Le bruit de l’extérieur nous parvient par bribes, au rythme des quelques journaux d’information décalés et de l’arrêt (par mesures d’économie) des groupes électrogènes.

Depuis hier, Bako reçoit des nouvelles alarmantes de Tananarive et s’inquiète de sa famille. Le fait d’être « coincée » à Tromelin ne lui remonte pas le moral.

Ce samedi a été studieux, le même trio que la semaine dernière a poursuivi l’inventaire et l’enregistrement d’une centaine de nouveaux objets.

Pendant ce même temps, Max et Thomas sont retournés sur le site pour localiser, à l’aide du théodolite, les objets à l’intérieur du dernier bâtiment découvert (Bt n°4).

Le seuil de la porte d’accès a été décapé, nous permettant de mesurer l’épaisseur de la « couche archéologique » encore présente à cet endroit. Une dalle de « beach rock », qui était tombée sur le sol, est retirée. Sous elle, une couche de sable mélangé à beaucoup de cendre est encore en place. Elle a échappé à la « fouille » des météos en 1954, elle mesure seulement 40 x 40 cm mais se révèle contenir plusieurs petits objets qui ne sont pas sans intérêt : un silex collé par la rouille à un petit morceau de fer, une sorte de goulot conique en plomb, une balle d’espingole et quelques clous. De nombreux restes de faune consommée s’y trouvent aussi inclus.

Dans ce bâtiment, dont l’usage nous échappe encore, le feu semble avoir joué un rôle prépondérant. La présence de deux fragments de silex éclaire aussi un aspect que nous cherchions  à élucider : comment nos naufragés allumaient-ils le feu ?

En fin de journée, après une douche en plein air, une partie de pétanque est organisée au bord de la piste d’aviation où gambadent deux courlis.