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Pas de repos ce 11 novembre


Le carnet de la mission 2010 [ordre chronologique]

Tortue en pleine ponte Thumbnail image Thumbnail image Thumbnail image

La nuit a de nouveau été agitée : vent fort de plus de 35 nœuds (soit « 68 km/heure » ont dit les météos) et de la pluie.

Si ces bourrasques ont troublé le sommeil de quelques-uns, elles n’ont pas dérangé les tortues venues pondre sur la plage. Au matin, Jean-Michel, qui fait sa tournée quotidienne, accompagné de Jean-François, en a compté 28 ! Olivier, levé avant l’aube, est même parvenu à photographier l’une d’elles au moment de la ponte.

Le ciel de ce 11 novembre, menaçant en matinée, s’ouvre finalement et la journée de travail s’amorce en douceur.

Dans le carré « nord », avant de prélever les éléments qui se trouvent en surface, un dessin est réalisé et la position de chaque objet est relevée à l’aide du théodolite. Un secteur test de 1 m² est choisi au centre, et le sédiment prélevé par couches successives est tamisé. Celle qui correspond à la période d’occupation de nos naufragés mesure une quinzaine de centimètres d’épaisseur.
On y retrouve, comme dans les secteurs fouillés au cours des missions précédentes, les restes des aliments consommés : oiseaux, tortues et quelques rares poissons. On y repère également des clous de charpente provenant du bois brûlé et des petits objets qui y ont été perdus ou laissés à l’abandon.

Bien qu'aujourd'hui soit un jour férié, cela n’arrête pas l’équipe dans son travail.
Pour l’occasion, Zineb, à la demande générale, a préparé un couscous pour le déjeuner. Elle a fait avec les moyens du bord et, s’il manque quelques ingrédients, le résultat est apprécié de tous.

Le travail reprend son cours et l’examen de la brèche, pratiquée dans le plancher du bâtiment météo, se révèle décevant. Comme nous le craignions, les maçons ont creusé le sol jusqu’au « beach-rock » pour y poser le plancher. S’il reste quelques centimètres de sédiment correspondant à la couche archéologique, il y a peu d’espoir d’y trouver ce que nous cherchions, à savoir des tombes. En fin d’après-midi, nous entamons un nouveau secteur qui rejoint la zone fouillée en 2006.

Autour de la station, un courlis au long bec recourbé s’avance à pas lent, attendant que quelqu’un lui lance un bernard-l’hermite. Cet oiseau de passage a trouvé ici un bon moyen de subsistance et ne semble pas pressé de reprendre l’air.