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Le temps des bilans

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Le carnet de la mission 2010 [ordre chronologique]

Dîner à l'extérieur Barbecue nocturne Une tortue aventureuse 

Nous avons pris un peu de retard pour rédiger le journal du jour, car l’approche de notre départ multiplie les tâches à remplir.

Maintenant que l’essentiel de la mise en ordre des résultats du travail archéologique est fait : inventaire, plans, conditionnement des objets… il faut s’intéresser au retour à la vraie vie et organiser les deux petits jours et demi que nous allons passer à La Réunion. Rappelez-vous,  le Transall initialement prévu pour le 8 décembre ne nous récupère que le 10.

Nous préparons un communiqué de presse qui est l’occasion de faire la synthèse de notre travail et Jean-François met tout cela en image (diaporama) pour la présentation au cours de la conférence de presse qui aura lieu samedi prochain au siège des TAAF, à Saint-Pierre.

Les lecteurs du journal ont sans doute plus ou moins fidèlement suivi nos tribulations, peut-être est-ce l’occasion de faire ici le bilan du travail effectué puisque nous venons de le rédiger pour la presse.

« Alors que les résultats obtenus en 2008 faisaient penser que l’essentiel de l’habitat des esclaves avait été  découvert, trois nouveaux bâtiments ont été mis au jour et les amorces des murs d’au moins trois autres décelés. Ces découvertes, complétées par des sondages périphériques, nous ont amené à réévaluer l’espace occupé par les naufragés, bâtiments et périphérie, ce qui représente environ 1800 m².

Une autre observation importante a été la mise en évidence de profonds remaniements dans les bâtiments construits, ils attestent une gestion raisonnée par les naufragés de leur espace de vie. Les causes initiales de ces remaniements ne sont pas connues, mais sont sans doute à mettre en rapport avec des évènements climatiques violents qui auraient pu détruire tout ou partie de certains ouvrages.

Une analyse fine de la stratigraphie sur tout le site a également permis de déterminer l’ordre de construction des bâtiments.

Parmi les nombreux objets mis au jour, plusieurs outils : trépied, marteau, grattoir, et surtout deux briquets ont été mis au jour. Cette dernière découverte ainsi que la mise au jour de trois fragments de pierre à feu, apporte un élément de réponse à l’importante question de savoir comment, selon les déclarations de rescapés, les naufragés avaient maintenu le feu pendant 15 ans.

Dernière surprise de cette mission, il est apparu que le troisième bâtiment découvert n’avait selon toute évidence pas été construit par les naufragés de l’Utile, mais après leur départ et avant l’installation de la station météo en 1954.

Pour l’instant, le mystère reste entier. S’agit-il d’un naufrage non identifié ou bien d’un abri construit par les bénéficiaires de concessions d’exploitation du guano délivrée par l’île Maurice ? »

En soirée, pour marquer la fin de notre séjour, les tables sont sorties à l’extérieur et un « barbecue » nocturne est organisé. A la fin du repas, toutes les lumières sont éteintes et en admirant les étoiles filantes ainsi que le ciel exceptionnel qui nous surplombe, les conversations se poursuivent plus tard que de coutume.

Sans doute intriguée par ce dîner inhabituel, une tortue fait irruption devant la cuisine et fait un tour avant de poursuivre sa route erratique.

M.G.