visage. En fin de semaine, Patrick et Eugène, les deux aides météo, sont venus nous demander si nous pouvions construire un affût pour le canon qui se trouve depuis des années devant la station, entouré de quelques vieilles aussières et de bouées récupérées sur le rivage.

Le bois que nous avions amené pour construire un radeau au cas où nous aurions eu besoin d’utiliser une dévaseuse est en effet disponible.

Nous demandons par courriel à Robert Veccella, en Polynésie, de nous envoyer les plans d’un affût, ce que nous obtenons dans un temps record. Il faut ensuite adapter le plan en fonction du bois mais aussi des outils dont nous disposons. Dimanche, Jacques Morin, Joë Guesnon et Arnauld Lafuma se mettent au travail.

Le canon sur son affût
Crédit photo : Max Guérout

En fin d’après midi l’affût est prêt, il faut alors procéder au déplacement du canon et à son retournement, car il est disposé tête en bas. Le « Manitou » de la station fait merveille, le canon, pesant environ une tonne, est aisément manipulé par l’engin. Au prix de quelques manœuvres subtiles il prend enfin sa place alors que la nuit est déjà tombée.
Nous avons quelques informations sur ce canon qui est beaucoup mieux préservé que ses semblables. L’écrivain du bord note dans son journal, alors que les naufragés construisent une embarcation de fortune,  « 17 août - sauvé un canon de 8 et monté sur l’île sur son affût ». Cette décision est prise après qu’un navire soit apparu et, deux barils de poudre ayant été brûlés pour lui faire un signal, qu’il ne se soit pas détourné.
Ce canon de 8 (le boulet pèse 8 livres et le calibre est de 11 cm) effectivement trouvé dans le sable de la plage n’a pas séjourné dans l’eau de mer et il est de ce fait moins corrodé. Son poids à l’embarquement était de 2307 livres soit 1128 kg, il a été acheté aux forges de Baïgorry par Jean-Joseph Laborde et François Nogué, représentants de la Compagnie des Indes à Bayonne.

Un fou nous accompgnant
Crédit photo : Max Guérout

Comme prévu, une partie de la matinée est consacrée à reboucher la zone de fouille au nord de l’île. Un dernier passage à l’aide du détecteur de métaux permet de mettre au jour une cuillère en cuivre dont il manque le manche.

Chacun reprend les listes de matériel et vérifie le conditionnement des caisses. Pendant ce temps, nous faisons un saut dans le Sud pour observer un objet en fer aperçu hier sur le platier. Il s’agit d’une courbe de bau en fer, qui appartient très probablement au même navire dont nous apercevons le treuil à marée basse.
Au retour, les fous, qui nichent alentour en grand nombre, nous accompagnent de leur ballet aérien, nous parvenons à en photographier quelques uns au vol.