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Sondages et débrouillardise

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- Sondages et débrouillardise -

L'ancre du site de l'Utile, plus accessible...
Crédit photo : Max Guérout

La journée d’hier n’a pas été un jour de repos pour tout le monde. Un certain nombre de mesures prises sur l’épave devant être vérifiées, quelques plongeurs ont dû retourner sur le site.

Ce matin, ciel est couvert et le vent modéré. C’est un jour favorable pour creuser des trous car en temps normal, sous le soleil, la chaleur commence à se faire sentir et surtout la fatigue qui s’ensuit.

Côté mer, et pour la première fois, nos plongeurs vont essayer d’accéder aux canons et à l’ancre qui se trouvent tout près de la plage (en temps normal pratiquement inaccessibles), profitant des deux ou trois grandes marées que nous offre la nouvelle lune. L‘expérience n’est cependant pas très heureuse, un décamètre est cassé et un poignard perdu dans la tentative. Cependant, nous pouvons enfin voir un peu plus que la patte de l’ancre qui émerge et qui marque le site du naufrage de l’Utile.
 La broche en métal
 Crédit photo : Max Guérout

A terre, nous continuons les sondages dans une bande d’une trentaine de mètres en arrière de la plage, juste au-dessus de l‘épave. Nous creusons des trous tous les cinq mètres en espérant mettre en évidence des traces de nos naufragés. Il faut creuser assez profond, environ 1,10 mètres, pour espérer trouver d’éventuelles sépultures.

Jusqu’à présent, tous les sondages sont restés désespérément vides, et les terrassiers sont un peu moroses. Ce matin, un sondage effectué par Jean-François Rebeyrotte nous livre un morceau de clou en fer, provenant de toute évidence de la charpente du navire, puis coup sur coup deux autres clous d’une vingtaine de centimètres de long sont découverts dans les sondages voisins.

Nous allons chercher le détecteur de métaux et en cherchant entre les sondages, nous trouvons un autre clou de charpente, une petite barre de fer, puis enfin une broche de fer d’environ 80 cm de long provenant probablement de la charpente des fonds du navire.

Le tout est concentré dans une bande de terrain de moins de cinq mètres de large, perpendiculaire au rivage. Au nord et au sud on ne trouve plus rien.

 Jean-Marie de Bernardy de Sigoyer effectuant un travelling avant avec
  les moyens "du bord"
 Crédit photo : Max Guérout
Nous avons de toute évidence localisé le passage utilisé par les naufragés pour aller de la plage vers le centre de l’île, c’est très probablement par là que sont passés les vivres et le matériel sauvé du navire, mais aussi les bois qui servirent à construire leur bateau de fortune, ce qui explique la présence de clous de charpente.

Nous restons cependant très étonnés de ne trouver aucun objet, par exemple des céramiques habituellement abondantes sur les sites archéologiques. Il faut cependant remarquer que les découvertes d’aujourd’hui, comme celles faites autour du four, sont cohérentes et indiquent que le sol de 1761 se trouve entre 40 et 50 cm sous le sol actuel.

Nous nous sommes à nouveau penchés sur le poids trouvé la semaine dernière.

Nous nous livrons à une opération un peu compliquée pour connaître son poids car la balance de la cuisine de la station météo est limitée à deux kilogrammes. Heureusement, le cuistot dispose d’un verre doseur.

Après avoir coupé en deux une bouteille plastique, nous la remplissons à ras bord à l’aide du verre doseur : soit 640 millilitres. Nous plongeons ensuite notre poids en plomb dans notre récipient qui déborde et versons le liquide restant dans le verre doseur dans lequel nous mesurons 425 millilitres, le volume de notre poids est donc 640 - 425 = 215 millilitres, la densité du plomb étant 11,35, notre poids pèse donc 2,44 kg soit cinq livres de l’ancien régime d’environ, la livre correspondant alors à 489 grammes.