Journal de bord |
Nouvelles 2004 - 2005 | 27 octobre 2006 |
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Pourtant, les résultats du travail de la matinée vont encore une fois être d’une nature différente. En approfondissant le sondage, sous les remblais modernes qui forment une épaisseur de 80 cm couvrant le point haut de l’île, il apparaît comme à l’accoutumée une couche de sable blanc. A une quinzaine de centimètres sous celle-ci apparaît bientôt une couche grise, qui se révèle très vite être de la cendre mêlée à du sable. Cette couche est conséquente et il nous faut descendre encore de 25 cm pour que nous retrouvions le sable blanc. Nous tamisons la couche de cendre et avons la surprise de trouver, outre de petits morceaux de charbon de bois, une très grande quantité de petits os d’oiseaux, quelques os de tortues ainsi que quelques clous en fer.
Bien entendu, il est un peu tôt pour tirer des conclusions, car le sondage dans la couche de cendre n’excède pas une surface de 50 x 50 cm. On voit cependant se dessiner l’ordinaire des repas de nos naufragés, basé sur la consommation d’oiseaux, dont nous comptons bien connaître la nature.
Dans le secteur où nous travaillons, on ne trouve par contre pas d’arrêtes de poisson. Mais, dans l’après-midi, en étendant vers le nord l’étude de la couche de cendre nous découvrons quelques vertèbres de poisson. Pendant qu’hier nous nous réjouissions des découvertes de la journée, un appel sur la VHF fit accourir toute l’équipe vers la plage qui se trouve au-dessus de l’épave de l’Utile.
Fait assez rarement observé : toute une nichée de petites tortues venait d’émerger et se précipitait à la mer. Dans un premier temps, les petites tortues, de couleur gris bleu, dont seule la tête émerge, semblent reprendre haleine puis, tout à coup, c’est un véritable jaillissement, dix, vingt, cent tortues se précipitent vers la mer avec énergie, dévalant la pente sableuse, contournant les massifs de veloutiers. La présence de l’équipe de plongeur évite que les oiseaux, frégates qui tournent dans le ciel et chevaliers plus discrets mais tout aussi attentifs, n’empêchent l’armada gesticulante d’atteindre la mer. |
Rédacteur : M. Guérout |
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